Alors que leur leader historique, Laurent Gbagbo, est pris dans les filets de la justice, de nombreux cadres du Front populaire ivoirien (Fpi) continuent de placer leurs espoirs dans le chef de l’Etat déchu.
Le Front populaire ivoirien (Fpi) peut-il rebondir avec comme capitaine, Laurent Gbagbo ? Cette interrogation qui taraude l’esprit de bien d’observateurs de la scène politique, ne manque pas de provoquer dans la famille frontiste, des nuits blanches aux cadres et aux militants de base. C’est que, l’arrestation de Laurent Gbagbo et de plusieurs membres de la direction du parti, le 11 avril dernier, place le Fpi à un carrefour essentiel de son histoire. En effet, et selon toute évidence, ces barons du régime déchu pourraient passer un long séjour dans leurs geôles respectives. Les faits pour lesquels ils seront certainement poursuivis sont d’une telle gravité qu’il est impensable que ces anciens dirigeants puissent échapper à la justice. Et, quand bien même il dit attacher un grand prix à la séparation des pouvoirs, le président de la République, Alassane Ouattara ne fait aucun mystère sur le sort de Laurent Gbagbo. « Laurent Gbagbo est un criminel, toute cette violence a été provoquée par Laurent Gbagbo et sa femme, et la Côte d`Ivoire est quand-même dans un état clinique et il faut absolument guérir ce pays. Il y aura la réconciliation, il y aura le pardon, mais pas les crimes de sang, pas les crimes contre l`humanité, pas les crimes de guerre. Il y a tellement de faits accablants, je pense qu`il lui sera difficile d`échapper à la prison. », a-t-il asséné dans un entretien accordé à Europe 1, le 27 mai dernier.
Si de manière générique, il leur est reproché des crimes contre l’humanité, des crimes de sang ou des crimes économiques, Laurent Gbagbo et ses compagnons seront vraisemblablement poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’Etat, achat massif d’armes, de confiscation du pouvoir, appel à la haine, tueries massives de populations civiles… Des faits graves qui devraient conduire les barons de la “Refondation’’, actuellement en résidence surveillée, devant les tribunaux de la Cour pénale internationale (Cpi). « Nous ne sommes pas totalement équipés pour faire tous les jugements, nous allons… tout ce qui a trait à la corruption, atteinte à la sûreté de l`Etat, forfaitures, etc. sera jugé par les tribunaux ivoiriens. Mais les crimes de sang, les crimes de guerre, les crimes contre l`humanité, c’est la Cour pénale internationale », a encore assuré Alassane Ouattara dans l’interview susmentionnée. L’indisponibilité de la direction du Fpi et de son leader historique pourrait donc se prolonger.
Faire un bilan pour survivre
Tenant compte de cette vacance, Mamadou Koulibaly, 3e vice-président, rescapé de la descente aux enfers, s’était engagé à prendre les rênes du parti à la rose. Au nom du réalisme politique, les frontistes devraient songer à aller au-delà du simple intérim confié à Mamadou Koulibaly. A moins que les disciples encore libres de leurs mouvements acceptent d’assumer pleinement le passif de leur formation politique, le bilan de la gestion de l’ancien parti présidentiel s’avère être une impérieuse nécessité. Car, il conditionne la survie même du parti. Or, de plus en plus de voix s’élèvent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du parti, pour en appeler au recadrage, à la redéfinition de la ligne du Fpi. « Nous sommes tombés dans le piège des partis qui accèdent au pouvoir et qui se laissent entraîner par l’ivresse du pouvoir », critique, sans s’embarrasser, Mamadou Koulibaly. A défaut de faire un procès en bonne et due forme, le président de l’Assemblement nationale ivoirienne, a visiblement choisi de se démarquer de l’ancien Fpi qui a échoué dans sa gestion. Une position qui lui vaut d’être poussé à la porte par les autres cadres qui perçoivent encore Laurent Gbagbo comme le messie. Pourtant, si les cadres du Fpi veulent refaire de leur parti, un interlocuteur incontournable sur la scène politique nationale, la chose à faire reste de tirer un trait sur Laurent Gbagbo. Comme sentant sa fin politique arriver, celui-ci n’avait-il pas choisi d’imposer à Alassane Ouattara, un bras de fer suicidaire ? Les derniers incrédules du Fpi doivent donc se faire à l’idée que le temps de Laurent Gbagbo, l’âme de leur formation politique, est bien révolu. Le minimum de peine qu’il encourt avec ses compagnons, pour les crimes contre l’humanité, est la prison à perpétuité. Les plus réalistes comme Mamadou Koulibaly qui l’ont compris, se mettent déjà en piste, pour prendre la relève. A moins que ce soient les prophètes qui pullulent dans l’ex-clan présidentielle qui annoncent la prochaine résurrection politique du ‘’Woody de Mama’’.
