L`ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, SEM Ally Coulibaly était l`invité du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), le mercredi 8 juin dernier à Paris.
Il les a rassuré et a profité de cette importante tribune pour demander aux entreprises françaises de retourner massivement dans notre pays et de faire de nouveau confiance à la Côte d’Ivoire nouvelle du Président Ouattara et de son équipe. Nous vous proposons en intégralité son intervention.
Monsieur Alexandre VILGRAIN, Président du CIAN,
Mesdames, Messieurs, chers amis entrepreneurs, chers amis de la Côte d’Ivoire,
Je suis très honoré d’être votre invité, de pouvoir vous transmettre le message d’amitié du Président Ouattara et du peuple ivoirien, et de témoigner de notre volonté de rétablir les liens historiques qui nous unissent.
Car vous êtes des gens de terrain, des entrepreneurs d’expérience, des investisseurs avisés, vous aimez l’Afrique et la Côte d’Ivoire, et vous avez été blessés et meurtris, moralement et matériellement, par une crise qui n’aurait pas dû vous concerner et qui n’avait pas lieu d’être.
Nous ne referons pas l’histoire mais c’est à nous qu’il appartient à présent de tourner la page et d’en écrire avec vous une nouvelle, plus glorieuse et plus profitable pour tous, basée sur l’antériorité de nos liens d’affaires autant que d’amitiés, tournée vers un développement harmonieux et bénéfique pour chacun.
Nous devons dépasser les blessures psychologiques et morales que laisse cette crise.
La Côte d’Ivoire a grandi d’un pas vers sa constitution en Nation politique indépendante, insérée dans le monde contemporain et dans l’histoire en marche, tournant le dos à toute conception de repli et d’isolement ethnocentriste et souverainiste. Les Ivoiriens veulent avancer comme les autres, avec les autres, pas contre les autres. Les Ivoiriens ne sont plus en lutte entre eux.
La Côte d’Ivoire n’est plus en lutte contre le reste du monde. Au contraire, nous devons être ensemble les acteurs de notre pays, afin de parvenir à la cohésion sociale qui fera la force et la richesse de notre diversité.
Je vous remercie chaleureusement de votre présence, de l’intérêt et de l’attachement que vous portez à la Côte d’Ivoire, de la confiance que vous faites à ses nouveaux dirigeants.
Au nom de la République de Côte d’Ivoire que j’ai l’honneur de représenter à Paris, je veux une nouvelle fois remercier la Communauté internationale et la France en particulier, qui ont mis en œuvre un principe que les Nations Unies avaient adopté à l’unanimité en 2005 mais qui n’avait jamais été vraiment appliqué : la responsabilité de protéger.
Dans cette crise ivoirienne, face à un dirigeant illégitime qui massacrait sa propre population, la communauté internationale a décidé d’agir avec détermination, et c’est l’honneur de la France d’avoir participé à ce juste combat.
L’armée française a agi au service de la démocratie, forte d’un mandat international, en appui aux organisations africaines, et dans le cadre de ses engagements vis-à-vis des Nations Unies, au nom de principes universels qu’elle a permis de rétablir en Côte d’Ivoire.
Avec l’avènement de la démocratie en Côte d’Ivoire, c’est l’aube d’une nouvelle ère pour mon pays, l’aube d’une nouvelle ère de relations entre la Côte d’Ivoire et la France, l’aube d’une nouvelle ère entre la Côte d’Ivoire et le monde.
Avec le rétablissement de la démocratie, c’est le retour de la Côte d’Ivoire dans l’histoire où elle était sortie depuis plus d’une décennie.
Comme l’a dit le Président Sarkozy à Abidjan le 21 mai : « Il s’agit de l’avènement d’une Côte d’Ivoire nouvelle ; une Côte d’Ivoire démocratique, une Côte d’Ivoire en paix ; une Côte d’Ivoire qui retrouve le chemin de la stabilité et de la prospérité, et puis surtout une Côte d’Ivoire qui renoue avec la France des relations fraternelles. »
Je peux l’affirmer sans ambages :
Voici venu « le temps de la Côte d’Ivoire », pour paraphraser le titre du livre récent « Le temps de l’Afrique » de Jean-Michel Severino, ex-Directeur de l’Agence Française de Développement !
Oui, voici revenu le temps de la Côte d’Ivoire. Car la Côte d’Ivoire est de retour. Elle revient de loin, certes ; nous revenons tous de loin, vous et nous ; mais elle est là, à nouveau, comme aux premiers jours.
Ce « temps de la Côte d’Ivoire » doit être celui d’une relation consentie et décomplexée avec la France et avec le monde, émancipée du cynisme comme de l’indifférence, une relation guidée par l’éthique et le professionnalisme dans le cadre du respect de la souveraineté de chacun, de la démocratie et de l’Etat de droit.
Depuis une décennie, mon pays s’est fait du mal.
Mon pays vous a fait du mal. Aujourd’hui, il est prêt à se redresser après avoir vaincu ses démons. Il ne demande qu’à se redresser.
Et il s’organise en rassemblant toutes ses énergies pour surmonter une crise qui appartient désormais au passé. Il le fera avec vous.
