Directeur financier de la Matca, M. Noël Konan fait le bilan de la crise socio-politique sur son établissement. Il précise par ailleurs aux transporteurs que sa mutuelle est « un établissement financier et non un syndicat de transporteurs ». Cela, afin de lever la confusion dans l’esprit de tous. Interview.
M. Noël Konan, en tant que directeur financier de la Matca, présentez-nous cette mutuelle.
La mutuelle d’Assurance des Taxis compteurs d’Abidjan (Matca) est une institution financière, créee depuis 1989 pour régler le problème d’Assurance des taxis compteurs. Elle a été créee à l’initiative de l’ensemble des assureurs c'est-à-dire l’Asaci. A l’époque, c’était, feu Kassoun Couliblay qui en étaient le véritable promoteur.
Quel bilan pouvez-vous faire de la crise socio-politique en Côte d’Ivoire sur la Matca ?
La Matca a perdu beaucoup. Déjà juste après le deuxième tour des élections, les problèmes ont commencé, les gens ne sortaient plus donc notre chiffre d’affaires avait considérablement baissé. Cette baisse s’est accentuée surtout aux mois de février et mars. Donc nous étions obligés de fermer. A la reprise au mois de mai, nous avons eu des difficultés avec l’ancien conseil d’Administration qui était revenu pour dire « prendre le pouvoir » alors que ce problème ne se posait plus à la Matca, parce que réglé déjà par la Cima (structure supranationale). Il n’y avait pas de problème de succession. Cette équipe a simplement fait irruption avec les forces de l’ordre pour s’accaparer du pouvoir. Dieu merci, les choses sont rentrées dans l’ordre grâce à la vigilance de notre président du Conseil d’administration M. Adama Coulibaly et des autorités compétentes qui ont fait prévaloir le droit, notamment notre ministre de tutelle, le ministre Charles Diby Koffi.
En terme financier, quel bilan faites-vous de cette crise ?
Le bilan c’est surtout la baisse drastique de notre chiffre d’affaires pendant deux à trois mois. Et cela va plomber notre chiffre d’affaires pour l’année 2011. Cela dit, c’est environ 200 à 300 millions que nous avons perdus.
Que peut-on dire de l’état actuel de la mutuelle ?
Nous avons repris le travail, la production continue de fournir les attestations d’assurance au niveau de notre agence. Mais au niveau du siège, c’est un service minimum.
Pouvez-vous nous faire le bilan en termes de véhicules affiliés à votre mutuelle ?
En temps normal, nous avons plus de 8 500 taxis compteurs, mais il y a eu beaucoup de nos taxis qui ont été détruits pendant cette crise. Nous sommes en train de faire une évaluation pour savoir combien de taxis nous avons perdus. Mais d’ors et déjà, c’est plus d’un millier de taxis que nous avons perdus.
Apparemment les choses se sont arrangées, mais quelle est cette crise de succession à la Matca qui refait toujours surface ?
La Matca a connu plusieurs crises. Et après le décès de feu Kassoum Coulibaly qui était l’ancien Pca, il y avait un problème juridique. Les statuts de la mutuelle disent qu’en cas de vacance de pouvoir, c’est le vice-président du conseil qui assure l’intérim jusqu’à la fin du mandat du Pca. Mais le vieux Kassoum n’avait pas nommé de vice-président quand il était Pca.
Alors lorsqu’il est décédé, la Matca a été confrontée à un problème d’interprétation de textes. Par conséquent, les sociétaires ont réclamé une Assemblée générale pour élire un nouveau conseil d’Administration. Naturellement, ceux qui étaient là s’y sont opposés. Mais le tribunal qui avait été saisi a donné bon droit aux sociétaires qui réclamaient l’Ag. Ce n’est qu’en août 2009 que la mutuelle a pu faire son Assemblée générale après plusieurs reports. Et l’équipe conduite par Adama Coulibaly a été élue à cette Ag. Et c’est fort de cela qu’il est venu prendre fonction. Ses opposants se sont toujours opposés jusqu’à ce que nous nous retrouvions en octobre 2009 à Douala au Cameroun où se trouve le siège de la Cima. Le 28 décembre 2009, la Cima a organisé à nouveau une Ag, prenant en compte toutes les décisions des sociétaires. Aux sortir de ces élections, c’est toujours la liste conduite par Adama Coulibaly qui a été élue. La Cima a donc validé cette élection. Le nouveau conseil d’Administration qui a un mandat de six ans, qui part donc de décembre 2009 à décembre 2015 siège actuellement puisque son mandat est en cours.
