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Politique Publié le samedi 25 juin 2011 | Le Mandat

Interview/Yayoro Karamoko (Président du Rassemblement des Jeunes Républicains) “Après la conquête du pouvoir, le plus dur commence’’ Je serai candidat…

© Le Mandat Par Prisca
Union pour la démocratie et pour la paix (UDPCI) : Le président Mabri Toikeusse inaugure son Cabinet
Mercredi 14 juillet 2010. Abidjan, Cocody Angré, 8eme tranche. L`UDPCI inaugure le Cabinet de son président, en présence des partis frères représentés par Légré Philippe (secrétaire général du Mfa), Alphonse Djédjé Mady (secrétaire général du Pdci) et Karamoko Yayoro (président des jeunes du Rdr)
Karamoko Yayoro, Président du RJR a rendu une visite de courtoisie à Rédaction de ‘‘Le Mandat’’, le jeudi 23 juin dernier. Au cours de cette visite, le cerveau de la jeunesse républicaine, après avoir félicité l’équipe rédactionnelle pour le combat mené, s’est prêté aux questions des journalistes. Sa candidature ainsi que celle des autres jeunes aux futures Législatives, l’insertion des jeunes et le retour de Blé Goudé, Kara a répondu sans détour et dit des vérités crues.
Après l’investiture du Président Alassane, quel bilan peut-on faire du processus de réconciliation ? Qu’est-ce qui est fait concrètement pour que les craintes qui ont cours disparaissent ?
Moi, je crois en la réconciliation. Je pense que les choses se passent bien et le mot a été lancé et je crois qu’au delà de l’aspect festif, on observe que chaque jour et chaque weekend, nous sommes invités pour des meetings de réconciliation, pour des faits de réconciliation. Et au-delà, je crois que les Ivoiriens sont en train de se parler. Ils sont en train de comprendre qu’il faut aller à l’union à la fraternité parce qu’ils savent que si, nous voulons retrouver notre place dans la Sous Région, il faut que nous soyons unis. Mais, il faut surtout que la paix soit une réalité. Et présentement, tout le monde est en train de travailler dans ce sens à travers tout le pays. D’ailleurs, nous avons demandé aux responsables des jeunes du RDR d’être des moteurs de la réconciliation en mettant en place dans chaque hameaux, des comités de réconciliation qui comprendront tout le monde. Les représentations de toutes les opinions, qu’elles soient politiques, culturelles et religieuses afin que les gens échangent, se parlent et qu’ils comprennent que toutes les contradictions peuvent être réglées mais, par le dialogue et par la concertation permanente. C’est ce que nous sommes en train de faire. A ce comité, il est aussi confié la récupération des armes. On sait que des armes sont essaimées dans les régions et donc, nous avons demandé de pouvoir rencontrer les chefs de villages et les grands leaders d’opinion de ces localités afin que ceux-ci puissent aider à récupérer les armes. Il faut que les gens comprennent qu’avoir des armes dans une localité, c’est d’abord une source d’insécurité pour celui même qui a les armes. Parce que si vous avez les armes et que vous ne savez pas les utiliser et qu’en plus, si ces armes sont cachées quelque part et qu’une autre personne arrive à mettre la main dessus, il les utilisera pour faire des braquages. Et s’il y a des braquages, il n’y a plus d’économie, il n’y a plus donc de vie. C’est ce que nous avons demandé et je crois que cela est en train d’être suivi. On nous signale certes quelques résistances mais, on insistera toujours auprès des opinions, auprès de toutes les formations politiques pour que les Ivoiriens se mettent ensemble.

Pensez-vous que la libération des 17 personnalités de LMP assignées à la Pergola est un catalyseur dans ce processus de réconciliation ?
Je ne sais pas s’ils sont encore de LMP, mais je pense que cela peut être un facteur. Mais d’abord, pour rassurer nos frères du RHDP et du CNRD, dans le sens qu’on n’en veut pas particulièrement à des personnes, mais c’est parce que nous estimons qu’il faut maintenant construire une Nation basée sur la justice. Quand quelqu’un a fauté, c’est la justice qui doit s’en occuper. Et ce n’est pas parce qu’on a libéré quelqu’un qu’il ne peut pas être face à la justice. D’autres étaient là, ils s’étaient constitués en prisonniers volontaires parce qu’il y avait des questions de sécurité. Mais la situation se détendant, ils peuvent retourner chez eux. Mais si demain, ils sont accusés de quelques crimes que ce soit, ils seront devant la justice. Il faut maintenant qu’on encourage la construction d’une Nation basée sur le Droit et la justice. Parce qu’il y en a qui veulent se faufiler et retomber dans les travers. Il faut éviter cela. C’est pourquoi, nous invitons tout le monde à aller devant la justice.