Nous avons, nous Ivoiriens, des intérêts communs avec la France.
La paix, la stabilité et la prospérité sont nécessaires pour que nous nous retrouvions. Si l’on dit que l’argent est le nerf de la guerre, il est aussi, il est surtout, le nerf de la paix.
Après la terrible crise qu’elle a connue jusqu’à ce que la démocratie soit installée de haute lutte, après la chute, le 11 avril dernier, de celui qui a conduit le pays au chaos, il est temps de remettre de l’ordre en Côte d’Ivoire, d’entrer dans une ère nouvelle, de reconstruire un pays déchiré ; économiquement, financièrement, matériellement et humainement saccagé ;
Mais un pays au potentiel intact, majeur en Afrique de l’Ouest par sa position, ses infrastructures, ses ressources naturelles, son climat et, surtout, sa population de 21 millions d’habitants qui ne demandent qu’à revivre et à rattraper le temps perdu.
La Côte d’Ivoire revient de loin. Elle sort à peine d’une crise très grave, qui a profondément bouleversé l’état de son économie.
Selon les estimations du FMI, le conflit post-électoral aura coutée prêt de 10% de son PIB à la Côte d’Ivoire, et notre croissance devrait encore chuter de 5 à 7% d’ici à la fin de l’année.
Nous faisons face à présent à d’énormes défis : reconstruction d’une économie exsangue, mise à mal par des années d’inertie, de gabegie et de crise ; défi du rétablissement de l’autorité de l’État, de la reconstruction de forces de sécurité réellement nationales et non pas ethniques ; défi de la restauration de l’unité du pays par des mesures de justice et de réconciliation.
Mesdames et Messieurs,
Venons-en au thème de notre déjeuner.
Comment restaurer la confiance ?
Restaurer la confiance ? Cela signifie deux choses : la confiance en soi, mais aussi la confiance des autres. Ici, devant le CIAN, j’insisterai surtout sur la confiance des autres.
Un poète a écrit : « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour ». Eh bien, il n’y a pas de confiance, mais il n’y a que des preuves de confiance.
La première de confiance c’est incontestablement l’intérêt que la Côte d’Ivoire porte à votre situation.
Je sais que votre principale préoccupation, pour la plupart d’entre vous, c’est le rétablissement de votre outil de travail.
Il s’agit d’adopter rapidement des mesures destinées à aider les entreprises à surmonter les conséquences des évènements récents et ceux de 2004.
A cet égard, le Président de la République de Côte d’Ivoire a décidé de mettre en œuvre des mesures d’accompagnement pour les entreprises qui ont souffert des pillages. Au nombre de ces mesures, figurent une aide de 6 Milliards de FCFA et une exonération d’impôt.
A ces 6 Milliards, s’ajoutent 6 autres Milliards de FCFA que la France apporte comme contribution à la relance de vos activités.
Le Président Nicolas SARKOZY a annoncé ce soutien lors de sa rencontre le 21 Mai dernier à Abidjan, avec la Communauté Française en Côte d’Ivoire.
Après la grave crise que nous avons connue, le premier défi à relever c’est celui de la sécurité des biens et des personnes.
Il est évident qu’il n’y aura pas de reprise économique sans protection des biens et des personnes.
Aussi, le Gouvernement poursuivra-t-il les efforts entrepris depuis la chute de Laurent GBAGBO pour que l’Etat assure cette fonction essentielle qui lui revient : la protection des biens et des personnes.
On s’en doute, la tâche est immense. Mais, il existe une réelle volonté de restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire.
Dans le même temps, il importe de veiller à un meilleur fonctionnement de la justice.
Le Président Alassane OUATTARA veut une justice moderne, plus efficace, plus proche des citoyens et il s’engage à ce que son indépendance soit garantie.
Il veillera au strict respect de cette indépendance de la justice dont il est d’ailleurs le garant.
Son ambition : construire un Etat de droit. Autrement dit, il veut mettre fin à l’impunité qui a été l’une des caractéristiques du régime précédent.
Vous en conviendrez, la confiance ne reviendra que si la justice est assurée de manière impartiale.
Cela n’est nullement en contradiction avec la volonté de réconciliation maintes fois réaffirmée par le Chef de l’Etat Ivoirien.
Tout le monde est unanime à le reconnaître : il faut s’engager résolument dans la vie du pardon.
Comme vous le savez, une Commission : Dialogue, Vérité et Réconciliation sera mise en place très rapidement. La présidence en a été confiée à l’ancien Premier Ministre Charles KONAN BANNY.
Pour solder ce passé douloureux, tout le monde est conscient que la réconciliation des Ivoiriens demeure un chantier important.
La paix civile en dépend. Elle suppose aussi le respect des libertés individuelles, liberté d’aller et venir, liberté d’entreprendre, liberté d’expression, liberté de la presse.
Les preuves de la confiance, c’est l’instauration de la démocratie, de l’Etat de droit, sur le respect de l’éthique et la bonne gouvernance, sur l’indépendance de la justice, sur un code du travail révisé, un cadre fiscal juste, un environnement administratif modernisé et simplifié, sur la sécurité des personnes et des biens, qui vont découler de l’action entreprise par le nouveau gouvernement avec une volonté et une énergie affirmées et sans faille.
