A peine la crise post-électorale s'est-elle achevée, que les principaux partis politiques ivoiriens se mettent en ordre de bataille pour préparer les législatives.
A peine la flamme de la crise post-électorale s'est-elle éteinte que le microcosme politique est de nouveau en effervescence. Estimant que leur formation politique, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda) n'a pas été récompensé à la hauteur du soutien apporté à Alassane Ouattara lors du second tour du scrutin présidentiel, plusieurs collaborateurs d'Henri Konan Bédié ont embouché la trompette des récriminations. La grogne des cadres en mal de promotion qui a débuté 48 heures après la formation du nouveau gouvernement, est devenue d'autant plus assourdissante que le président du parti, Henri Konan Bédié, prévoit descendre dans l'arène dans les prochains jours. Mais, autant le dire, la tâche ne s'annonce pas aisée pour lui puisque la réunion du Comité de direction et du secrétariat général de mercredi dernier, a, semble-t-il, tourné court. Malgré toute l'expertise qu'on lui connaît en matière de négociation et de diplomatie, le secrétaire général, Alphonse Djédjé Mady n'a pas réussi à combler le fossé entre les cadres. La ligne de fracture divise, en fait, les cadres qui prêchent pour le renforcement de la cohésion du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et ceux qui militent pour la revanche du Pdci-Rda, lors des consultations locales à venir. Sans doute plus proche de ce second groupe, M. Djédjé Mady a d'ailleurs clairement appelé les ''frustrés'' de l'ancien parti unique, à se retrousser les manches afin de rafler la mise au parlement lors des législatives prévues pour se tenir dans six mois environ. « Le Pdci aura des candidats. On peut perdre la présidentielle et gagner les législatives. On est en train de réfléchir à la manière dont on ira aux élections législatives », a-t-il proposé, lundi dernier, dans sa tentative d'arrondir les angles. Une idée judicieuse qu'ont déjà décidé d'épouser un grand nombre de cadres du Pdci-Rda, déjà dans le starting-block pour les législatives, prêts à une razzia au parlement. Si le parti d'Henri Konan Bédié parvient à réaliser ce projet, il deviendrait ainsi, tout-puissant sur l'échiquier. Toute chose qui modifierait le rapport de force aussi bien au Rhdp que sur la scène politique, de manière générale. Comment le grand allié de l'heure du Pdci-Rda, le Rassemblement des républicains d'Alassane Ouattara appréhende-t-il cette situation rocambolesque ? Comment le Rdr entrevoit-il, en ce qui le concerne, les législatives? Si au plan national la stratégie de la direction des ''républicains'' consiste à ne pas s'immiscer dans un débat interne au Pdci-Rda, la réalité, dans les différentes régions du pays, paraît tout autre. « Nous faisons confiance à nos quatre leaders qui ont mis en place, une commission pour plancher sur les candidatures. En ce qui concerne les débats à l'intérieur de chaque parti, nous laissons chaque responsable régler la question », assure Doumbia Brahima, le ''monsieur élection'' du Rdr qui invite par ailleurs les cadres de son parti à n'avoir aucune inquiétude particulière. En attendant que ses propos parviennent à ses destinataires, ça bouillonne sur le terrain. Car, à côté de ceux qui réprouvent la surenchère de l'allié, il y a un autre groupe qui pense qu'il y a eu du favoritisme dans le casting réalisé par la direction du parti, pour la constitution du gouvernement. L'un dans l'autre, certains responsables locaux du Rdr qui n'entendent pas se faire prendre à défaut lors des consultations à venir, se préparent déjà à s'aligner pour les différentes joutes. Toute chose qui promet de belles empoignades. Pourra-t-on éviter des batailles entre frères houphouétistes lors des élections locales à venir ? Rien n'est moins sûr. A moins qu'Alassane Ouattara et son aîné, Henri Konan Bédié, ne réussissent à sortir le grand jeu pour désamorcer la bombe de la contestation qui menace de faire imploser à la fois leurs partis respectifs et la coalition politique qui leur a pourtant permis de remporter la belle bataille de la présidentielle. Une victoire qui a dérouté le Fpi qui les avait, dix ans durant, mis sous l'éteignoire.
