C'est le 30 mai 2011 que Charles Konan Banny a été publiquement désigné par le
président de la République Alassane Ouattara- c'était à l'occasion d'une cérémonie au
Golf Hôtel- pour conduire la réconciliation nationale en Côte d'Ivoire, après les
événements douloureux, qui ont approfondi les clivages sociaux dans ce pays. A
peine a-t-il fait le mois à la tête de la Commission dialogue, vérité et réconciliation
(Cdvr) créée que Banny est attaqué de toute part sur sa façon de conduire le
processus de réconciliation nationale. Le samedi 4 juin dernier, profitant d'une
cérémonie à Yopougon, M. Soro Alphonse, un conseiller du Premier ministre
Guillaume Soro, a publiquement demandé à Banny de ''ne pas danser plus vite que la
musique'' et de ''ne pas aller trop vite en besogne''. Soro Alphonse s'en prenait au
président de la Cdvr qui a reçu à Yamoussoukro, dans le cadre de la mission à lui
confiée par le président Ouattara, des chefs bété ( groupe ethnique du président
déchu, Laurent Gbagbo). Certains avaient même vu une ''démarche à coloration
tribale'' dans la médiation de Konan Banny auprès du Premier ministre Soro pour
l'allégeance de l'officier de gendarmerie Abéi Jean-Noël. Des canards locaux ont
aussi dénoncé le ''manque de planning et de chronogramme'' du premier responsable
de la Commission dialogue vérité et réconciliation. Les critiques contre le président
de la Cdvr, particulièrement virulentes ces derniers jours, ont paru aux yeux
d'observateurs avertis comme des manœuvres tendant à lui mettre les bâtons dans les
roues. A la vérité, Banny est déjà torpillé dans sa délicate mission de réconciliation
des Ivoiriens. Sinon, quel mal y a -t-il que celui qui a en charge la réconciliation
nationale reçoive, dans le cadre de sa mission, des chefs issus d'une ethnie de la Côte
d'Ivoire pour échanger avec eux? Banny n'est-il pas dans son rôle quand il facilite
l'allégeance d'un officier de l'Armée indexé, fut-il Baoulé comme lui, au nouveau
pouvoir? Le président de la Cdvr devait-il forcément attendre le décret d'application
de la Commission qu'il dirige avant de prendre des initiatives? Ce sont autant de
questions qui laissent penser qu'on en veut à Banny, sinon que quelqu'un manœuvre
pour faire échouer sa mission. S'il est vrai qu'il peut avoir des choses à dire sur les
initiatives du président de la Cdvr- la perfection n'étant pas de ce monde- il faut au
moins y mettre la forme et convaincre sur la pertinence des critiques, au risque de
jouer les ''torpilleurs'' . Charles Konan Banny est, certainement, dans la phase
d'écoute des populations du pays profond et peut avoir, en dehors d'un planning
officiel qu'il pourrait dévoiler, une méthode discrète plus efficace. «Quand on
t'envoie, il faut savoir t'envoyer», dit un proverbe Akan, groupe ethnique dont est issu
le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation. La Côte d'Ivoire veut
panser, en effet, les plaies de plusieurs années de crise politico-armée et pas
seulement les effets de quatre à cinq mois de crise post-électorale. La tâche confiée à
l'ancien Premier ministre de Gbagbo est immense et chacun devra y mettre du sien,
sans aucun calcul politicien. IL faudra lu laisser les mains libres pour conduire
sereinement sa mission.
TRA BI Charles
président de la République Alassane Ouattara- c'était à l'occasion d'une cérémonie au
Golf Hôtel- pour conduire la réconciliation nationale en Côte d'Ivoire, après les
événements douloureux, qui ont approfondi les clivages sociaux dans ce pays. A
peine a-t-il fait le mois à la tête de la Commission dialogue, vérité et réconciliation
(Cdvr) créée que Banny est attaqué de toute part sur sa façon de conduire le
processus de réconciliation nationale. Le samedi 4 juin dernier, profitant d'une
cérémonie à Yopougon, M. Soro Alphonse, un conseiller du Premier ministre
Guillaume Soro, a publiquement demandé à Banny de ''ne pas danser plus vite que la
musique'' et de ''ne pas aller trop vite en besogne''. Soro Alphonse s'en prenait au
président de la Cdvr qui a reçu à Yamoussoukro, dans le cadre de la mission à lui
confiée par le président Ouattara, des chefs bété ( groupe ethnique du président
déchu, Laurent Gbagbo). Certains avaient même vu une ''démarche à coloration
tribale'' dans la médiation de Konan Banny auprès du Premier ministre Soro pour
l'allégeance de l'officier de gendarmerie Abéi Jean-Noël. Des canards locaux ont
aussi dénoncé le ''manque de planning et de chronogramme'' du premier responsable
de la Commission dialogue vérité et réconciliation. Les critiques contre le président
de la Cdvr, particulièrement virulentes ces derniers jours, ont paru aux yeux
d'observateurs avertis comme des manœuvres tendant à lui mettre les bâtons dans les
roues. A la vérité, Banny est déjà torpillé dans sa délicate mission de réconciliation
des Ivoiriens. Sinon, quel mal y a -t-il que celui qui a en charge la réconciliation
nationale reçoive, dans le cadre de sa mission, des chefs issus d'une ethnie de la Côte
d'Ivoire pour échanger avec eux? Banny n'est-il pas dans son rôle quand il facilite
l'allégeance d'un officier de l'Armée indexé, fut-il Baoulé comme lui, au nouveau
pouvoir? Le président de la Cdvr devait-il forcément attendre le décret d'application
de la Commission qu'il dirige avant de prendre des initiatives? Ce sont autant de
questions qui laissent penser qu'on en veut à Banny, sinon que quelqu'un manœuvre
pour faire échouer sa mission. S'il est vrai qu'il peut avoir des choses à dire sur les
initiatives du président de la Cdvr- la perfection n'étant pas de ce monde- il faut au
moins y mettre la forme et convaincre sur la pertinence des critiques, au risque de
jouer les ''torpilleurs'' . Charles Konan Banny est, certainement, dans la phase
d'écoute des populations du pays profond et peut avoir, en dehors d'un planning
officiel qu'il pourrait dévoiler, une méthode discrète plus efficace. «Quand on
t'envoie, il faut savoir t'envoyer», dit un proverbe Akan, groupe ethnique dont est issu
le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation. La Côte d'Ivoire veut
panser, en effet, les plaies de plusieurs années de crise politico-armée et pas
seulement les effets de quatre à cinq mois de crise post-électorale. La tâche confiée à
l'ancien Premier ministre de Gbagbo est immense et chacun devra y mettre du sien,
sans aucun calcul politicien. IL faudra lu laisser les mains libres pour conduire
sereinement sa mission.
TRA BI Charles