Cela voudrait-il dire que le Président Alassane décrète l’indépendance des différents pouvoirs ?
Nous, nous voulons l’indépendance des pouvoirs parce que quoi qu’on dise, si nous avons une Nation où la justice est indépendante, cela ne fera que faire avancer le pays. Car, quand on est au pouvoir, il faut se comporter et parler comme si demain on ne sera plus au pouvoir. Quand on est dans l’opposition, il faut également se comporter et parler comme si demain on sera au pouvoir. Et aujourd’hui, nous sommes au pouvoir. C’est un passage donc, on se doit de construire une Nation juste, démocratique pour que tout citoyen quel qu’il soit, qu’il soit au pouvoir ou pas, puisse en bénéficier et que la promotion puisse désormais se faire sur la base du mérite et non sur les petites choses que l’on ira raconter aux tenants du pouvoir entre 1heure et 3heures du matin.

Est-ce que le Président de la République peut rassurer les jeunes que les concours d’entrer à la Fonction Publique seront désormais sur la base du mérite?
De mon côté, je peux rassurer les jeunes que tout sera clair. Et je le dis chaque jour à nos responsables que les données ont changé. Nous avons promis le changement donc que les jeunes entrent dans les bibliothèques, et cybers. Qu’ils prennent leurs cahiers et livres et qu’ils se mettent à l’étude. Nous voulons construire une Côte d’Ivoire de mérite. Il faut que cela soit le cas. Parce que si on commence à aider deux, trois personnes, on finira par aider dix. Et s’il y a dix places, on finira par prendre seulement nos partisans. Il faut donc qu’on commence à construire maintenant. Il faut la rupture avec ses vielles habitudes. Je souhaite que les jeunes comprennent et ne soient pas frustrés ni offusqués du fait qu’on ne puisse pas les aider. Mais qu’ils sachent que, ce pourquoi ils se sont battus, c`est-à-dire, une Côte d’Ivoire de mérite et de démocratie, c’est maintenant que ça commence. Alors personnellement, je ne souhaite pas avoir de liste de personnes à proposer. Celui qui se sent vraiment être mon protégé doit avoir un comportement exemplaire, être au travail, savoir que c’est le mérite qui paie et respecter ceux qui sont en train de faire leur travail. Nous ne perpétuerons pas les vielles habitudes. Je peux dire qu’à notre niveau, au plan politique, concernant les concours, il n’y aura pas d’intervention dans ce sens. Maintenant s’il y a des postes dans le privé évidemment nous pourrons les aider. C’est pourquoi, nous disons aux jeunes de s’apprêter avec les projets parce qu’il y aura un fonds de soutien pour eux et donc, au moment où nous allons lancer ce fonds, il faudrait qu’ils soient les premiers à en bénéficier.

Vous avez lancé un appel aux jeunes pour qu’ils se mobilisent aux Législatives prochaines. En tant que leader de cette jeunesse, seriez-vous candidat ?
Oui, je serai candidat. Mais pour l’heure, je suis en train de mener des démarches avec les premiers responsables politiques. C’est après cela que le choix de la commune se fera. Je suis sur le terrain en train de travailler et là j’ai pratiquement fini de rencontrer les premiers responsables politiques et je pense que c’est après cela que nous allons travailler. Pour moi, il est important que nous soyons candidats afin que nous apprenions à gérer l’Etat, de savoir ce que c’est que l’Assemblée Nationale. Et également comment on adopte les lois. On n’acquiert pas comme cela l’expérience de la sorte. Donc, nous avons le droit d’aller au combat politique. En en plus, 80% de la population ivoirienne est majoritairement jeune. Il est donc tout à fait normal que les jeunes soient représentés majoritairement au Parlement là où tout se décide. Parce que les lois futures doivent représenter la physionomie de notre société. Nous allons nous battre afin que les préoccupations de la jeunesse soient prises en compte pour la construction de notre Nation.