Marc Dossa
A peine la flamme de la crise post-électorale s'est-elle éteinte que le microcosme politique est de nouveau en effervescence. Estimant que leur formation politique, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda) n'a pas été récompensé à la hauteur du soutien apporté à Alassane Ouattara lors du second tour du scrutin présidentiel, plusieurs collaborateurs d'Henri Konan Bédié ont embouché la trompette des récriminations. La grogne des cadres en mal de promotion qui a débuté 48 heures après la formation du nouveau gouvernement, est devenue d'autant plus assourdissante que le président du parti, Henri Konan Bédié, prévoit descendre dans l'arène dans les prochains jours. Mais, autant le dire, la tâche ne s'annonce pas aisée pour lui puisque la réunion du Comité de direction et du secrétariat général de mercredi dernier, a, semble-t-il, tourné court. Malgré toute l'expertise qu'on lui connaît en matière de négociation et de diplomatie, le secrétaire général, Alphonse Djédjé Mady n'a pas réussi à combler le fossé entre les cadres. La ligne de fracture divise, en fait, les cadres qui prêchent pour le renforcement de la cohésion du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et ceux qui militent pour la revanche du Pdci-Rda, lors des consultations locales à venir. Sans doute plus proche de ce second groupe, M. Djédjé Mady a d'ailleurs clairement appelé les ''frustrés'' de l'ancien parti unique, à se retrousser les manches afin de rafler la mise au parlement lors des législatives prévues pour se tenir dans six mois environ. « Le Pdci aura des candidats. On peut perdre la présidentielle et gagner les législatives. On est en train de réfléchir à la manière dont on ira aux élections législatives », a-t-il proposé, lundi dernier, dans sa tentative d'arrondir les angles. Une idée judicieuse qu'ont déjà décidé d'épouser un grand nombre de cadres du Pdci-Rda, déjà dans le starting-block pour les législatives, prêts à une razzia au parlement. Si le parti d'Henri Konan Bédié parvient à réaliser ce projet, il deviendrait ainsi, tout-puissant sur l'échiquier. Toute chose qui modifierait le rapport de force aussi bien au Rhdp que sur la scène politique, de manière générale. Comment le grand allié de l'heure du Pdci-Rda, le Rassemblement des républicains d'Alassane Ouattara appréhende-t-il cette situation rocambolesque ? Comment le Rdr entrevoit-il, en ce qui le concerne, les législatives? Si au plan national la stratégie de la direction des ''républicains'' consiste à ne pas s'immiscer dans un débat interne au Pdci-Rda, la réalité, dans les différentes régions du pays, paraît tout autre. « Nous faisons confiance à nos quatre leaders qui ont mis en place, une commission pour plancher sur les candidatures. En ce qui concerne les débats à l'intérieur de chaque parti, nous laissons chaque responsable régler la question », assure Doumbia Brahima, le ''monsieur élection'' du Rdr qui invite par ailleurs les cadres de son parti à n'avoir aucune inquiétude particulière. En attendant que ses propos parviennent à ses destinataires, ça bouillonne sur le terrain. Car, à côté de ceux qui réprouvent la surenchère de l'allié, il y a un autre groupe qui pense qu'il y a eu du favoritisme dans le casting réalisé par la direction du parti, pour la constitution du gouvernement. L'un dans l'autre, certains responsables locaux du Rdr qui n'entendent pas se faire prendre à défaut lors des consultations à venir, se préparent déjà à s'aligner pour les différentes joutes. Toute chose qui promet de belles empoignades. Pourra-t-on éviter des batailles entre frères houphouétistes lors des élections locales à venir ? Rien n'est moins sûr. A moins qu'Alassane Ouattara et son aîné, Henri Konan Bédié, ne réussissent à sortir le grand jeu pour désamorcer la bombe de la contestation qui menace de faire imploser à la fois leurs partis respectifs et la coalition politique qui leur a pourtant permis de remporter la belle bataille de la présidentielle. Une victoire qui a dérouté le Fpi qui les avait, dix ans durant, mis sous l'éteignoire.
Marc Dossa