Hier, à Yopougon :Tirs nourris entre Frci et gendarmes / Plusieurs victimes

Le mercredi 22 juin 2011, une grosse frayeur s`est emparée des populations du quartier ‘’Toits-Rouges’’, dans la commune de Yopougon. Les habitants des environs du commissariat du 19ème arrondissement et de l`escadron de gendarmerie situés en ces lieux ont été réveillés par des tirs nourris de kalachnikovs. En fait, les éléments des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci), basés dans les locaux du commissariat et les gendarmes étaient opposés dans un échange de tirs. A l`heure du bilan, selon les informations recueillies sur place, l`on dénombre deux blessés dans chaque camp. Mais que s`est-il passé pour que ces frères d`armes s`affrontent ? A en croire des témoignages, tout a commencé tôt le matin, au moment où les éléments des Frci du 19 ème arrondissement effectuaient un footing. Une fois devant les locaux de la gendarmerie, les hommes du commandant Doumbia, patron des Frci du 19ème, voient un automobiliste foncer sur eux. Dès lors, un agent arme sa kalach et tire des rafales en l`air. Non sans menacer l`automobiliste. Il n`en fallait pas plus pour que des gendarmes positionnés devant l`entrée de leur caserne répliquent. Ils tirent, eux aussi, des rafales en l`air. Alertés par les tirs, aussi bien les éléments des Frci que les gendarmes en caserne, sortent en grand nombre. Une fois sur le théâtre des événements, les frères d`armes se livrent un combat. D`autres sources expliquent que depuis près d`une semaine, les rapports ne sont pas au beau fixe entre éléments des Frci et gendarmes de l`escadron. La raison, comme nous l`a indiqué cette source, les hommes du commandant Doumbia, sachant que l`escadron a son armurerie fournie, veulent y faire main basse. Ainsi multiplient-ils les scènes de provocation, en vue d`amener les gendarmes à les affronter, pour qu`ils en profitent pour prendre les armes. Vrai ou faux, toujours est-il que l`échange de tirs a fait deux blessés dans chaque camp, avant l`arrivée du commandant des Frci de la commune de Yopougon, Coulibaly Ousmane dit Ben Laden et plusieurs de ses pairs, sur les lieux. Après des négociations en présence des casques bleus de l`Onuci arrivés à bord de quatre chars, le calme est revenu et les éléments des deux camps se sont repliés dans leur caserne. Une fois la tension baissée, le commandant Ben Laden et plusieurs autres responsables des Frci se sont rendus à l`état-major, au Plateau. Certainement, pour informer la hiérarchie militaire de cette affaire qui a obligé les populations à se terrer chez elles. Des mesures urgentes doivent être prises, dans un bref délai, pour éviter que cela se répète. Car, au moment où nous quittions les lieux, des éléments des Frci, visiblement décidés à en découdre, ne cessaient de parader à bord de leur véhicule, devant la caserne des gendarmes. Des actes que leurs frères d`armes considèrent comme de la provocation et qui risquent de remettre le feu aux poudres.

FOFANA Mambé