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Politique Publié le mardi 21 juin 2011 | Le Mandat

Gagnoa/Rencontres des Secrétaires de section PDCI et des Communautés : Guikahué fait des révélations graves sur Gossio

Le samedi 18 et dimanche 19 juin, le délégué départemental PDCI et Directeur départemental de campagne, au second tour de la présidentielle du candidat du RHDP, Alassane Ouattara, Pr Maurice Kakou Guikahué a rencontré les secrétaires de section (samedi) et les communautés ivoiriennes du Grand-Ouest, du Nord et les Akan vivant à Gagnoa. L’objectif de ces rencontres était d’informer et d’échanger avec ces populations de la Cité du fromager sur les réalités électorales, la vie au Golf Hôtel sous le blocus de Gbagbo, son arrestation le 11 avril 2011 et la réconciliation nationale prônée par le Président de la République Alassane Ouattara, malgré tout ce qu’il a subi de la part de l’ex Président Gbagbo et de ses hommes. Il en a profité pour faire des révélations de taille. Après la cérémonie dite "journée du pardon, de la paix et de la réconciliation" organisée le samedi 18 juin dernier, à la Place de la République de Gagnoa par l’Union des Femmes du Fromager (UFFG) de Mme Yoboué Antoinette, le ministre Maurice Kakou Guikahué a rencontré les Secrétaires de section du PDCI-RDA, au siège dudit parti dans le département. Guikahué a donné les raisons de la réunion avec les Secrétaires de section. Il fallait, selon lui, leur faire le point de la situation après un blocus de près de 5 mois à l’Hôtel du Golf et la crise postélectorale. C’est d’abord, Zadi Vahoua, Secrétaire permanent de la délégation PDCI de Gagnoa qui a souhaité la bienvenue à la délégation du ministre, avant de faire un bref résumé des activités du parti et de la situation poste crise. "C’était l’angoisse, c’était la peur. Nous avions les regards tournés vers le Golf, parce que nous avions nos frères bloqués dans cet hôtel. Et les informations qu’on avait ne nous rassuraient pas. On annonçait les décès en cascades de nos dirigeants. Des rumeurs. Tout Gagnoa vivait dans la peur jusqu’à ce qu’on déclare les résultats. Le Président Alassane Ouattara qu’on disait être dans de la glace dans une morgue est bel et bien vivant. Tous ceux qu’on avait déclarés morts sont tous vivants", a-t-il expliqué, en substance. André Logbo, Adjoint de Guikahué et DDCA d’ADO au second tour a, quant à lui, fait les bilans des campagnes du candidat du PDCI-RDA, M. Aimé Henri Konan Bédié et du Docteur Alassane Ouattara, au nom du RHDP qui a été élu Président de la République de Côte d’Ivoire. "Nous sommes passés de maison en maison, de campement en campement pour avoir les voix des Ivoiriens de Gagnoa pour le PDCI-RDA. Malheureusement, notre candidat a perdu. Nous nous sommes retrouver au RHDP pour soutenir le candidat Alassane Ouattara. Nous avons, avec les femmes, les jeunes et les vieux battu la campagne comme il le fallait pour arriver au changement de régime. Nous nous sommes battus, mais nous avons été battus, ici à Gagnoa. Parce que certains de nos frères nous ont lâchés au dernier moment. Sinon, si ont additionnait les voix de Bédié et de Ouattara obtenus chacun au premier tour, cela ferait 47000 voix contre 45000 pour Gbagbo, et nous aurions battu le FPI. Mais nous n’avons eu que 35000 voix. Cependant, il faut savoir reconnaître les efforts des uns et des autres. Parce que le FPI a fait trop de faux et usage de faux, ici à Gagnoa. Il y a eu trop de tricherie, des intimidations et des menaces de mort ont été le lot quotidien de nos militants de la part de nos frères du FPI", a-t-il résumé. Puis le