Les Eléphants coachés par Zahoui François ont obtenu leur qualification, dimanche dernier, face aux Ecureuils du Benin (6-2).
C`est une performance qui ne grise pas le sélectionneur national. Dans cet entretien, il planche sur l`animation de son groupe et projette les Eléphants dans la Can 2012.
Qu`est-ce qui explique les changements permanents du onze type notamment la titularisation inattendue du gardien de but Copa Barry ?
L`équipe nationale reste ouverte. Il ne s`agit pas d`a priori dans le choix des joueurs et de la composition du onze type. Ma philosophie, c`est de créer une saine concurrence entre les ténors et les jeunes, sans opposition et sans dommage. Le poste de gardien de but n`est pas particulier. Aimé Jacquet avait Lama comme titulaire. Puis au mondial 1988, il a été remplacé par Barthez. Je peux me tromper en faisant des choix mais, pour moi la performance du moment est le premier critère. J`ai ma méthode qui consiste à faire confiance à un joueur, puis à un autre. A partir du moment où un joueur entre dans mon projet, il m`intéresse.
L`ambiance ne serait pas sain au sein du groupe, semble-t-il. Avez-vous constaté entre les joueurs clés, ce type d`atmosphère ?
J`ai été surpris de l`ambiance qui règne au sein de l`équipe. Il y a ce qui se dit et ce qui est la réalité. J`ai remarqué des garçons très attentifs au projet que je leur proposais. Il y a des écarts de comportement sur lesquels je ne transigeais pas. Il m`est arrivé de mettre Kolo remplaçant à des matchs. J`ai fait des matches sans Zokora, sans Yaya, sans Kolo, sans Copa. Ça veut dire que j`ai touché à tout le monde. Pour montrer qu`un discours ayant effet se tient. A partir de là, les gens ont des suspicions qui paraissent normales. C`est cela l`Afrique. Ce qui m`intéresse, c`est que les joueurs adhérent à mon discours et à ma méthode pour atteindre l`objectif qui est la coupe d`Afrique. C`est-à-dire les phases finales avec le maximum de possibilités et capacités à exploiter.
y-a-t-il un problème du brassard de capitaine ?
Dès que j`ai pris l`équipe, les gens se demandaient comment je vais gérer cette question. Quand je vais chez le boulanger, je ne me demande pas comment il fait. Je paie le pain et je m`en vais. Moi, j`ai décidé que Didier Drogba soit le capitaine. Je fais un choix en toute liberté et donc j`assume en toute responsabilité.
Avez-vous la pression du public sportif ivoirien qui pense que Zahoui doit gagner avec les Eléphants ?
J`ai joué en équipe nationale. Je sais donc ce qu`est la pression de jouer au stade Houphouët-Boigny. Quand il y a un match, les gens disent qu`il aurait dû faire ceci ou cela. C`est leur opinion que je respecte. J`aimerais voir cependant ces mêmes personnes prendre une équipe de deuxième division pour faire leurs preuves. Bref ! Tout cela fait partie du système qu`on doit accepter.
Vous disiez tantôt que votre préoccupation était le tableau d`affichage. Mais il se construit tout de même…
L`équipe nationale n`est pas un club fermé. C`est pourquoi je l`ai ouverte à tous les joueurs. En mettant à l`intérieur l`esprit de concurrence. Je prône une philosophie d`équilibre qui contraint le banc à participer en esprit et physiquement au onze type. Je tiens à développer l`esprit d`équipe. Quand j`appelle Lolo Igor, je lui demande si je peux compter sur lui. Pour moi chaque joueur doit saisir la perche que je lui tends. En gros, tous les joueurs doivent se sentir prêts à jouer pour leurs couleurs. L`interchangeabilité des joueurs participe à la construction du collectif.
Depuis votre prise de fonction, avez-vous les joueurs qu`il faut ou simplement vous composez avec les joueurs dont vous disposez ?
En sélection, c`est différent. On tient compte de la forme du moment. Et il existe des bases qui entrent en ligne de compte. J`aimerais savoir Messi qui est Argentin. Mais je suis content d`avoir l`effectif dont je dispose. Tout joueur qu`on veut avoir pour un match peut être en méforme. Entre la dernière performance et le match, il se passe souvent un ou deux mois. Quand le délai est réduit, même exposé aux blessures, il faut toujours avoir un groupe dont les joueurs sont suivis avec les techniciens des clubs pour choisir juste.