En outre, le Gouvernement engagera une lutte sans merci contre la corruption.
Le Ministre de l’Economie et des Finances, Monsieur Charles Koffi DIBY a annoncé la création d’une brigade anti- corruption pour combattre ce fléau et favoriser les investissements étrangers.
Bien évidemment, le Gouvernement entend mettre en place un ensemble de réformes capables de faire du secteur privé le moteur de la croissance économique, notamment :
• La réactivation d’un cadre de dialogue permanent pouvoirs publics- secteur privé.
• La création d’un environnement propice au développement des entreprises : modernisation des services de justice pour rendre la justice efficace, impartiale et au service des citoyens ; une lutte drastique contre la corruption et les détournements des fonds ; l’adoption des codes d’investissements ; la redynamisation du guichet unique du CEPICI ; une diplomatie offensive et efficace d’accompagnement des opérateurs privés ivoiriens, etc... ;
• La réduction des coûts des facteurs de production (électricité régulière et bon marché, baisse des coûts des services de communication par l’instauration d’une réelle concurrence, suppression des tracasseries routières estimées à 150 milliards de FCFA par an, simplification des formalités administratives , baisse des coûts de crédit, etc...) ;
• La réduction de la fiscalité supportée par les entreprises (élargissement de l’assiette de l’impôt, système efficace de recouvrement des impôts, etc.) ;
• La mise à disposition de 500 milliards de FCFA de lignes de crédits à taux réduits, consacrés au développement du secteur privé.
Ces réformes sont une condition primordiale pour que le taux d’investissement dans notre pays remonte, en termes de PIB, bien au-dessus de la barre des 20 % et que l’emploi reprenne, notamment l’emploi des jeunes.
Mesdames et Messieurs,
Deux mois à peine, après la chute de celui qui aura saccagé l’économie ivoirienne et détruit tout le tissu social, il est heureux de constater combien les bailleurs de fonds font confiance aux nouvelles autorités ivoiriennes, au Président Alassane OUATTARA.
La preuve : la détermination de la France à nous accompagner dans nos efforts.
Vous savez que la France a déjà mis en place des financements pour permettre à l’État de Côte d’Ivoire de remettre l’administration en marche et de remplir ses obligations les plus urgentes.
Elle sera également à nos côtés pour l’aider à renouer avec l’ensemble désorganisations multilatérales. Voilà qui inspire confiance !
Fait important qui atteste de cette détermination : la décision prise par la France de mettre en place un contrat désendettement- développement en faveur de la Côte d’Ivoire.
Ce contrat de désendettement et de développement sera doté d'un montant record de plus de 1 300 milliards de francs CFA (2 milliards d'euros). Le mécanisme retenu sera celui du système classique de la conversion des dettes en investissements. Par ailleurs, il entraînera l'effacement d'une bonne partie de la dette extérieure ivoirienne bilatérale, estimée à 6 000 milliards de francs CFA.
Durant les cinq derniers mois, l’économie ivoirienne a subi les graves contrecoups de la crise politique et économique qu'a traversée le pays.
Les finances publiques ont été particulièrement affectées. L’Etat ivoirien s’est retrouvé dans une situation d’impayés, notamment vis-à-vis de la fonction publique et des fournisseurs de l’Etat. Par ailleurs, il est nécessaire et vital de relancer sans délai les services publics de base.
C’est ainsi que le Plan Présidentiel d’Urgence a prévu 45 milliards de Francs CFA pour parer aux urgences. M. Charles KOFFI DIBY, ministre de l’Economie et des finances de la République de Côte d’Ivoire, et M. Dov ZERAH, Directeur général de l'Agence Française de Développement, ont signé une convention de prêt de 350 Millions d’euros pour le redressement des finances publiques et la relance économique du pays, le mardi 26 avril 2011.
Le concours de l’AFD contribuera au redressement à court terme des finances publiques de la Côte d’Ivoire, permettant ainsi au nouveau gouvernement de financer des dépenses budgétaires prioritaires. L’Etat est ainsi en mesure d’assurer ses obligations vis-à-vis des fonctionnaires, de ses fournisseurs, le financement de certaines dépenses sociales d’urgence (achats de médicaments notamment) et de travaux d’assainissement, particulièrement à Abidjan.
Le projet contribuera ainsi à la relance de l’activité économique indispensable à la stabilisation du pays, et pourra assurer le financement de programmes de travaux à haute intensité de main d’œuvre, des travaux de voiries notamment.
Cette convention s’accompagne de la reprise des activités de l’AFD dans le pays. Les perspectives d’engagement de l’AFD en Côte d’Ivoire sont à la mesure des enjeux.
Après l'atteinte du point d`achèvement de l'initiative PPTE (pays pauvres très endettés), prévue, selon les experts, pour juin 2012, la Côte d’Ivoire va bénéficier d'un important désendettement.
La Côte d’Ivoire renoue avec les Institutions financières.