Depuis 2009, date de l’arrivée du nouveau conseil d’Administration, est-ce que vous pouvez nous faire le bilan du règlement des sinistres, puisque c’est cela le socle de l’assurance ?
Le Pca, M. Adama Coulibaly et le Dg M. Dramane Coulibaly mettent un point d’honneur au règlement du sinistre. Comme le Pca a l’habitude de le dire, c’est le service après-vente d’une compagnie d’assurance. Donc il met la pression pour que les sinistres soient payés avec beaucoup de célérité. Je vous avoue même que nous allons plus loin que le paiement du sinistre. Pour l’année 2010, nous avons payé plus d’un milliard de sinistre. Il y a longtemps que la Matca n’a pas payé autant de sinistre.
Aujourd’hui, quelles sont vos relations avec la Cima ?
Les choses se passent très bien entre la Matca et la Cima. D’ailleurs, je vous apprends qu’à la prise de fonction du président Adama Coulibaly, la Cima a notifié à la Matca qu’elle avait un déficit couverture de nos engagements de 2,493 milliards de Fcfa. Mais je vous assure aujourd’hui que ce déficit est épongé et nous sommes en surplus d’un demi milliard. Cela veut dire que nous avons fait un bond de -2,5 milliards à +500 millions de Fcfa. C’est ce que nous présenterons comme rapport en juillet prochain à la Cima.
M. le directeur qu’est-ce qui explique le fait que l’Asa-ci dont la Matca fait partie se prononce peu sur les crises qui secouent votre établissement ?
L’Asa-ci se prononce peu tout comme la direction des assurances également. Mais elles ont un principe de ne pas se mêler des affaires intérieures des sociétés. Mais elles sont fermes sur un point, elles souhaitent que nous expliquions à nos sociétaires que la Matca n’est pas un syndicat de transporteurs, mais un établissement financier. C’est ce qui constitue le neou du problème et c’est cela que nous devons expliquer. Dès lors que les gens comprendront que la Matca est un établissement financier qui a des règles de gestion et qui doit respecter des ratios, alors je pense que les palabres vont cesser.
Interview réalisée par
Edmond Kouadio
M. Noël Konan, en tant que directeur financier de la Matca, présentez-nous cette mutuelle.
La mutuelle d’Assurance des Taxis compteurs d’Abidjan (Matca) est une institution financière, créee depuis 1989 pour régler le problème d’Assurance des taxis compteurs. Elle a été créee à l’initiative de l’ensemble des assureurs c'est-à-dire l’Asaci. A l’époque, c’était, feu Kassoun Couliblay qui en étaient le véritable promoteur.
Quel bilan pouvez-vous faire de la crise socio-politique en Côte d’Ivoire sur la Matca ?
La Matca a perdu beaucoup. Déjà juste après le deuxième tour des élections, les problèmes ont commencé, les gens ne sortaient plus donc notre chiffre d’affaires avait considérablement baissé. Cette baisse s’est accentuée surtout aux mois de février et mars. Donc nous étions obligés de fermer. A la reprise au mois de mai, nous avons eu des difficultés avec l’ancien conseil d’Administration qui était revenu pour dire « prendre le pouvoir » alors que ce problème ne se posait plus à la Matca, parce que réglé déjà par la Cima (structure supranationale). Il n’y avait pas de problème de succession. Cette équipe a simplement fait irruption avec les forces de l’ordre pour s’accaparer du pouvoir. Dieu merci, les choses sont rentrées dans l’ordre grâce à la vigilance de notre président du Conseil d’administration M. Adama Coulibaly et des autorités compétentes qui ont fait prévaloir le droit, notamment notre ministre de tutelle, le ministre Charles Diby Koffi.
En terme financier, quel bilan faites-vous de cette crise ?
Le bilan c’est surtout la baisse drastique de notre chiffre d’affaires pendant deux à trois mois. Et cela va plomber notre chiffre d’affaires pour l’année 2011. Cela dit, c’est environ 200 à 300 millions que nous avons perdus.
Que peut-on dire de l’état actuel de la mutuelle ?
Nous avons repris le travail, la production continue de fournir les attestations d’assurance au niveau de notre agence. Mais au niveau du siège, c’est un service minimum.
