SIFCA : Yves Lambelin et 22 agents tués
L'impact de la crise a été désastreux pour le groupe Sifca. Outre les nombreuses pertes en vie humaine, l'entreprise a subi d'énormes préjudices matériels. La mort dans l'âme, le Pca du groupe, Jean-Louis Billon, fait le point.
Le groupe Sifca, spécialisé dans l'agro-industriel, a été lourdement frappé par les violences post-électorales. Au plan humain, c'est une tragédie. Au plan matériel, le bilan est désastreux.
La peine qu'affichait Jean-Louis Billon, président du conseil d'administration de la société, dévoilait la tragédie que vit actuellement le groupe. Le visage grave, il a déploré les évènements post-électoraux qui ont fait plusieurs victimes parmi la population, et qui ont également coûté la vie à 23 employés de Sifca. Déjà le 4 avril dernier, Yves Lambelin (figure emblématique du groupe) et deux de ses collaborateurs, Chelliah Pandian et Raoul Adéossi, avaient été enlevés au Novotel à Abidjan par des soldats fidèles au régime de Laurent Gbagbo. Selon M. Billon, les investigations menées ont malheureusement permis de conclure, hier, au décès de ces trois hommes. «Il faut savoir que notre groupe a été fortement touché par les actes de violence commis pendant la crise. En plus de nos trois proches collaborateurs, nous avons perdu 20 autres personnes sur les sites de Toupah (Saph) et Irobo (Palmci). Ces collaborateurs ont été froidement exécutés par la horde sauvage de miliciens libériens lors de leur fuite du pays. En tout, 23 des nôtres ont disparu dans les évènements post-électoraux», s'est-il attristé. Les dirigeants de l'entreprise ont déjà rencontré les familles éplorées pour leur exprimer leur soutien et leur «profond regret» ; au sein du groupe Sifca, on prépare activement la cérémonie d'hommage aux travailleurs et amis tombés pendant cette période douloureuse qu'a connue le pays. Par ailleurs, les familles endeuillées et le groupe ont conjointement déposé une plainte devant les justices ivoirienne et française pour «enlèvement, séquestration, vol et assassinat». «Une enquête est donc en cours. Notre souhait, dans l'immédiat, est de comprendre pourquoi et en quelles occasions nos trois collaborateurs ont été exécutés. Cela participe à notre travail de deuil. Dans le contexte encore sensible qui prévaut, je tiens à préciser que les familles et notre Groupe ne sont aucunement animés par un esprit de vengeance», a indiqué le patron de Sifca.
Plus de 20 milliards de Fcfa de pertes
A l'en croire, comme d'autres entreprises, sa structure a vu ses fondamentaux quasiment déstructurés : vol de nombreux véhicules de plantations, d'argent, pertes de production… «L'ampleur de la crise est importante. Les pertes que nous avons subies, sont déjà estimées à plus de 20 milliards de Fcfa, alors que le bilan des dégâts n'est pas encore finalisé. Mais, au-delà des pertes en biens, rien ne remplace les pertes en vie humaine», a-t-il déploré.
Malgré les graves difficultés, Jean-Louis Billon reste convaincu que le groupe Sifca et l'ensemble du secteur privé trouveront les moyens de se relever. « Avec les investissements et les réorganisations en cours à Sifca, nous allons repartir. Nous avons un ambitieux programme de développement ; et en souvenir d'Yves, de nos collaborateurs et de tous ceux qui ont perdu la vie ou ont été touchés dans leur chair durant cette crise, nous nous devons de relever ce défi», a-t-il ajouté, «d'autant plus qu'il s'agit d'une bataille mondiale qui va nécessiter de gros efforts de mise à niveau pour les entreprises». Il y a plusieurs années maintenant, qu'en sa qualité de Président de chambre consulaire, il a demandé le dédommagement des entreprises sinistrées depuis 1999 afin de répondre aux défis qui se présentent aux acteurs du monde économique, notamment celui de la compétitivité. «Malheureusement, l'Etat a d'énormes difficultés aujourd'hui à cause de l'impact de la crise post-électorale. Mais, il y a plusieurs formes de dédommagement et ce que nous souhaitons surtout, c'est accompagner les entreprises qui redémarre difficilement en allégeant leurs charges», a-t-il souhaité. Rappelons que le groupe Sifca qui a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 430 milliards Fcfa début 2011, est le deuxième plus gros employeur (25 000 au total dont 18 000 en Côte d'Ivoire) en Côte d'Ivoire après l'Etat. Il est également présent au Ghana, au Bénin, au Nigéria et au Libéria.