Qu’il s’agisse du FMI, de la Banque Mondiale ou qu’il s’agisse de la BAD. Aucune ne manque à l’appel.
Une équipe du Fonds monétaire international, dirigée par Madame Doris Ross, a rencontré le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, le mardi 31 mai 2011 pour engager des discussions sur le programme de relance économique de la Côte d’Ivoire.
Avant lui, Madame Doris Ross, représentante du FMI, a indiqué que les autorités de Côte d’Ivoire et la délégation du FMI se sont entendues sur un ensemble de politiques macroéconomiques à mettre en œuvre durant le reste de l’année 2011 en vue de relancer l’économie du pays.
Ces politiques pourraient être appuyées par la facilité de crédit rapide (FCR). Selon elle, un décaissement éventuel de 81,3 millions de DTS (droits de tirage spéciaux, environ 130 millions de dollars), sous réserve de l’approbation par la direction générale et le conseil d’administration du FMI, pourrait intervenir en juillet.
A sa suite, Monsieur Doffonsou Richard Antonin, Représentant la BAD (Banque africaine de développement), a traduit la volonté de son institution à appuyer la Côte d’Ivoire dans cette période post-crise.
Mesdames et Messieurs,
La confiance ne saurait fonctionner à sens unique.
Quelle pourrait être alors votre contribution à la relance de l’économie ivoirienne ? D’abord en élargissant le cercle des opérateurs qu’il représente à de nouveaux investisseurs et à de nouveaux partenariats : dans le domaine des infrastructures, de la transformation, de l’énergie, de la technologie…
Ensuite en développant des projets créant de la valeur ajoutée en Côte d’Ivoire même : nous ne voulons plus d’une économie de commodities, nous voulons une économie diversifiée fondée sur la transformation et les échanges.
Enfin en investissant dans le capital humain.
Nos relations sont anciennes et confiantes, développons-les. Mais aussi, contribuez à former les cadres et techniciens ivoiriens dont vos entreprises auront besoin. Faisons le pari de l’homme et des technologies plutôt que le pari de la rente et des matières premières.
Nous attendons de vous que vous preniez la part qui vous revient dans le financement du programme du Président Alassane OUATTARA, un programme qui s’élève à 10.000 milliards de francs CFA sur cinq ans. Il s’agit d’un programme cohérent par la nature des investissements qui sont financés ; réaliste puisqu’il se situe largement en dessous des 17.600 milliards que les bailleurs de fonds multilatéraux comptent mobiliser sur sept ans pour financer le DSRP (document stratégique de réduction de la pauvreté), ce qui, ramené à 5 ans, s’élève à 12.500 milliards.
Il vise à réhabiliter les infrastructures routières dégradées, à rétablir les services sociaux, à lutter contre les inégalités sociales, tout comme à relancer l’économie de notre pays, à créer des emplois (un million en cinq ans).
Il fait le pari de la jeunesse et de l’intelligence.
Nous avons repris à notre compte le programme en trois points de Toni BLAIR : premier point la formation, deuxième point la formation et troisième point, enfin la formation.
Mesdames et Messieurs, chers amis,
La Côte d’Ivoire a une vocation naturelle : celle d’être le moteur de croissance de l’Afrique de l’Ouest. La crise financière est passée et la relance s’observe partout.
Notre pays doit être à la pointe de la renaissance de l’Afrique. La Côte d’Ivoire en a les moyens. Elle dispose d’atouts considérables : des richesses naturelles et des ressources humaines compétentes.
Elle fera la course en tête, à condition qu’elle s’inscrit dans le renforcement de
L’intégration régionale. C’est cela l’avenir.
C’est aussi son intérêt puisque toutes les expériences d’intégration régionale – à commencer par l’expérience européenne – montrent que la croissance la plus solide est celle qui résulte des échanges infrarégionaux. La Côte d’Ivoire doit donc prendre toute sa place au sein de l’UEMOA.
Le G8 de Deauville a aussi montré que, dans la mondialisation, de nouveaux acteurs émergent : c’est d’ailleurs tout l’intérêt du G20. La fin du 20ème siècle a vu l’émergence des pays BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).
Le début du 21ème siècle voit celle des « nouveaux émergents ». La Côte d’Ivoire doit en faire partie aux côtés de l’Afrique du Sud, du Nigeria et de l’Egypte.
Le Président Alassane OUATTARA habite une haute ambition pour son pays, ambition qu’il a déclinée lors du sommet du G8 au cours il a été invité par le Président Nicolas SARKOZY : Faire de la Côte d’Ivoire un pôle de développement en Afrique.
C’est avec vous tous ici présents qu’il veut réaliser cette ambition.
Ce sont en effet les entreprises qui créent la richesse, qui assurent les revenus, qui donnent des emplois. C’est donc vous, chers amis entrepreneurs, qui allez permettre à la Côte d’Ivoire de retrouver son rang en Afrique et dans le monde.
Le Président Alassane OUATTARA vous fait confiance. Faites lui confiance. Faites confiance en la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens. Car la confiance se partage autant que la foi en la capacité de la Côte d’Ivoire de repartir d’un bon pied.