Marc Dossa
Le Front populaire ivoirien (Fpi) peut-il rebondir avec comme capitaine, Laurent Gbagbo ? Cette interrogation qui taraude l’esprit de bien d’observateurs de la scène politique, ne manque pas de provoquer dans la famille frontiste, des nuits blanches aux cadres et aux militants de base. C’est que, l’arrestation de Laurent Gbagbo et de plusieurs membres de la direction du parti, le 11 avril dernier, place le Fpi à un carrefour essentiel de son histoire. En effet, et selon toute évidence, ces barons du régime déchu pourraient passer un long séjour dans leurs geôles respectives. Les faits pour lesquels ils seront certainement poursuivis sont d’une telle gravité qu’il est impensable que ces anciens dirigeants puissent échapper à la justice. Et, quand bien même il dit attacher un grand prix à la séparation des pouvoirs, le président de la République, Alassane Ouattara ne fait aucun mystère sur le sort de Laurent Gbagbo. « Laurent Gbagbo est un criminel, toute cette violence a été provoquée par Laurent Gbagbo et sa femme, et la Côte d`Ivoire est quand-même dans un état clinique et il faut absolument guérir ce pays. Il y aura la réconciliation, il y aura le pardon, mais pas les crimes de sang, pas les crimes contre l`humanité, pas les crimes de guerre. Il y a tellement de faits accablants, je pense qu`il lui sera difficile d`échapper à la prison. », a-t-il asséné dans un entretien accordé à Europe 1, le 27 mai dernier.
Si de manière générique, il leur est reproché des crimes contre l’humanité, des crimes de sang ou des crimes économiques, Laurent Gbagbo et ses compagnons seront vraisemblablement poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’Etat, achat massif d’armes, de confiscation du pouvoir, appel à la haine, tueries massives de populations civiles… Des faits graves qui devraient conduire les barons de la “Refondation’’, actuellement en résidence surveillée, devant les tribunaux de la Cour pénale internationale (Cpi). « Nous ne sommes pas totalement équipés pour faire tous les jugements, nous allons… tout ce qui a trait à la corruption, atteinte à la sûreté de l`Etat, forfaitures, etc. sera jugé par les tribunaux ivoiriens. Mais les crimes de sang, les crimes de guerre, les crimes contre l`humanité, c’est la Cour pénale internationale », a encore assuré Alassane Ouattara dans l’interview susmentionnée. L’indisponibilité de la direction du Fpi et de son leader historique pourrait donc se prolonger.
Faire un bilan pour survivre
Tenant compte de cette vacance, Mamadou Koulibaly, 3e vice-président, rescapé de la descente aux enfers, s’était engagé à prendre les rênes du parti à la rose. Au nom du réalisme politique, les frontistes devraient songer à aller au-delà du simple intérim confié à Mamadou Koulibaly. A moins que les disciples encore libres de leurs mouvements acceptent d’assumer pleinement le passif de leur formation politique, le bilan de la gestion de l’ancien parti présidentiel s’avère être une impérieuse nécessité. Car, il conditionne la survie même du parti. Or, de plus en plus de voix s’élèvent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du parti, pour en appeler au recadrage, à la redéfinition de la ligne du Fpi. « Nous sommes tombés dans le piège des partis qui accèdent au pouvoir et qui se laissent entraîner par l’ivresse du pouvoir », critique, sans s’embarrasser, Mamadou Koulibaly. A défaut de faire un procès en bonne et due forme, le président de l’Assemblement nationale ivoirienne, a visiblement choisi de se démarquer de l’ancien Fpi qui a échoué dans sa gestion. Une position qui lui vaut d’être poussé à la porte par les autres cadres qui perçoivent encore Laurent Gbagbo comme le messie. Pourtant, si les cadres du Fpi veulent refaire de leur parti, un interlocuteur incontournable sur la scène politique nationale, la chose à faire reste de tirer un trait sur Laurent Gbagbo. Comme sentant sa fin politique arriver, celui-ci n’avait-il pas choisi d’imposer à Alassane Ouattara, un bras de fer suicidaire ? Les derniers incrédules du Fpi doivent donc se faire à l’idée que le temps de Laurent Gbagbo, l’âme de leur formation politique, est bien révolu. Le minimum de peine qu’il encourt avec ses compagnons, pour les crimes contre l’humanité, est la prison à perpétuité. Les plus réalistes comme Mamadou Koulibaly qui l’ont compris, se mettent déjà en piste, pour prendre la relève. A moins que ce soient les prophètes qui pullulent dans l’ex-clan présidentielle qui annoncent la prochaine résurrection politique du ‘’Woody de Mama’’.
Marc Dossa