Mamadou Koulibaly est très actif ces derniers temps. « A quelque chose, dit-on, malheur est bon ». Depuis l’arrestation de Gbagbo, de son épouse, du président Pascal Affi N’guessan et l’exil des principaux barons de l’ancien régime, le patron de l’Assemblée Nationale est propulsé aux devants de la scène. Tel un justicier ou un redresseur des torts, il est de tous les débats. Comme s’il ne savait pas ce qui s’est passé sous la décennie Gbagbo, il ne finit pas de demander la libération pure et simple des détenus qui ont failli faire basculer la Côte d’Ivoire dans le chaos. Le professeur en économie n’en a cure. Il claironne partout que la réconciliation passe par la libération de Gbagbo. Il ne dit rien sur le drame des victimes, comme si ces derniers n’ont pas droit à la compassion et à la justice. Il est bien curieux de voir cet actant de la refondation s’habiller en peau d’agneau et se donner pour mission de présenter les victimes comme les bourreaux et victimaires. On a fini par comprendre le jeu trouble de Koulibaly. Il veut prendre la direction du FPI et donner libre cours à ses ambitions politiques. Cela est tout à fait légitime. Seulement, l’originaire d’Azaguié joue très mal en voulant ignorer les douleurs et blessures causées par la refondation. Plus grave, il se comporte comme un homme sans souvenance du passé et une personne qui n’a rien à se reprocher dans la décennie de gestion ubuesque de Gbagbo. Il voudrait prendre les Ivoiriens pour des demeurés et des amnésiques qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Qu’on se souvienne des sorties de Koulibaly contre les différents accords de paix sur la Côte d’Ivoire ! Qu’on n’oublie pas ses rodomontades et ses attaques contre la paix et l’unité nationale ! Le drame de ce pays, c’est la propension qu’ont certaines personnes bien disqualifiées à vouloir arborer bien maladroitement les habits de moralisateurs de la vie publique et de donneurs de leçons. C’est assurément une des données à prendre en compte par la commission « dialogue, vérité et réconciliation » de l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny. Que Mamadou Koulibaly arrête de nous « fatiguer les oreilles ». Nous nous connaissons bien dans ce pays, pour emprunter à la raillerie de l’imagerie populaire
Bakary NImaga
Bakary NImaga