Je vous remercie.
Il les a rassuré et a profité de cette importante tribune pour demander aux entreprises françaises de retourner massivement dans notre pays et de faire de nouveau confiance à la Côte d’Ivoire nouvelle du Président Ouattara et de son équipe. Nous vous proposons en intégralité son intervention.
Monsieur Alexandre VILGRAIN, Président du CIAN,
Mesdames, Messieurs, chers amis entrepreneurs, chers amis de la Côte d’Ivoire,
Je suis très honoré d’être votre invité, de pouvoir vous transmettre le message d’amitié du Président Ouattara et du peuple ivoirien, et de témoigner de notre volonté de rétablir les liens historiques qui nous unissent.
Car vous êtes des gens de terrain, des entrepreneurs d’expérience, des investisseurs avisés, vous aimez l’Afrique et la Côte d’Ivoire, et vous avez été blessés et meurtris, moralement et matériellement, par une crise qui n’aurait pas dû vous concerner et qui n’avait pas lieu d’être.
Nous ne referons pas l’histoire mais c’est à nous qu’il appartient à présent de tourner la page et d’en écrire avec vous une nouvelle, plus glorieuse et plus profitable pour tous, basée sur l’antériorité de nos liens d’affaires autant que d’amitiés, tournée vers un développement harmonieux et bénéfique pour chacun.
Nous devons dépasser les blessures psychologiques et morales que laisse cette crise.
La Côte d’Ivoire a grandi d’un pas vers sa constitution en Nation politique indépendante, insérée dans le monde contemporain et dans l’histoire en marche, tournant le dos à toute conception de repli et d’isolement ethnocentriste et souverainiste. Les Ivoiriens veulent avancer comme les autres, avec les autres, pas contre les autres. Les Ivoiriens ne sont plus en lutte entre eux.
La Côte d’Ivoire n’est plus en lutte contre le reste du monde. Au contraire, nous devons être ensemble les acteurs de notre pays, afin de parvenir à la cohésion sociale qui fera la force et la richesse de notre diversité.
Je vous remercie chaleureusement de votre présence, de l’intérêt et de l’attachement que vous portez à la Côte d’Ivoire, de la confiance que vous faites à ses nouveaux dirigeants.
Au nom de la République de Côte d’Ivoire que j’ai l’honneur de représenter à Paris, je veux une nouvelle fois remercier la Communauté internationale et la France en particulier, qui ont mis en œuvre un principe que les Nations Unies avaient adopté à l’unanimité en 2005 mais qui n’avait jamais été vraiment appliqué : la responsabilité de protéger.
Dans cette crise ivoirienne, face à un dirigeant illégitime qui massacrait sa propre population, la communauté internationale a décidé d’agir avec détermination, et c’est l’honneur de la France d’avoir participé à ce juste combat.
L’armée française a agi au service de la démocratie, forte d’un mandat international, en appui aux organisations africaines, et dans le cadre de ses engagements vis-à-vis des Nations Unies, au nom de principes universels qu’elle a permis de rétablir en Côte d’Ivoire.
Avec l’avènement de la démocratie en Côte d’Ivoire, c’est l’aube d’une nouvelle ère pour mon pays, l’aube d’une nouvelle ère de relations entre la Côte d’Ivoire et la France, l’aube d’une nouvelle ère entre la Côte d’Ivoire et le monde.
Avec le rétablissement de la démocratie, c’est le retour de la Côte d’Ivoire dans l’histoire où elle était sortie depuis plus d’une décennie.
Comme l’a dit le Président Sarkozy à Abidjan le 21 mai : « Il s’agit de l’avènement d’une Côte d’Ivoire nouvelle ; une Côte d’Ivoire démocratique, une Côte d’Ivoire en paix ; une Côte d’Ivoire qui retrouve le chemin de la stabilité et de la prospérité, et puis surtout une Côte d’Ivoire qui renoue avec la France des relations fraternelles. »
Je peux l’affirmer sans ambages :
Voici venu « le temps de la Côte d’Ivoire », pour paraphraser le titre du livre récent « Le temps de l’Afrique » de Jean-Michel Severino, ex-Directeur de l’Agence Française de Développement !
Oui, voici revenu le temps de la Côte d’Ivoire. Car la Côte d’Ivoire est de retour. Elle revient de loin, certes ; nous revenons tous de loin, vous et nous ; mais elle est là, à nouveau, comme aux premiers jours.
Ce « temps de la Côte d’Ivoire » doit être celui d’une relation consentie et décomplexée avec la France et avec le monde, émancipée du cynisme comme de l’indifférence, une relation guidée par l’éthique et le professionnalisme dans le cadre du respect de la souveraineté de chacun, de la démocratie et de l’Etat de droit.
Depuis une décennie, mon pays s’est fait du mal.
Mon pays vous a fait du mal. Aujourd’hui, il est prêt à se redresser après avoir vaincu ses démons. Il ne demande qu’à se redresser.
Et il s’organise en rassemblant toutes ses énergies pour surmonter une crise qui appartient désormais au passé. Il le fera avec vous.