Vous avez dit que dans l’exercice du pouvoir, le Président doit s’accentuer sur une Assemblée Nationale forte acquise à sa cause. Pensez-vous qu’en mettant les jeunes au devant de la scène, pourront-ils ratisser large?
Bien sûr ! Ceux qui votent sont en majorité jeunes et des femmes. Il faut aussi que la modernisation de la Côte d’Ivoire se fasse à tous les niveaux. Nous les jeunes, nous devons prendre notre place et soyons déterminés. Tous les jeunes doivent comprendre cela, et s’assumer afin de participer effectivement à la construction du pays. Nous devons donc faire la politique comme dans les grands pays. Aux Etats-Unis, ce sont les militants qui cotisent pour donner aux candidats. Ici, ce sont les candidats qui donnent aux militants, ce n’est pas normal. Il faut qu’on comprenne que cela n’est pas une bonne habitude. Et les mauvaises habitudes doivent maintenant prendre fin. Car, une habitude naît, mais elle meut aussi. Et lorsqu’une habitude n’est pas bonne, on ne la perpétue pas. Maintenant les militants doivent savoir qu’on n’est responsable ou on n’est militant parce qu’on vit pour un idéal. Ils se doivent donc d’exercer un contrôle permanent sur leurs élus. Les politiciens doivent apprendre aussi qu’ils doivent être au service de la population, parce que la population n’est pas à leur service. Mais tant que ce sont les politiciens qui donneront de l’argent pour récolter des voix, cela voudra dire qu’ils ont payé les voix donc, ils feront ce qu’ils veulent. Mais si les populations, les différents corps financent la candidature de quelqu’un, alors, il existera moins de groupes de pression. C’est ce qu’on doit comprendre et je veux que les jeunes se lancent avec toute leur conviction dans cette bataille. Je suis sûr qu’ils en sortiront grandis et qu’ils diront demain que nous avons fait un grand combat, le combat pour l’avènement pour la démocratie vraie, la démocratie où le peuple est souverain et où, le peuple voit donc ses désirs se réaliser.

Vous avez parlé de démocratie et d’asseoir une majorité confortable à l’Assemblé Nationale pour le Président Alassane Ouattara. Est-ce que le RHDP uni pour les Législatives permettra de booster cette démocratie tant voulue ?
Oui bien sûr ! Et nous y travaillons pour que nous puissions y aller en RHDP. Et je pense que les gens doivent comprendre. Je l’ai déjà dit ; il faut éviter de croire que l’on peut gagner seul. Il faut aussi éviter la peur de la perte des acquis. Il y a des gens qui refusent d’aller en RHDP parce qu’ils se disent qu’en y allant sous la bannière de leur parti, ils seront mieux vu par rapport à la bannière du grand groupe. Ce sont des calculs pour le ventre, ce sont des calculs qui ignorent la souffrance du peuple. Les Ivoiriens ont souffert, rien n’existe dans ce pays. Il n’y a plus de route, plus d’école, plus de santé, tout est à refaire, et même la mentalité des Ivoiriens est à reformer. L’ivoirien est une personne qui veut tout avoir en même temps. Il veut vivre dans une grosse maison, rouler dans une grosse voiture, avoir un gros salaire mais il ne veut pas travailler. Il oublie que c’est parce qu’il travaille qu’il y a des impôts et donc une production de richesse. Et c’est à partir de la grande production de richesse qu’on fait la répartition. Il faut que les Ivoiriens se mettent au travail. C’est un idéal pour lequel les jeunes doivent se battre. Ils doivent être les premiers sur le front. Nous les invitons à cela, parce que tant qu’on ne rêvera pas dans la jeunesse, c’est qu’on n’a pas été jeune.

Une question qui fâche! L’on vous sait enseignant et depuis un certain temps, vous avez laissez votre craie au profit de la politique. Qu’est-ce qui vous faire courir autant ?
Ce n’est pas une question qui fâche. Je voudrais signifier qu’effectivement, j’ai enseigné pendant dix ans. Après le syndicalisme d’étudiants, j’ai voulu faire la politique. Pour répondre à votre question, sachez que, ce qui me fait courir, c’est la construction d’un idéal de société, basé sur le mérite, le travail bien fait et aussi construire une Nation démocratique. Faire de sorte que la Côte d’Ivoire soit un pays développé, parce nous avons des potentialités. Je voudrais qu’après mon passage ici, à votre Rédaction, les gens comprennent que quelqu’un s’est battu pour que les Ivoiriens prennent conscience qu’ils ont des valeurs et qu’ils ne doivent plus tendre la main. Que les Ivoiriens ne doivent pas toujours négocier pour avoir des prêts, mais qu’ils soient capables de produire eux-mêmes de la richesse et faire en sorte que leur pays soit désormais respecté. Que la Côte d’Ivoire soit un pays qui prête aux autres pays.