Interview réalisée par Marc Koffi
Envoyé spécial au Cotonou (Bénin)
C`est une performance qui ne grise pas le sélectionneur national. Dans cet entretien, il planche sur l`animation de son groupe et projette les Eléphants dans la Can 2012.
Qu`est-ce qui explique les changements permanents du onze type notamment la titularisation inattendue du gardien de but Copa Barry ?
L`équipe nationale reste ouverte. Il ne s`agit pas d`a priori dans le choix des joueurs et de la composition du onze type. Ma philosophie, c`est de créer une saine concurrence entre les ténors et les jeunes, sans opposition et sans dommage. Le poste de gardien de but n`est pas particulier. Aimé Jacquet avait Lama comme titulaire. Puis au mondial 1988, il a été remplacé par Barthez. Je peux me tromper en faisant des choix mais, pour moi la performance du moment est le premier critère. J`ai ma méthode qui consiste à faire confiance à un joueur, puis à un autre. A partir du moment où un joueur entre dans mon projet, il m`intéresse.
L`ambiance ne serait pas sain au sein du groupe, semble-t-il. Avez-vous constaté entre les joueurs clés, ce type d`atmosphère ?
J`ai été surpris de l`ambiance qui règne au sein de l`équipe. Il y a ce qui se dit et ce qui est la réalité. J`ai remarqué des garçons très attentifs au projet que je leur proposais. Il y a des écarts de comportement sur lesquels je ne transigeais pas. Il m`est arrivé de mettre Kolo remplaçant à des matchs. J`ai fait des matches sans Zokora, sans Yaya, sans Kolo, sans Copa. Ça veut dire que j`ai touché à tout le monde. Pour montrer qu`un discours ayant effet se tient. A partir de là, les gens ont des suspicions qui paraissent normales. C`est cela l`Afrique. Ce qui m`intéresse, c`est que les joueurs adhérent à mon discours et à ma méthode pour atteindre l`objectif qui est la coupe d`Afrique. C`est-à-dire les phases finales avec le maximum de possibilités et capacités à exploiter.
y-a-t-il un problème du brassard de capitaine ?
Dès que j`ai pris l`équipe, les gens se demandaient comment je vais gérer cette question. Quand je vais chez le boulanger, je ne me demande pas comment il fait. Je paie le pain et je m`en vais. Moi, j`ai décidé que Didier Drogba soit le capitaine. Je fais un choix en toute liberté et donc j`assume en toute responsabilité.
Avez-vous la pression du public sportif ivoirien qui pense que Zahoui doit gagner avec les Eléphants ?
J`ai joué en équipe nationale. Je sais donc ce qu`est la pression de jouer au stade Houphouët-Boigny. Quand il y a un match, les gens disent qu`il aurait dû faire ceci ou cela. C`est leur opinion que je respecte. J`aimerais voir cependant ces mêmes personnes prendre une équipe de deuxième division pour faire leurs preuves. Bref ! Tout cela fait partie du système qu`on doit accepter.
Vous disiez tantôt que votre préoccupation était le tableau d`affichage. Mais il se construit tout de même…
L`équipe nationale n`est pas un club fermé. C`est pourquoi je l`ai ouverte à tous les joueurs. En mettant à l`intérieur l`esprit de concurrence. Je prône une philosophie d`équilibre qui contraint le banc à participer en esprit et physiquement au onze type. Je tiens à développer l`esprit d`équipe. Quand j`appelle Lolo Igor, je lui demande si je peux compter sur lui. Pour moi chaque joueur doit saisir la perche que je lui tends. En gros, tous les joueurs doivent se sentir prêts à jouer pour leurs couleurs. L`interchangeabilité des joueurs participe à la construction du collectif.
Depuis votre prise de fonction, avez-vous les joueurs qu`il faut ou simplement vous composez avec les joueurs dont vous disposez ?
En sélection, c`est différent. On tient compte de la forme du moment. Et il existe des bases qui entrent en ligne de compte. J`aimerais savoir Messi qui est Argentin. Mais je suis content d`avoir l`effectif dont je dispose. Tout joueur qu`on veut avoir pour un match peut être en méforme. Entre la dernière performance et le match, il se passe souvent un ou deux mois. Quand le délai est réduit, même exposé aux blessures, il faut toujours avoir un groupe dont les joueurs sont suivis avec les techniciens des clubs pour choisir juste.
Interview réalisée par Marc Koffi
Envoyé spécial au Cotonou (Bénin)