Nous avons, nous Ivoiriens, des intérêts communs avec la France.
La paix, la stabilité et la prospérité sont nécessaires pour que nous nous retrouvions. Si l’on dit que l’argent est le nerf de la guerre, il est aussi, il est surtout, le nerf de la paix.
Après la terrible crise qu’elle a connue jusqu’à ce que la démocratie soit installée de haute lutte, après la chute, le 11 avril dernier, de celui qui a conduit le pays au chaos, il est temps de remettre de l’ordre en Côte d’Ivoire, d’entrer dans une ère nouvelle, de reconstruire un pays déchiré ; économiquement, financièrement, matériellement et humainement saccagé ;
Mais un pays au potentiel intact, majeur en Afrique de l’Ouest par sa position, ses infrastructures, ses ressources naturelles, son climat et, surtout, sa population de 21 millions d’habitants qui ne demandent qu’à revivre et à rattraper le temps perdu.
La Côte d’Ivoire revient de loin. Elle sort à peine d’une crise très grave, qui a profondément bouleversé l’état de son économie.
Selon les estimations du FMI, le conflit post-électoral aura coutée prêt de 10% de son PIB à la Côte d’Ivoire, et notre croissance devrait encore chuter de 5 à 7% d’ici à la fin de l’année.
Nous faisons face à présent à d’énormes défis : reconstruction d’une économie exsangue, mise à mal par des années d’inertie, de gabegie et de crise ; défi du rétablissement de l’autorité de l’État, de la reconstruction de forces de sécurité réellement nationales et non pas ethniques ; défi de la restauration de l’unité du pays par des mesures de justice et de réconciliation.
Mesdames et Messieurs,
Venons-en au thème de notre déjeuner.
Comment restaurer la confiance ?
Restaurer la confiance ? Cela signifie deux choses : la confiance en soi, mais aussi la confiance des autres. Ici, devant le CIAN, j’insisterai surtout sur la confiance des autres.
Un poète a écrit : « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour ». Eh bien, il n’y a pas de confiance, mais il n’y a que des preuves de confiance.
La première de confiance c’est incontestablement l’intérêt que la Côte d’Ivoire porte à votre situation.
Je sais que votre principale préoccupation, pour la plupart d’entre vous, c’est le rétablissement de votre outil de travail.
Il s’agit d’adopter rapidement des mesures destinées à aider les entreprises à surmonter les conséquences des évènements récents et ceux de 2004.
A cet égard, le Président de la République de Côte d’Ivoire a décidé de mettre en œuvre des mesures d’accompagnement pour les entreprises qui ont souffert des pillages. Au nombre de ces mesures, figurent une aide de 6 Milliards de FCFA et une exonération d’impôt.
A ces 6 Milliards, s’ajoutent 6 autres Milliards de FCFA que la France apporte comme contribution à la relance de vos activités.
Le Président Nicolas SARKOZY a annoncé ce soutien lors de sa rencontre le 21 Mai dernier à Abidjan, avec la Communauté Française en Côte d’Ivoire.
Après la grave crise que nous avons connue, le premier défi à relever c’est celui de la sécurité des biens et des personnes.
Il est évident qu’il n’y aura pas de reprise économique sans protection des biens et des personnes.
Aussi, le Gouvernement poursuivra-t-il les efforts entrepris depuis la chute de Laurent GBAGBO pour que l’Etat assure cette fonction essentielle qui lui revient : la protection des biens et des personnes.
On s’en doute, la tâche est immense. Mais, il existe une réelle volonté de restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire.
Dans le même temps, il importe de veiller à un meilleur fonctionnement de la justice.
Le Président Alassane OUATTARA veut une justice moderne, plus efficace, plus proche des citoyens et il s’engage à ce que son indépendance soit garantie.
Il veillera au strict respect de cette indépendance de la justice dont il est d’ailleurs le garant.
Son ambition : construire un Etat de droit. Autrement dit, il veut mettre fin à l’impunité qui a été l’une des caractéristiques du régime précédent.
Vous en conviendrez, la confiance ne reviendra que si la justice est assurée de manière impartiale.
Cela n’est nullement en contradiction avec la volonté de réconciliation maintes fois réaffirmée par le Chef de l’Etat Ivoirien.
Tout le monde est unanime à le reconnaître : il faut s’engager résolument dans la vie du pardon.
Comme vous le savez, une Commission : Dialogue, Vérité et Réconciliation sera mise en place très rapidement. La présidence en a été confiée à l’ancien Premier Ministre Charles KONAN BANNY.
Pour solder ce passé douloureux, tout le monde est conscient que la réconciliation des Ivoiriens demeure un chantier important.
La paix civile en dépend. Elle suppose aussi le respect des libertés individuelles, liberté d’aller et venir, liberté d’entreprendre, liberté d’expression, liberté de la presse.
Les preuves de la confiance, c’est l’instauration de la démocratie, de l’Etat de droit, sur le respect de l’éthique et la bonne gouvernance, sur l’indépendance de la justice, sur un code du travail révisé, un cadre fiscal juste, un environnement administratif modernisé et simplifié, sur la sécurité des personnes et des biens, qui vont découler de l’action entreprise par le nouveau gouvernement avec une volonté et une énergie affirmées et sans faille.
