. De profondes divergences entre ex- Fafn et ex-Fds
L’atelier sur la mise en place de la nouvelle armée s’est achevé vendredi 24 juin dernier à Grand-Bassam. Les travaux se seraient déroulés dans une atmosphère conviviale, si l’on s’en tient au communiqué final ayant sanctionné les assises. Esprit de fraternité qu’avait du reste salué le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, à la cérémonie de clôture. A la vérité, il semble que tout cela n’est qu’une opération cosmétique visant à sauver les apparences. Selon des sources qui ont participé aux travaux, les échanges ont été parfois francs voire houleux dans certaines commissions. Des divergences ont tôt fait d’éclater sur certains points comme le statut des com’zone, ces célèbres chefs de guerre de l’ex-rébellion, qui apparaissent aujourd’hui comme les têtes fortes de l’armée qui a vaincu les forces pro-Gbagbo. Selon nos sources, ces chefs de guerre n’ont pas voulu laisser les autres décider de leur sort à leur insu, fussent-ils des supérieurs hiérarchiques du point de vue des grades. Ils ont refusé d’être mis à l’écart au moment où se dessinent les contours de la nouvelle armée. Si certains d’entre eux ont donné l’impression d’avoir boudé le séminaire, d’autres comme Chérif Ousmane, Wattao, Vetcho y ont été aperçus. Le premier cité, d’ordinaire discret, ne passait pas inaperçu : il était bien en évidence aussi bien aux cérémonies d’ouverture et de clôture que lors des pauses café. Comme si par cette présence remarquée, les com’zone voulaient dire à ceux qui veulent les ranger au placard, qu’ils ont leur mot à dire. Aux hauts gradés, ils auraient fait savoir qu’ils y sont pour beaucoup dans la victoire militaire qui a porté au pouvoir Alassane Ouattara et donc qu’à ce titre, ils ont droit à la reconnaissance de la nation. Des vérités qui ont froissé des susceptibilités. Finalement, il aurait été prévu de réintégrer ces chefs de guerre dans l’armée en leur taillant au besoin des postes. Interrogé par un confrère sur le sort des com’zone, le général Michel Gueu a confirmé ce plan de carrière envisagé pour les chefs de guerre : « J’estime que d’ici peu avec le retour des militaires dans les casernes, ils ne seront plus les com’zone, ils seront des militaires à part entière comme tous les autres. Ils vont donc abandonner leurs costumes de com’zone et sans doute avoir des occupations mais d’ordre militaire. Ils seront peut-être commandants ou auront des responsabilités militaires quelque part. Ça peut être dans une ambassade comme attachés de défense », a-t-il indiqué. Outre la question des chefs de guerre, les ex-Fafn( Forces armées des forces nouvelles) et les ex-Fds (forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire) se sont heurtés sur le recrutement de nouveaux soldats dans la nouvelle armée. Les participants issus de l’ex-rébellion, dont les soldats constituaient à l’origine le gros de l’effectif des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), ont pratiquement forcé la main aux autres, qui voulaient limiter le nombre de nouveaux entrants. Pour la fusion des deux forces ex-belligérantes, il était prévu 5000 volontaires (issus des Fafn ndlr) pour l`armée nouvelle (VAN) contre les 4000 nouvelles recrues intégrées aux Fds. Les Fafn se sont finalement retrouvé, presqu`au forceps, avec 8700 ex-rebelles dans la nouvelle équipe, ajouté aux 2300 volontaires recrutés pendant la crise post-électorale. Par ailleurs, les deux camps sont entrés en collision quand les ex-Fafn ont déploré que les ex-Fds ne se soient pas toujours montrées républicaines du temps de l’ancien régime. Des vérités qui ont conduit la hiérarchie militaire à en appeler au « retour des valeurs républicaines » dans la nouvelle armée en construction.
Assane NIADA
L’atelier sur la mise en place de la nouvelle armée s’est achevé vendredi 24 juin dernier à Grand-Bassam. Les travaux se seraient déroulés dans une atmosphère conviviale, si l’on s’en tient au communiqué final ayant sanctionné les assises. Esprit de fraternité qu’avait du reste salué le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, à la cérémonie de clôture. A la vérité, il semble que tout cela n’est qu’une opération cosmétique visant à sauver les apparences. Selon des sources qui ont participé aux travaux, les échanges ont été parfois francs voire houleux dans certaines commissions. Des divergences ont tôt fait d’éclater sur certains points comme le statut des com’zone, ces célèbres chefs de guerre de l’ex-rébellion, qui apparaissent aujourd’hui comme les têtes fortes de l’armée qui a vaincu les forces pro-Gbagbo. Selon nos sources, ces chefs de guerre n’ont pas voulu laisser les autres décider de leur sort à leur insu, fussent-ils des supérieurs hiérarchiques du point de vue des grades. Ils ont refusé d’être mis à l’écart au moment où se dessinent les contours de la nouvelle armée. Si certains d’entre eux ont donné l’impression d’avoir boudé le séminaire, d’autres comme Chérif Ousmane, Wattao, Vetcho y ont été aperçus. Le premier cité, d’ordinaire discret, ne passait pas inaperçu : il était bien en évidence aussi bien aux cérémonies d’ouverture et de clôture que lors des pauses café. Comme si par cette présence remarquée, les com’zone voulaient dire à ceux qui veulent les ranger au placard, qu’ils ont leur mot à dire. Aux hauts gradés, ils auraient fait savoir qu’ils y sont pour beaucoup dans la victoire militaire qui a porté au pouvoir Alassane Ouattara et donc qu’à ce titre, ils ont droit à la reconnaissance de la nation. Des vérités qui ont froissé des susceptibilités. Finalement, il aurait été prévu de réintégrer ces chefs de guerre dans l’armée en leur taillant au besoin des postes. Interrogé par un confrère sur le sort des com’zone, le général Michel Gueu a confirmé ce plan de carrière envisagé pour les chefs de guerre : « J’estime que d’ici peu avec le retour des militaires dans les casernes, ils ne seront plus les com’zone, ils seront des militaires à part entière comme tous les autres. Ils vont donc abandonner leurs costumes de com’zone et sans doute avoir des occupations mais d’ordre militaire. Ils seront peut-être commandants ou auront des responsabilités militaires quelque part. Ça peut être dans une ambassade comme attachés de défense », a-t-il indiqué. Outre la question des chefs de guerre, les ex-Fafn( Forces armées des forces nouvelles) et les ex-Fds (forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire) se sont heurtés sur le recrutement de nouveaux soldats dans la nouvelle armée. Les participants issus de l’ex-rébellion, dont les soldats constituaient à l’origine le gros de l’effectif des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), ont pratiquement forcé la main aux autres, qui voulaient limiter le nombre de nouveaux entrants. Pour la fusion des deux forces ex-belligérantes, il était prévu 5000 volontaires (issus des Fafn ndlr) pour l`armée nouvelle (VAN) contre les 4000 nouvelles recrues intégrées aux Fds. Les Fafn se sont finalement retrouvé, presqu`au forceps, avec 8700 ex-rebelles dans la nouvelle équipe, ajouté aux 2300 volontaires recrutés pendant la crise post-électorale. Par ailleurs, les deux camps sont entrés en collision quand les ex-Fafn ont déploré que les ex-Fds ne se soient pas toujours montrées républicaines du temps de l’ancien régime. Des vérités qui ont conduit la hiérarchie militaire à en appeler au « retour des valeurs républicaines » dans la nouvelle armée en construction.
Assane NIADA