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Société Publié le vendredi 10 juin 2011 | Le Mandat

Violations des Droits de l’Homme et Vih/Sida : L’ONU tire la sonnette d’alarme

© Le Mandat
Michel Sidibé, Directeur Exécutif d`ONUSIDA
Michel Sidibé, Directeur Exécutif d`ONUSIDA
L’insécurité, les violations des Droits de l’Homme, la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/SIDA et le rôle des soldats de maintien de la paix dans la prévention du VIH étaient parmi les thèmes abordés jeudi, 9 juin 2011, lors de la conférence de presse hebdomadaire de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Exprimant sa préoccupation face à des incidents violents entre éléments des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et habitants de certaines localités, le Directeur par intérim de la Division des Droits de l’Homme, Guillaume Ngefa, a recommandé notamment la conduite d’enquêtes immédiates et impartiales. « Les présumés auteurs de violations graves des Droits de l’Homme devront être identifiés, poursuivis et sanctionnés, conformément à la loi », a-t-il dit. Les FRCI doivent également être équipées de moyens conventionnels suffisants et appropriés pour le maintien de l’ordre, a-t-il dit. Selon M. Ngefa, « le gouvernement et les autorités des FRCI devront initier des formations à l’intention des éléments des FRCI, notamment sur les Droits de l’Homme et sur les principes de base régissant le recours à la force et l`utilisation des armes à feu par les responsables de l`application des lois ». Dans le cadre de l’observation du processus d’audition de sept collaborateurs de l’ancien Président Laurent Gbagbo détenus à la prison civile de Bouna, M. Ngefa a noté avec satisfaction que les auditions se sont déroulées en présence de leurs avocats, mais il a déploré leurs conditions de détention. Pour sa part, le Dr. Claire Mulanga Tshidibi, co-ordonnatrice pays d’ONUSIDA, est intervenu sur la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU à New York sur le sida, une campagne anti-stigmatisation qui vient de commencer, et la nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le VIH et la prévention des violences sexuelles dans les conflits. Le Dr. Mulanga s’est félicité de la tenue de la réunion de New York qui, à son avis, « va permettre de dresser le bilan sur le progrès accompli et les défis à relever et de voir comment orienter l‘avenir de la riposte nationale après trente ans de lutte contre le Sida ». Au plan des progrès accomplis, la coordinatrice pays d’ONUSIDA a indiqué que sur le plan mondial, le taux de nouvelles infections a reculé de 25% depuis les 10 dernières années et le nombre de décès a baissé de 20% dû à la performance du traitement. Selon le Dr. Mulanga, s’il y a eu beaucoup d’avancées dans des domaines tels que la prévention et la transmission de mère à enfant, il n’y a pas eu de progrès dans certains domaines, notamment la stigmatisation et la discrimination. Pour impulser la lutte pour la défense des droits des personnes vivant avec le VIH, une campagne anti-stigmatisation a été lancée mercredi, 8 juin, à New York. « Cette campagne multimédia sur les lieux du travail pour le personnel du système des Nations Unies vise surtout à prendre conscience de l’impact très négatif lié au VIH tout en fournissant l’information sur le VIH Sida en général », a-t-elle fait savoir. Saluant l’adoption, le 7 juin, par le Conseil de sécurité d’une nouvelle résolution sur le VIH Sida et la prévention de violences sexuelles dans les conflits, le Dr Mulanga a expliqué que la résolution demande aux Nations Unies et aux Etats membres de renforcer le partenariat international et regional et d’intégrer des programmes complets de lutte contre le VIH Sida aux initiatives, pour prévenir le conflit, et assurer la sécurité et prévenir la paix. A ce sujet, elle a expliqué que les soldats de la paix peuvent jouer un rôle moteur dans la prévention du VIH, sachant que les violences sexuelles deviennent des tactiques de guerre dans plusieurs pays. « Il faut que l’on intègre désormais, non seulement dans la formation des soldats, mais aussi dans la sensibilisation des communautés, la prévention de violences sexuelles », a-t-elle souligné. Et il faut « surtout élargir et renforcer les programmes de lutte contre le Sida destinés aux soldats de maintien de la paix pour qu’ils puissent vraiment garantir une riposte au VIH sida et aux violences sexuelles dans les situation de conflit et post-conflit », a-t-elle indiqué. Interrogée sur l’impact de la crise en Côte d’Ivoire, le Dr. Mulanga a fait remarquer, entre autres, que « les zones qui ont été touchées par les combats souffrent d’un recul dans les gains déjà obtenus dans la lutte,… et il y a eu beaucoup de pertes au niveau des personnes malades avec la non-continuation de soins, la mauvaise alimentation et l’interruption des programmes dus à l’embargo économique».

Kenneth Blackman,
Porte-parole a.i
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