En outre, le Gouvernement engagera une lutte sans merci contre la corruption.
Le Ministre de l’Economie et des Finances, Monsieur Charles Koffi DIBY a annoncé la création d’une brigade anti- corruption pour combattre ce fléau et favoriser les investissements étrangers.
Bien évidemment, le Gouvernement entend mettre en place un ensemble de réformes capables de faire du secteur privé le moteur de la croissance économique, notamment :
• La réactivation d’un cadre de dialogue permanent pouvoirs publics- secteur privé.
• La création d’un environnement propice au développement des entreprises : modernisation des services de justice pour rendre la justice efficace, impartiale et au service des citoyens ; une lutte drastique contre la corruption et les détournements des fonds ; l’adoption des codes d’investissements ; la redynamisation du guichet unique du CEPICI ; une diplomatie offensive et efficace d’accompagnement des opérateurs privés ivoiriens, etc... ;
• La réduction des coûts des facteurs de production (électricité régulière et bon marché, baisse des coûts des services de communication par l’instauration d’une réelle concurrence, suppression des tracasseries routières estimées à 150 milliards de FCFA par an, simplification des formalités administratives , baisse des coûts de crédit, etc...) ;
• La réduction de la fiscalité supportée par les entreprises (élargissement de l’assiette de l’impôt, système efficace de recouvrement des impôts, etc.) ;
• La mise à disposition de 500 milliards de FCFA de lignes de crédits à taux réduits, consacrés au développement du secteur privé.
Ces réformes sont une condition primordiale pour que le taux d’investissement dans notre pays remonte, en termes de PIB, bien au-dessus de la barre des 20 % et que l’emploi reprenne, notamment l’emploi des jeunes.
Mesdames et Messieurs,
Deux mois à peine, après la chute de celui qui aura saccagé l’économie ivoirienne et détruit tout le tissu social, il est heureux de constater combien les bailleurs de fonds font confiance aux nouvelles autorités ivoiriennes, au Président Alassane OUATTARA.
La preuve : la détermination de la France à nous accompagner dans nos efforts.
Vous savez que la France a déjà mis en place des financements pour permettre à l’État de Côte d’Ivoire de remettre l’administration en marche et de remplir ses obligations les plus urgentes.
Elle sera également à nos côtés pour l’aider à renouer avec l’ensemble désorganisations multilatérales. Voilà qui inspire confiance !
Fait important qui atteste de cette détermination : la décision prise par la France de mettre en place un contrat désendettement- développement en faveur de la Côte d’Ivoire.
Ce contrat de désendettement et de développement sera doté d'un montant record de plus de 1 300 milliards de francs CFA (2 milliards d'euros). Le mécanisme retenu sera celui du système classique de la conversion des dettes en investissements. Par ailleurs, il entraînera l'effacement d'une bonne partie de la dette extérieure ivoirienne bilatérale, estimée à 6 000 milliards de francs CFA.
Durant les cinq derniers mois, l’économie ivoirienne a subi les graves contrecoups de la crise politique et économique qu'a traversée le pays.
Les finances publiques ont été particulièrement affectées. L’Etat ivoirien s’est retrouvé dans une situation d’impayés, notamment vis-à-vis de la fonction publique et des fournisseurs de l’Etat. Par ailleurs, il est nécessaire et vital de relancer sans délai les services publics de base.
C’est ainsi que le Plan Présidentiel d’Urgence a prévu 45 milliards de Francs CFA pour parer aux urgences. M. Charles KOFFI DIBY, ministre de l’Economie et des finances de la République de Côte d’Ivoire, et M. Dov ZERAH, Directeur général de l'Agence Française de Développement, ont signé une convention de prêt de 350 Millions d’euros pour le redressement des finances publiques et la relance économique du pays, le mardi 26 avril 2011.
Le concours de l’AFD contribuera au redressement à court terme des finances publiques de la Côte d’Ivoire, permettant ainsi au nouveau gouvernement de financer des dépenses budgétaires prioritaires. L’Etat est ainsi en mesure d’assurer ses obligations vis-à-vis des fonctionnaires, de ses fournisseurs, le financement de certaines dépenses sociales d’urgence (achats de médicaments notamment) et de travaux d’assainissement, particulièrement à Abidjan.
Le projet contribuera ainsi à la relance de l’activité économique indispensable à la stabilisation du pays, et pourra assurer le financement de programmes de travaux à haute intensité de main d’œuvre, des travaux de voiries notamment.
Cette convention s’accompagne de la reprise des activités de l’AFD dans le pays. Les perspectives d’engagement de l’AFD en Côte d’Ivoire sont à la mesure des enjeux.
Après l'atteinte du point d`achèvement de l'initiative PPTE (pays pauvres très endettés), prévue, selon les experts, pour juin 2012, la Côte d’Ivoire va bénéficier d'un important désendettement.
La Côte d’Ivoire renoue avec les Institutions financières.
