Depuis 1980, l’espace communément appelé Gbêba d’une superficie de 10 hectares qui est en réalité l’ancien cimetière d’Adjamé a été attribué aux transporteurs par le président Houphouët-Boigny. Depuis cette date, nous avons occupé le site. Mais, en 1994, suite à des problèmes entre le PDCI et le RDR, le Président de la République d’alors, suspectant un soutien des transporteurs au parti de feu Djéni Kobenan, eu égard aux grèves initiées et exécutées, nous a expropriés en cédant l’espace à une église. Nous avons été déguerpis sans sommation, sans ménagement et sans dédommagement sur le site pour celui de la nouvelle gare d’Adjamé qui n’a pas pu nous accueillir tous. Face à ce problème, nous avons eu une rencontre avec le maire Youssouf Sylla pour récupérer notre terrain qui était devenu un véritable no man’s land dans la commune, le plus grand fumoir d’Abidjan. Lors d’une visite sur le site en 2008, le maire d’Adjamé a déploré que le temple annoncé sur le site n’ait jamais été construit et l’espace avait été donné à un de ses fidèles pendant que plus de 30.000 opérateurs du milieu restaient dans les rues pour occuper les trottoirs avec leurs véhicules. Pour l’avoir dénoncé, l’église méthodiste a engagé des procédures judiciaires contre la mairie. C’est cela qui a amené le collectif des transporteurs et la Cngrci à prendre leurs responsabilités pour récupérer une partie de l’espace en 2009. Pour nous qui étions taxés de semeurs de pagaille parce que nos véhicules occupent les trottoirs, il était inacceptable que la majorité des transporteurs squatte les trottoirs pendant qu’un seul opérateur parce qu’il était protégé par l’ancien régime au pouvoir flotte dans une gare sur plus de 4 hectares transformé en champ de manioc et de maïs. C’est le sens de cette opération.
Propos recueillis par MTT
Propos recueillis par MTT