«Le vrai bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu», disait le sage de Yamoussoukro. Les étudiants ivoiriens au Maroc bénéficiant d’une bourse de l’Etat de Côte d’Ivoire ne savent plus à quel saint se vouer. Depuis quelques mois, ces étudiants ne bénéficient plus de la manne financière que leur versait leur pays. Ces étudiants expliquent que leur malheur a commencé au lendemain de l’élection présidentielle en Côte d’ Ivoire. Car, avant cette date, c’est-à-dire en octobre, cette bourse leur était versée régulièrement par l’ex Président de la république, Laurent Gbagbo. Mais, depuis l’arrivée des nouveaux dirigeants, ce robinet leur a été fermé pour on ne sait quelle raison. «Nous ne comprenons pas pourquoi notre bourse a été suspendue», indique un étudiant qui a voulu garder l’anonymat. Sous l’ancien régime, dit-il, «la bourse n’était pas payée à temps. Mais, l’Etat de Côte d’Ivoire arrivait à tenir ses engagements». Et celui-ci d’ajouter que, depuis le changement de régime, les nouvelles autorités ont du mal à s’exécuter au moment où, les pays subsahariens s’évertuent à offrir les meilleures conditions de vie à leurs étudiants qui séjournent dans le royaume Chérifien. Aujourd’hui, la crise est terminée, les étudiants sont toujours abandonnés à leur propre sort. Depuis huit mois, les étudiants ivoiriens boursiers de l’Etat de Côte d’Ivoire n’ont pas perçu leur bourse. «Nous avons passé toute l’année scolaire 2010-2011 sans rien toucher ; tandis que cette bourse est censée nous permettre de vivre loin de nos parents. Des écoles et universités menacent de ne plus nous accepter puisque les frais de scolarité ne sont pas payés», renchérit un autre. Qui indique que : la plupart d’entre eux sont menacés de ne pas composer pendant les examens». Plus grave, beaucoup d’entre eux sont menacés d’expulsion de leurs appartements. D’autres le sont déjà. Comme pour leurs collègues de France, les étudiants boursiers qui étudient au Maroc veulent un geste de la part du nouveau Président de la République. Qui, à la faveur du sommet de Deauville en France a payé deux mois d’arriérés de bourse à ces derniers.
Joseph Atoumgbré
Joseph Atoumgbré