Professeur Maurice Kakou Guikahué, avec le franc-parler qu’on lui reconnaît, s’est adressé aux Secrétaires de section. "Vous avez tout vu, vous avez tout vécu. Il y a des visages dans cette salle que vous ne souhaiteriez pas voir, aujourd’hui. Parce qu’ils étaient avec nous au premier tour et ils nous ont lâchés au dernier moment. Mais, il faut tout laisser tomber. Le Président Ouattara a demandé qu’on se pardonne pour vivre ensemble et construire notre pays ensemble. Ils avaient sûrement leurs raisons qui les ont poussés à nous abandonner au moment où nous avions le plus besoin d’eux. Parce que, quand j’ai vu les armes que Gbagbo a achetées, et constaté qu’on pouvait détruire toute l’Afrique avec, j’ai tout compris. Donc, si vous voyez ces gens, il ne faut pas les chasser, il faut leur pardonner ce qu’ils ont fait. Il faut pardonner à tous ceux qui n’ont pas voulu aller en RHDP avec nous. Ils n’avaient pas compris le message de Bédié. Mais s’ils reviennent, c’est qu’ils ont finalement compris et se sentent un peu coupable. Il faut les accepter et reprendre la vie du parti avec eux. Je voudrais vous remercier d’avoir pardonné déjà. Il faut même aller vers ceux qui ont honte de revenir et les encourager à revenir. Ceux de nos frères qui sont FPI, il faut aussi aller vers eux pour qu’ils viennent participer à la vie de la Nation. Faites en sorte qu’ils deviennent, si possible, PDCI-RDA. Parce que nous avons d’autres objectifs. Et puis, si on veut se réconcilier avec nos frères qui sont pro-Gbagbo, il faut commencer par le faire avec ceux qui étaient avec nous et qui nous ont lâchés. Il faut leur dire que la maison d’Houphouët-Boigny est la maison de tous. C’est ça aussi le RHDP", a-t-il conseillé. Il a ensuite expliqué tous les accords politiques internationaux depuis Linas Marcoussis à Ouagadougou et a donné la place de chaque loi selon notre Constitution. "C’est en Afrique du Sud que Gbagbo, Bédié, Ouattara, Soro et Thabo Mbeki ont choisi l’ONU pour arbitrer nos élections. Parce, que Yao-N’dré (Conseil Constitutionnel) est pro-Gbagbo quand Youssouf Bakayoko (CEI) est pro-RHDP. Chacun pouvait donner la victoire à son camp. Et si cela arrivait, le pays allait s’embraser. C’est pourquoi, l’ONU a été mise au-dessus des deux pour trancher si jamais cela arrivait. Ils ont même promis de respecter la décision de l’ONU. Et c’est arrivé. Alors l’ONU a tranché. Mais Gbagbo n’a pas voulu respecter sa parole. Pourtant au premier tour, ils ont volé 350.000 voix à Bédié. Le candidat du PDCI a demandé qu’on recompte les voix. Mais Choi a certifié le résultat. Bédié n’a plus rien dit parce qu’il respecte sa parole et sa signature en Afrique du Sud. Et on est allé on second tour. Il a demandé que ses militants votent pour Alassane Ouattara qui est le candidat de tous les enfants d’Houphouët-Boigny regroupés au RHDP. Parce que le régime FPI devait être changé. On était dans un pays où on vendait tout. Les diplômes, les concours etc.", a-t-il ajouté. Le ministre Kakou Guikahué a fait, par la suite, le tour d’horizon des souffrances des Ivoiriens sous le régime de Gbagbo. Il a expliqué la vie avant pendant et après le second tour à l’Hôtel du Golf. Il a, aussi, fait de graves révélations sur la gestion de Marcel Gossio, Directeur général du Port autonome d’Abidjan (PAA). "On a ouvert des comptes en France, en Belgique, au Japon, aux Etats-Unis et dans bien d’autres pays du monde. Parce qu’il est plus facile de faire les échanges avec l’argent de ces pays qu’avec le FCFA. Mais ces comptes, tenez-vous bien, au lieu de porter le nom "Port Autonome d’Abidjan", tous les comptes