Qu’il s’agisse du FMI, de la Banque Mondiale ou qu’il s’agisse de la BAD. Aucune ne manque à l’appel.
Une équipe du Fonds monétaire international, dirigée par Madame Doris Ross, a rencontré le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, le mardi 31 mai 2011 pour engager des discussions sur le programme de relance économique de la Côte d’Ivoire.
Avant lui, Madame Doris Ross, représentante du FMI, a indiqué que les autorités de Côte d’Ivoire et la délégation du FMI se sont entendues sur un ensemble de politiques macroéconomiques à mettre en œuvre durant le reste de l’année 2011 en vue de relancer l’économie du pays.
Ces politiques pourraient être appuyées par la facilité de crédit rapide (FCR). Selon elle, un décaissement éventuel de 81,3 millions de DTS (droits de tirage spéciaux, environ 130 millions de dollars), sous réserve de l’approbation par la direction générale et le conseil d’administration du FMI, pourrait intervenir en juillet.
A sa suite, Monsieur Doffonsou Richard Antonin, Représentant la BAD (Banque africaine de développement), a traduit la volonté de son institution à appuyer la Côte d’Ivoire dans cette période post-crise.
Mesdames et Messieurs,
La confiance ne saurait fonctionner à sens unique.
Quelle pourrait être alors votre contribution à la relance de l’économie ivoirienne ? D’abord en élargissant le cercle des opérateurs qu’il représente à de nouveaux investisseurs et à de nouveaux partenariats : dans le domaine des infrastructures, de la transformation, de l’énergie, de la technologie…
Ensuite en développant des projets créant de la valeur ajoutée en Côte d’Ivoire même : nous ne voulons plus d’une économie de commodities, nous voulons une économie diversifiée fondée sur la transformation et les échanges.
Enfin en investissant dans le capital humain.
Nos relations sont anciennes et confiantes, développons-les. Mais aussi, contribuez à former les cadres et techniciens ivoiriens dont vos entreprises auront besoin. Faisons le pari de l’homme et des technologies plutôt que le pari de la rente et des matières premières.
Nous attendons de vous que vous preniez la part qui vous revient dans le financement du programme du Président Alassane OUATTARA, un programme qui s’élève à 10.000 milliards de francs CFA sur cinq ans. Il s’agit d’un programme cohérent par la nature des investissements qui sont financés ; réaliste puisqu’il se situe largement en dessous des 17.600 milliards que les bailleurs de fonds multilatéraux comptent mobiliser sur sept ans pour financer le DSRP (document stratégique de réduction de la pauvreté), ce qui, ramené à 5 ans, s’élève à 12.500 milliards.
Il vise à réhabiliter les infrastructures routières dégradées, à rétablir les services sociaux, à lutter contre les inégalités sociales, tout comme à relancer l’économie de notre pays, à créer des emplois (un million en cinq ans).
Il fait le pari de la jeunesse et de l’intelligence.
Nous avons repris à notre compte le programme en trois points de Toni BLAIR : premier point la formation, deuxième point la formation et troisième point, enfin la formation.
Mesdames et Messieurs, chers amis,
La Côte d’Ivoire a une vocation naturelle : celle d’être le moteur de croissance de l’Afrique de l’Ouest. La crise financière est passée et la relance s’observe partout.
Notre pays doit être à la pointe de la renaissance de l’Afrique. La Côte d’Ivoire en a les moyens. Elle dispose d’atouts considérables : des richesses naturelles et des ressources humaines compétentes.
Elle fera la course en tête, à condition qu’elle s’inscrit dans le renforcement de
L’intégration régionale. C’est cela l’avenir.
C’est aussi son intérêt puisque toutes les expériences d’intégration régionale – à commencer par l’expérience européenne – montrent que la croissance la plus solide est celle qui résulte des échanges infrarégionaux. La Côte d’Ivoire doit donc prendre toute sa place au sein de l’UEMOA.
Le G8 de Deauville a aussi montré que, dans la mondialisation, de nouveaux acteurs émergent : c’est d’ailleurs tout l’intérêt du G20. La fin du 20ème siècle a vu l’émergence des pays BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).
Le début du 21ème siècle voit celle des « nouveaux émergents ». La Côte d’Ivoire doit en faire partie aux côtés de l’Afrique du Sud, du Nigeria et de l’Egypte.
Le Président Alassane OUATTARA habite une haute ambition pour son pays, ambition qu’il a déclinée lors du sommet du G8 au cours il a été invité par le Président Nicolas SARKOZY : Faire de la Côte d’Ivoire un pôle de développement en Afrique.
C’est avec vous tous ici présents qu’il veut réaliser cette ambition.
Ce sont en effet les entreprises qui créent la richesse, qui assurent les revenus, qui donnent des emplois. C’est donc vous, chers amis entrepreneurs, qui allez permettre à la Côte d’Ivoire de retrouver son rang en Afrique et dans le monde.
Le Président Alassane OUATTARA vous fait confiance. Faites lui confiance. Faites confiance en la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens. Car la confiance se partage autant que la foi en la capacité de la Côte d’Ivoire de repartir d’un bon pied.
Je vous remercie.