Vous demandez aux jeunes de s’afficher pour les Législatives prochaines. Mais si les responsables du RHDP ne donnent pas leur caution aux jeunes, quel sera les rapports entre la jeunesse et les anciens au sein du RHDP ?
Le RHDP n’est pas différent des jeunes. Nous jeunes sommes les militants du RHDP. Au niveau du RDR, il est dit que nous avons droit à 30% de postes. C`est-à-dire que si nous avons 225 députés, nous avons 68 candidats, il n’y a pas de problème en cela. Quel que soit le nombre, nous aurons nos 30% et allons nous retrouver sur le terrain de la politique ensemble. D’ailleurs, à notre niveau, au RDR nous avons mis en place un comité électoral qui est en train de travailler et qui nous a, d’ailleurs, proposés un premier plan sur lequel nous avons porté quelques corrections. Nous allons donc, mettre en place un groupe de travail pour analyser les candidatures. C`est-à-dire qu’il y a un comité électoral qui conçoit tout et qui donne toutes les informations aux jeunes. Ensuite, il y a un autre groupe de travail qui va regrouper les jeunes d’abord au niveau du RDR et ensuite au niveau du RHDP. C’est ce groupe de travail qui va dégager toutes les candidatures puis ensuite, les proposer à la Direction. Nous travaillons de façon minutieuse, méthodique et nous voulons que les gens comprennent que nous sommes décidés à faire en sorte que les jeunes occupent leur place. Que tous ces jeunes soient fatigués d’être des transporteurs de chaises car ils ont de la personnalité. Et à ce titre, ils veulent prendre toute leur place dans la Côte d’Ivoire nouvelle. Et qu’à partir de nous, les jeunes puissent déjà, à 28 ans, occuper des postes de responsabilité comme le Président Nicolas Sarkozy de France qui, à 28 ans, a été maire d’une grande ville comme Neuilly. Pourquoi devrons-nous attendre ici, d’avoir la canne à la main avant d’occuper un poste de responsabilité. Parce qu’on pense que briguer un poste de responsabilité, c’est lorsqu’on n’a fini toute sa carrière administrative ou professionnelle et qu’on est bon pour la retraite. C’est fini ce temps ! Il faut que les gens le comprennent. Et nous, leader de jeunes, sommes prêts à nous battre avec les armes que nous avons, à savoir, la détermination, la conviction, l’engagement total pour changer la Côte d’Ivoire.

Président Yayoro, parlons de réconciliation. Quel sort réservez-vous à Blé Goudé en tant que leader de jeunes?
Je n’ai pas de sort à lui réserver. Je ne suis pas la justice. Parce que c’est à la justice de tabler sur le sort de Blé Goudé. Je suis un citoyen comme toute autre personne qui cherche à vivre honnêtement, et normalement.

Est-ce que vous-êtes prêts à le recevoir, si jamais il arrivait ?
Je n’ai pas de problème avec lui. Je le recevrai. Parce qu’il ne faudrait pas qu’on croit que je peux avoir un quelconque pouvoir sur lui. S’il arrive, que cela soit possible, on travaillera ensemble dans le cadre de la réconciliation nationale. Maintenant, s’il doit répondre de ses actes, il y répondra.

Avez-vous de ses nouvelles?
J’apprends comme vous, qu’il est tantôt au Bénin, au Ghana, au Togo, qu’il est prêt à revenir. Je n’ai pas d’information le concernant. Mais, je voudrais vous signifier que je n’ai pas de problème particulier avec lui. D’ailleurs, je suis en contact avec certains camarades dont Djué Eugène, le n°2 des la JFPI, Koua Justin qui m’a appelé tout récemment. Elie Hallassou m’a convié à une conférence de presse qu’il a organisée récemment. Mais je n’ai pas pu y assister. Autant de données pour vous dire qu’il n’y a pas de problème. De toutes les façons, il faut qu’on tende la main parce que nous sommes encore jeunes. D’autres ont trente ans quand certains en ont 40. Ce qui veut dire que le reste du temps qui nous reste à vivre est normalement plus long que ce que nous avons déjà vécu. Alors pourquoi avoir des ennemis !

La Rédaction
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