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Politique Publié le jeudi 9 juin 2011 | Nord-Sud

Menaces d’implosion du Rhdp, grogne des militants ‘’républicains’’ : Il faut sauver le Rdr

© Nord-Sud
Conférence de presse de Mr Zrakpa roger PDT national des enseignants du rassemblement des houphouetistes pour la democratie et la paix
vendredi 18 février 2011 entre 11H et 12H au siège de l`UDPCI au deux-plateaux.
L’élection d’Alassane Ouattara à la présidence de la République est loin d’avoir réglé tous les problèmes qui ont suscité l’engagement politique de l’ancien banquier.


Le combat est loin d’être gagné. Pis, avec l’accession d’Alassane Ouattara, symbole vivant du besoin de changement souhaité par une frange non-négligeable de la population, c’est maintenant que le plus dur pourrait commencer. Comment transformer l’essai sans donner l’impression de faire la part belle à ses partisans ? Comment en finir avec le virus de l’ivoirité qui a envenimé les rapports entre les Ivoiriens ? Comment impulser la vraie politique de changement qui satisfera les militants ? Ce sont là quelques unes des équations que le nouveau chef de l’exécutif est appelé à résoudre urgemment, pour ne pas décevoir ceux dont il a porté le rêve de changement. Le maintien de la flamme militante des ‘’républicains’’ est d’autant plus nécessaire, dans le contexte actuel, que la coalition qui a porté Alassane Ouattara traverse une zone de turbulence. En même temps que les cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) originaires du Nord ivoirien, reprochent à Henri Konan Bédié de n’avoir rien fait pour faire entrer un des leurs dans le nouveau gouvernement d’autres voix, à l’intérieur du ‘’vieux parti’’, critiquent Alassane Ouattara de n’avoir concédé que 9 maroquins sur 36 à leur formation politique. Et, pour éteindre le feu, le secrétaire général du Pdci-Rda, Alphonse Djédjé Mady, est vite monté au créneau. « On est en train de réfléchir à la manière dont on ira aux élections législatives (…) Le Pdci aura des candidats. On peut perdre l’élection présidentielle et gagner les législatives », a répondu, Alphonse Djédjé Mady, aux critiques de sa base. O, comme un pompier soucieux d’éteindre tous les feux, M. Djédjé Mady avait embrayé sur un autre sujet de polémique, touchant à la transformation du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) en parti unifié, le 6 mai dernier : « Il est hors de question d`aller à ce projet maintenant. C`est un congrès réunissant les 2/3 des membres qui peut prendre une telle décision. J`en appelle à la patience donc des uns et des autres. Pour le moment, nous avons le droit d`y réfléchir et je vous invite à cela ».

Grogne au Pdci-Rda,
cataclysme au Rhdp
Des réponses tranchées à des grognes dont tous les alliés du Pdci-Rda au sein du Rhdp n’ont pas sans doute cerné tous les contours. Que reprochent concrètement les cadres du Pdci-Rda au Rdr, au point de vouloir prendre le-dessus sur lui, lors des législatives ? Qu’est-ce qui empêche le Rhdp, dans la logique de ce qu’attendent les militants de se muer en parti unifié ? Autant de questionnements qui troublent le sommet de la base, perdu dans la guerre à fleuret moucheté qui a cours en ce moment dans la famille houphouétiste. Selon plusieurs militants du Rdr, inquiets par la tournure que prend la crise du gouvernement, le péril majeur qui guette les ‘’républicains’’, c’est de laisser totalement leur leader, à la merci du Pdci-Rda. Ce qui les convainc qu’Alassane Ouattara ne sera pas à l’abri des chantages et autres pressions, c’est l’acharnement avec lequel l’allié Pdci-Rda veut faire main basse sur le parlement. « Serait-ce pour bloquer les réformes du nouveau chef de l’exécutif », s’interrogent les ‘’républicains’’. Mais, au-delà de la question du blocage des réformes, les militants du Rdr redoutent surtout que les principaux postes de responsabilité dans l’administration échoient « aux bourreaux d’hier », après près de 20 ans de lutte acharnée. Ce mécontentement a d’ailleurs déjà été publiquement exprimé le 10 mai dernier, lors d’une réunion du secrétariat général du Rdr. Les débats ont été tellement houleux que la rencontre a manqué de peu de se terminer en queue de poisson. La réalité est donc là : les plaies de la bataille fratricide entre le Pdci-Rda et le Rdr, de 1993 à 2004, sont loin d’être cicatrisées.
Mais, assurément, l’opération du sauvetage de Rdr est également liée à la sauvegarde du patrimoine du parti. Sous Alassane Ouattara, aux commandes du parti, les récriminations existaient, notamment quand il s’est agi de collaborer avec les régimes qui se sont succédé, depuis la chute d’Henri Konan Bédié, en décembre 1999. La base reprochait entre autres à la direction de ne promouvoir que des cadres déjà au soleil, au détriment des militants qui sont les premiers à payer de leur vie, le combat collectif.
Où est passée
la méritocratie ?
Pour émerger, la base a fini par se faire à l’idée qu’il faut être dans les bonnes grâces de la direction du parti. Cette couleuvre, la base a dû, de nouveau, l’avaler lors de la constitution du gouvernement Soro 2. Les propositions faites par le Rdr et confirmées par le décret d’Alassane Ouattara, n’ont pas forcément été du goût des militants, contraints de continuer à voir les mêmes tirer profit de la victoire sur un air de clanisme. Dans le fond, estimaient-ils, ce recadrage faisait partie des changements voulus par le peuple et portés par les rénovateurs du Pdci-Rda d’alors, sous la houlette de Djéni Kobina. « Notre parti n’a pas osé faire son aggiornamento en épousant franchement son temps, par une rénovation hardie et lucide que nous proposions », rappellent-ils à bon escient, l’un des discours emblématiques de Djéni Kobina et de ses compagnons de l’époque sur la question. Prenant exemple sur un Nicolas Sarkozy en France ou un Barack Obama aux Etats-Unis, presque sortis de nulle part, pour arriver au sommet, sur la base de leur mérite, les militants du Rdr attendent du président Ouattara qu’il rompe avec les mauvaises habitudes. Ils attendent impatiemment, qu’il instaure la méritocratie comme voie de promotion des cadres.
Au-delà des routes à refaire, de la fourniture en eau et en électricité, de l’accouchement gratuit ce que les militants attendent, c’est un vrai changement dans la gestion du pouvoir d’Etat. Ils espèrent fortement qu’Alassane Ouattara, au pouvoir d’Etat, va enfin se faire le chantre de la promotion des valeurs, sans discrimination du milieu social, dans un environnement de co-gestion du pouvoir avec les alliés du Rhdp, là aussi sur le principe de l’équité. C’est en réussissant à faire la bonne alchimie entre toutes ces attentes, que M. Ouattara parviendra à sauver le Rdr.

Marc Dossa
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