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Économie Publié le mardi 21 juin 2011 | Nord-Sud

Relance des activités touristiques / San-Pedro : la cité balnéaire retrouve des fleurs

Du travail, attend Charles Aké Atchimon, le nouveau ministre du Tourisme dans la région du Bas-Sassandra. Malgré de nombreuses potentialités touristiques dont dispose cette région, ce secteur d’activité rencontre des difficultés immenses. Mais les acteurs gardent espoir.


Au regard des potentialités touristiques, le Bas-Sassandra, situé à l’extrême sud-ouest, est certainement le premier pôle touristique de la Côte d’Ivoire. Et même de la sous-région ouest-africaine, selon des spécialistes comme Jean Philippe Niango, directeur régional du tourisme.

Cette situation, San-Pedro (capitale du Bas-Sassandra) et ses environs la doivent essentiellement au tourisme balnéaire. En effet, de la ville de Sassandra à Tabou, en passant par San-Pedro et Grand-Béréby, toute la côte est accessible à un plan d’eau maritime, lagunaire, lacustre et fluviale. Celui-ci offre au touriste qui arrive, des plages au sable fin, bordées de cocotiers, offrant une vue panoramique sur les clapotis des vagues. L’on peut aussi se baigner ou pratiquer le tourisme sportif par les surfs ou la pêche sportive, et les balades en pirogue.

Les potentialités

Du côté de Sassandra comme sites touristiques citons les plages de Dagbégo, l’accès aux îles de Gaoulou par la pirogue et la baie de Taki qui sont prisés. Entre Sassandra et San-Pedro le célèbre site Monogaga distant de 20 km du bitume n’a pas fini de faire parler de lui.

Un peu plus à l’extrême ouest à Grand-Béréby, il y a l’histoire de la célèbre baie des sirènes aux vagues douces et moins tumultueuses qui continue d’alimenter les causeries des nostalgiques. Cette longue façade maritime est plus rocheuse que celle allant vers l’est à partir de Fresco. A l’intérieur du continent, dans le département de Soubré, les cascades du Nawa et le fleuve Sassandra sont des curiosités à voir. Sur les lacs qui émaillent la ville de San-Pedro, des particuliers ont érigé des ponts en bois pour faciliter l’accès à certains quartiers. Le quartier ‘‘Lacs’’ en dispose. Ces ponts à péage sont arpentés moyennant le paiement de 50 Fcfa la traversée. Ou de 1000 Fcfa le mois. Ce premier type de tourisme cohabite avec l’écotourisme qui tient une place de choix dans la région. Le touriste peut visiter des parcs nationaux et des îles pittoresques. Le parc national de Taï, situé dans la région de Grabo, un peu plus au nord, offre un cadre merveilleux riche en flore et en faune de toutes sortes. Il en est de même pour la forêt de Monogaga et les 3 îles de Gaoulou. Cet ensemble d’îles de Gaoulou est situé à 5km du carrefour de Sassandra sur une superficie de 7,5km2 de forêt primaire et d’iles. « Le visiteur peut humer sur ces sites l’air naturel, pur et frais des plantes ainsi que les parfums de fleurs en écoutant les bruits berçants des ruisseaux et les chants d’oiseaux multicolores» clame poétiquement Jean Philippe Niango, directeur régional du tourisme. C’est aussi l’occasion de découvrir des plantes médicinales, introuvables nulle part ailleurs. Car, le parc national de Taï est classé patrimoine mondial de l’humanité. C’est le dernier vestige forestier de l’Afrique de l’ouest.

Le Bas-Sassandra est aussi un fief de l’agrotourisme et du tourisme des affaires. San-Pedro est le deuxième pôle économique du pays avec son port autonome. Ce dernier est le premier port cacaoyer au monde. Le touriste, venu pour des affaires dans la région, fait du tourisme en visitant les plants agricoles qui font la richesse de ce pays. Il s’agit entre autres du binôme café-cacao, du palmier à huile, de l’hévéa. Les nombreux complexes agroindustriels (Barry-Callebault, Cargill, Sogb), commerciaux et portuaires dont dispose la région peuvent être aussi touchés du doigt. Le visiteur qui arrive s’intéresse aussi au tourisme culturel. On rencontre des produits d’arts divers vendus par des commerçants sénégalais. Au plan gastronomique, les crustacés tels les langoustes, les crevettes, les crabes, gambas sont fort appréciés des gourmets. Une foire aux langoustes (langoust star) a été initiée ces dernières années pour la promotion du tourisme. Tout ce potentiel naturel bénéficie, même s’il faut relativiser, d’établissements de tourisme (EDT). San Pedro regorge d’hôtels huppés, de restaurants, de bars, de pianos-bars, de night-clubs et des maquis. L’hôtel Sophia, situé au quartier Balmer, malgré la crise post électorale reste ouvert.

Les difficultés

Cet établissement offre un cadre somptueux avec une piscine alimentée en eau de mer.

Sassandra dispose de Best of Africa et Grand Béréby de la Baie des sirènes. L’accès à la région jusqu’à une époque récente était facilité par la ‘’côtière’’, voie nationale reliant Abidjan à San-Pedro. Mais aussi par un petit avion de ‘’Air Sophia’’ atterrissant à l’aéroport de la ville.

Mais les EDT et les moyens de transports sont de plus en plus inopérationnels mettant à nu les difficultés du démarrage de l’industrie touristique dans le Bas-Sassandra. A entendre le directeur régional du tourisme, ce secteur se porte mal dans sa région, du fait du manque de volonté politique affichée d’en faire le « 3ème pilier de l’économie nationale ». Tant au niveau national que régional. « Il y a un manque de volonté politique et un manque de moyens qui plombent le tourisme dans cette région », répète à l’envi Jean Philippe Niango au cours de notre entretien le 7 juin dernier. A l’en croire, aucune politique régionale ni du maire, ni du conseil général ne s’oriente vers ce domaine. Il n’y a ni engin de liaison pour ce ministère dans le Bas-Sassandra. Le bureau dans lequel le directeur régional reçoit est mal en point, délabré et l’air abandonné. Des étudiants d’une grande école Edhec qui jouxte la direction régionale n’ont même pas daigné y faire un tour depuis la rentrée scolaire. Ce secteur souffre surtout de la mort du tourisme dit de masse ou tourisme extérieur. Se pratiquant jadis par des charters, la destination Côte d’Ivoire du fait de l’insécurité née de la crise de 2002, et des crises successives n’est plus prisée. De nombreuses infrastructures touristiques ont été délaissées. Avec la dernière crise post-électorale, Mme Boudier Fatiha, directrice de l’hôtel Sophia dit ne recevoir qu’un seul client par semaine. « C’est pénible. Nous pouvons faire une semaine sans client. Parfois nous ne recevons qu’un seul. On travaille à perte», dit-elle. Les opérateurs économiques nationaux sont aussi réticents à investir dans l’industrie touristique. Hormis les maquis, ils n’investissent ni dans l’hôtellerie encore moins dans l’aménagement des lieux de plaisance. Conséquences, de nombreux établissements de développement touristique ont baissé pavillon. Ceux qui fonctionnent encore battent de l’aile.

Il s’agit de Océan Lodge et Best of Africa à Sassandra, la baie des sirènes, les restaurants Rocking et Python à Grand Béréby, l’Arso, Balmer, Atlantic et Sophia à San-Pedro. Les recettes dans ces établissements, pour ceux qui fonctionnent encore, selon des responsables, n’arrivent pas à couvrir les charges d’exploitation.


Allah Kouamé à San-Pedro
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