portaient le nom Gossio Marcel. Authentique ! Donc, quand l’Union européenne, les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont bloqué les comptes de Gossio, le Port n’avait plus d’argent. C’est comme ça que nous avons su comment il détournait l’argent du pays à partir du port via ses comptes à l’étranger". Le "Monsieur Mobilisation" du PDCI a, par ailleurs, expliqué le mécanisme des élections et les Procès-verbaux qui ont été distribués aux différentes institutions, à l’ONU et aux différents candidats. Mais avant, il n’a pas manqué de dire comment ils ont pu se retrouver au Golf. "On pouvait faire plus de 10 réunions par jour. Il était donc difficile pour nous d’aller à la maison et de revenir faire les réunions. C’est ainsi que le Président Ouattara nous a demandé de prendre des chambres pour être sur place". Le DDC d’ADO à Gagnoa a entretenu les secrétaires de section sur la crise postélectorale et la révolte d’Abobo. Puis la création des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Les armes achetées par Laurent Gbagbo et ses partisans n’ont pas échappés à la critique du Délégué PDCI de Gagnoa. Il a, enfin, mis les secrétaires de section en ordres de bataille pour les échéances à venir et en mission de réconciliation de tous les fils et filles de Gagnoa. La journée du dimanche 19 juin a été une journée marathon pour la délégation qui accompagnait le ministre Guikahué. De 11 heures à 14heures, il a entretenu les populations du Grand-Ouest vivant à Gagnoa, à la Maison du PDCI dudit département. De 16H30 à 18H, les communautés Malinké du Grand Nord à la Bourse du Travail à Dioulabougou et de 18H30 à 20H30, c’était au tour des populations Akan de Gagnoa à l’hôtel "Le Sporting 2". Au cours de ces rencontres, le ministre Guikahué est revenu sur le message délivré aux Secrétaires généraux de section avant de dire à ces communautés, sans grande variante, que "Les élections, c’est comme un match de football. On peut gagner comme on peut perdre. Mais nos frères du FPI ne se sont pas préparés à la défaite. Ils ont dit "On gagne ou on gagne". Ça voulait tout dire de ce qu’ils préparaient contre les Ivoiriens". Il est aussi revenu sur les différentes rébellions en Côte d’Ivoire. Le Sanwi en 1966, le Guébié en 1970 et le Nord en 2002. "Ce n’est donc pas pour la première fois qu’on vit une rébellion. Mais, on a pardonné et on a avancé", a-t-il dit. Le N°1 du PDCI et du RHDP à Gagnoa a remercié avant de les mettre en mission de paix et de réconciliation les populations "Merci pour vos prières qui nous ont permis de survivre au blocus de Gbagbo et à faire triompher la démocratie en Côte d’Ivoire. Elections est finie. C’est ADO qui a gagné et Yao N’Dré lui a fait prêter serment. Il a été investi pour la mission que nous lui avons confiée en le votant massivement. Soutenez-nous donc et encouragez-nous pour qu’on développe ensemble Gagnoa. Allez vers vos frères FPI pour les rassurer que, ADO est le Président de tout le monde et qu’il n’y a pas un problème Bété, Dioula, Baoulé etc. Enlevez les ethnies dans la politique. Le FPI n’est pas pour les Bété, le PDCI n’est pas pour les Baoulé et le RDR n’est pas pour les Dioula. L’arrestation de Gbagbo n’est donc pas parce qu’il a perdu les élections ou qu’il est Bété. Mais parce qu’il a commis des tueries (3050 militants du RHDP dont 697 à Abobo et 12 à Gagnoa ont été tués) et a cassé les coffres de la BCEAO (300 milliards FCFA ont été volés par Gbagbo et ses hommes et autres", a-t-il fait savoir aux populations du Fromager.

GUY TRESSIA
(Envoyé spécial à Gagnoa)
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