Pouvez-vous nous faire le bilan en termes de véhicules affiliés à votre mutuelle ?
En temps normal, nous avons plus de 8 500 taxis compteurs, mais il y a eu beaucoup de nos taxis qui ont été détruits pendant cette crise. Nous sommes en train de faire une évaluation pour savoir combien de taxis nous avons perdus. Mais d’ors et déjà, c’est plus d’un millier de taxis que nous avons perdus.
Apparemment les choses se sont arrangées, mais quelle est cette crise de succession à la Matca qui refait toujours surface ?
La Matca a connu plusieurs crises. Et après le décès de feu Kassoum Coulibaly qui était l’ancien Pca, il y avait un problème juridique. Les statuts de la mutuelle disent qu’en cas de vacance de pouvoir, c’est le vice-président du conseil qui assure l’intérim jusqu’à la fin du mandat du Pca. Mais le vieux Kassoum n’avait pas nommé de vice-président quand il était Pca.
Alors lorsqu’il est décédé, la Matca a été confrontée à un problème d’interprétation de textes. Par conséquent, les sociétaires ont réclamé une Assemblée générale pour élire un nouveau conseil d’Administration. Naturellement, ceux qui étaient là s’y sont opposés. Mais le tribunal qui avait été saisi a donné bon droit aux sociétaires qui réclamaient l’Ag. Ce n’est qu’en août 2009 que la mutuelle a pu faire son Assemblée générale après plusieurs reports. Et l’équipe conduite par Adama Coulibaly a été élue à cette Ag. Et c’est fort de cela qu’il est venu prendre fonction. Ses opposants se sont toujours opposés jusqu’à ce que nous nous retrouvions en octobre 2009 à Douala au Cameroun où se trouve le siège de la Cima. Le 28 décembre 2009, la Cima a organisé à nouveau une Ag, prenant en compte toutes les décisions des sociétaires. Aux sortir de ces élections, c’est toujours la liste conduite par Adama Coulibaly qui a été élue. La Cima a donc validé cette élection. Le nouveau conseil d’Administration qui a un mandat de six ans, qui part donc de décembre 2009 à décembre 2015 siège actuellement puisque son mandat est en cours.
Depuis 2009, date de l’arrivée du nouveau conseil d’Administration, est-ce que vous pouvez nous faire le bilan du règlement des sinistres, puisque c’est cela le socle de l’assurance ?
Le Pca, M. Adama Coulibaly et le Dg M. Dramane Coulibaly mettent un point d’honneur au règlement du sinistre. Comme le Pca a l’habitude de le dire, c’est le service après-vente d’une compagnie d’assurance. Donc il met la pression pour que les sinistres soient payés avec beaucoup de célérité. Je vous avoue même que nous allons plus loin que le paiement du sinistre. Pour l’année 2010, nous avons payé plus d’un milliard de sinistre. Il y a longtemps que la Matca n’a pas payé autant de sinistre.
Aujourd’hui, quelles sont vos relations avec la Cima ?
Les choses se passent très bien entre la Matca et la Cima. D’ailleurs, je vous apprends qu’à la prise de fonction du président Adama Coulibaly, la Cima a notifié à la Matca qu’elle avait un déficit couverture de nos engagements de 2,493 milliards de Fcfa. Mais je vous assure aujourd’hui que ce déficit est épongé et nous sommes en surplus d’un demi milliard. Cela veut dire que nous avons fait un bond de -2,5 milliards à +500 millions de Fcfa. C’est ce que nous présenterons comme rapport en juillet prochain à la Cima.
M. le directeur qu’est-ce qui explique le fait que l’Asa-ci dont la Matca fait partie se prononce peu sur les crises qui secouent votre établissement ?
L’Asa-ci se prononce peu tout comme la direction des assurances également. Mais elles ont un principe de ne pas se mêler des affaires intérieures des sociétés. Mais elles sont fermes sur un point, elles souhaitent que nous expliquions à nos sociétaires que la Matca n’est pas un syndicat de transporteurs, mais un établissement financier. C’est ce qui constitue le neou du problème et c’est cela que nous devons expliquer. Dès lors que les gens comprendront que la Matca est un établissement financier qui a des règles de gestion et qui doit respecter des ratios, alors je pense que les palabres vont cesser.
Interview réalisée par
Edmond Kouadio