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Faits Divers Publié le mercredi 22 juin 2011 | Nord-Sud

Travaux de réhabilitation de la Maca: La prison ouvre ses portes le 27 juillet

« Nous sommes de la société Simd-CI. Les travaux ont débuté la semaine dernière. Le délai d’exécution est de 45 jours. Nous travaillons de jour comme de nuit. Au total, ce sont 400 ouvriers qui sont à la tâche. Plus de 800 pots de peinture ont été déjà utilisés. Il n’y a pas de doute sur le délai. Nous allons livrer la prison à la date exigée », soutient M. Kébé Mamadou, l’entrepreneur chargé des travaux. Ce mardi, vers 15h, sept ouvriers perchés sur la clôture, non loin du mirador donnant dos à la cité des gardes pénitentiaires, s’activent à démonter les barbelés électriques. Ils les remplacent en déroulant un rouleau électrique tout neuf. A l’entrée principale, d’autres déchargeaient des camions remplis de barres et de rouleaux de fer, des planches, du ciment. Nous sommes à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan(Maca). Ce pénitencier est devenu, depuis le mardi 14 juin, un véritable chantier. Suite à la casse et au pillage, le 27 mars dernier de la prison civile, les travaux de réhabilitation ont commencé et vont bon train. En compagnie du caporal Fanny Souleymane, chef de sécurité, nous nous dirigeons vers Kébé Mamadou. Après de brefs échanges, nous pénétrons dans la cour.

400 ouvriers de Simd-CI en action 24h/24

Des plombiers, des ferronniers, des maçons, des peintres, des charpentiers, des électriciens se côtoient dans un bruit assourdissant de machines à soudure et des lames à scier. Chemin faisant, l’entrepreneur nous montre les travaux en cours d’exécution au niveau de l’administration. «C’est une première. Depuis la construction de la prison, c’est la première fois que des travaux d’entretien s’y déroulent. C’est impressionnant comme boulot. Nous avons préalablement désinfecté toutes les cellules », explique-t-il avant de prendre momentanément congé. C’est le caporal Fanny qui nous sert de guide. Toujours dans le vacarme des machines et autres bruits de marteaux, nous traversons la dernière grille pour nous diriger vers les six bâtiments, dégradés mais en phase de réfection avec de nouvelles couches de peinture de couleur jaune citron: A, B, et C, le bâtiment des femmes, celui des assimilés, et le bâtiment des mineurs. Le bâtiment A est destiné aux pensionnaires condamnés à de longues peines d’emprisonnement. Quant au bâtiment B, il abritera les prévenus placés sous mandat de dépôt et ceux placés en cabinet pour informations judiciaires. En plus donc de ces ayants droit, le bâtiment B accueillera également des détenus reconnus coupables de faits d’escroquerie, de détournement de fonds, d’abus de confiance, ou de faux et usage de faux. Au bâtiment C, surnommé « Tchad », avec des écriteaux sur le flanc gauche du mur : « la force tranquille c’est le silence ». Là-bas, seront détenus les criminels. Les locataires de ce mythique bâtiment seront des personnes ayant commis des faits d’homicide, de vol à main armée, de vol de nuit en réunion, de viol, etc. Il comprend en son sein un quartier d’isolement composé de six (06) petites cellules obscures et mal aérées appelées « blindés ». Des électriciens rencontrés à l’intérieur du bâtiment s’activent à éclairer ces cellules. Mamadou nous rejoint. A propos des six cellules d’isolement, le caporal Fanny nous confie ceci : «Ce sont des prisons dans la prison ». Un groupe d’ouvriers attirés par notre présence prêtent l’oreille aux échanges. Ils marquent leur étonnent lorsque le chef de sécurité de la Maca déclare que les personnes incarcérées au « blindé » y passeront au moins 20 ans. Une odeur purulente écourte notre présence au bâtiment C. Au pas de course nous descendons l’escalier pour prendre la direction du bâtiment des femmes ou « Kremlin ». Inutile de dire que les cellules sont vides. Ce lieux est exclusivement destiné à la gent féminine, tous délits confondus, précise le caporal. Là-bas, les travaux avancent. Des pots de peintures et des sachets de couleurs noirs sont déposés à même le sol. Même constat au centre d‘Observation des Mineurs (Com) situé derrière le bâtiment des femmes. Il devra accueillir les mineurs qui se sont rendus coupables d’actes délictuels ou criminels.
Notre reportage touche à sa fin. Nous demandons au caporal Fanny où se trouve le bâtiment des assimilés. C’est un bâtiment à deux niveaux peint en jaune citron par les ouvriers de la société Simd-CI. Notre interlocuteur nous y conduit. Ce lieu recevra les personnalités politiques, les intellectuels, les hauts cadres de l’administration, les hommes d’affaires, ainsi que des Occidentaux condamnés à des peines privatives de liberté. A l’intérieur de ce bâtiment où plusieurs leaders politiques ivoiriens (Laurent Gbagbo, Amadou Gbon Coulibaly, Ali Coulibaly…, ndlr) ont séjourné sans oublier les détenus de l’affaire café-cacao (Tapé Doh, Henri Amouzou, etc) se trouve une bibliothèque. Là, il a des étagères délabrées où sont rangées deux colonnes de livres presque abîmés. Au rez-de-chaussée se trouve un terrain de maracana. Le soleil se couche mais les ouvriers de la Simd-CI sont toujours à la tâche. «Nous vous donnons rendez-vous dans moins de 45 jours pour la livraison de la prison », promet Kébé Mamadou en compagnie du caporal Fanny. Nous quittons les lieux pour reprendre « notre liberté ».

Ouattara Moussa
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