Cissé Cheick Ely
L'impact de la crise a été désastreux pour le groupe Sifca. Outre les nombreuses pertes en vie humaine, l'entreprise a subi d'énormes préjudices matériels. La mort dans l'âme, le Pca du groupe, Jean-Louis Billon, fait le point.
Le groupe Sifca, spécialisé dans l'agro-industriel, a été lourdement frappé par les violences post-électorales. Au plan humain, c'est une tragédie. Au plan matériel, le bilan est désastreux.
La peine qu'affichait Jean-Louis Billon, président du conseil d'administration de la société, dévoilait la tragédie que vit actuellement le groupe. Le visage grave, il a déploré les évènements post-électoraux qui ont fait plusieurs victimes parmi la population, et qui ont également coûté la vie à 23 employés de Sifca. Déjà le 4 avril dernier, Yves Lambelin (figure emblématique du groupe) et deux de ses collaborateurs, Chelliah Pandian et Raoul Adéossi, avaient été enlevés au Novotel à Abidjan par des soldats fidèles au régime de Laurent Gbagbo. Selon M. Billon, les investigations menées ont malheureusement permis de conclure, hier, au décès de ces trois hommes. «Il faut savoir que notre groupe a été fortement touché par les actes de violence commis pendant la crise. En plus de nos trois proches collaborateurs, nous avons perdu 20 autres personnes sur les sites de Toupah (Saph) et Irobo (Palmci). Ces collaborateurs ont été froidement exécutés par la horde sauvage de miliciens libériens lors de leur fuite du pays. En tout, 23 des nôtres ont disparu dans les évènements post-électoraux», s'est-il attristé. Les dirigeants de l'entreprise ont déjà rencontré les familles éplorées pour leur exprimer leur soutien et leur «profond regret» ; au sein du groupe Sifca, on prépare activement la cérémonie d'hommage aux travailleurs et amis tombés pendant cette période douloureuse qu'a connue le pays. Par ailleurs, les familles endeuillées et le groupe ont conjointement déposé une plainte devant les justices ivoirienne et française pour «enlèvement, séquestration, vol et assassinat». «Une enquête est donc en cours. Notre souhait, dans l'immédiat, est de comprendre pourquoi et en quelles occasions nos trois collaborateurs ont été exécutés. Cela participe à notre travail de deuil. Dans le contexte encore sensible qui prévaut, je tiens à préciser que les familles et notre Groupe ne sont aucunement animés par un esprit de vengeance», a indiqué le patron de Sifca.
Plus de 20 milliards de Fcfa de pertes
A l'en croire, comme d'autres entreprises, sa structure a vu ses fondamentaux quasiment déstructurés : vol de nombreux véhicules de plantations, d'argent, pertes de production… «L'ampleur de la crise est importante. Les pertes que nous avons subies, sont déjà estimées à plus de 20 milliards de Fcfa, alors que le bilan des dégâts n'est pas encore finalisé. Mais, au-delà des pertes en biens, rien ne remplace les pertes en vie humaine», a-t-il déploré.
Malgré les graves difficultés, Jean-Louis Billon reste convaincu que le groupe Sifca et l'ensemble du secteur privé trouveront les moyens de se relever. « Avec les investissements et les réorganisations en cours à Sifca, nous allons repartir. Nous avons un ambitieux programme de développement ; et en souvenir d'Yves, de nos collaborateurs et de tous ceux qui ont perdu la vie ou ont été touchés dans leur chair durant cette crise, nous nous devons de relever ce défi», a-t-il ajouté, «d'autant plus qu'il s'agit d'une bataille mondiale qui va nécessiter de gros efforts de mise à niveau pour les entreprises». Il y a plusieurs années maintenant, qu'en sa qualité de Président de chambre consulaire, il a demandé le dédommagement des entreprises sinistrées depuis 1999 afin de répondre aux défis qui se présentent aux acteurs du monde économique, notamment celui de la compétitivité. «Malheureusement, l'Etat a d'énormes difficultés aujourd'hui à cause de l'impact de la crise post-électorale. Mais, il y a plusieurs formes de dédommagement et ce que nous souhaitons surtout, c'est accompagner les entreprises qui redémarre difficilement en allégeant leurs charges», a-t-il souhaité. Rappelons que le groupe Sifca qui a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 430 milliards Fcfa début 2011, est le deuxième plus gros employeur (25 000 au total dont 18 000 en Côte d'Ivoire) en Côte d'Ivoire après l'Etat. Il est également présent au Ghana, au Bénin, au Nigéria et au Libéria.
Cissé Cheick Ely