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Politique Publié le mardi 28 juin 2011 | Nord-Sud

Benjamin Effoli, préfet de Duékoué : «Sans un désarmement total, les élections locales s’annoncent violentes»

© Nord-Sud Par DR
Règlement militaire du conflit ivoirien: Les Forces républicaines à Duékoué
Duékoué. Members of Pro-Ouattara forces hold their weapons on March 29, 2011 in Duekoue, in western Ivory Coast. Photo: DCA
En marge de la réunion du corps préfectoral avec le Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (Pnrrc), le préfet du département de Duékoué, Benjamin Effoli, a confié ses inquiétudes sur la sécurité dans la région.

Quelle importance revêt, pour vous, cette mission du Pnrrc ?
Vous connaissez bien la mission du Pnrrc qui est relative à tout ce qui touche à la démobilisation, au désarmement, à la réinsertion des ex-combattants et des miliciens. Toute chose qui peut contribuer à la sécurisation de cette circonscription parce que Duékoué a connu de violents combats qui ont opposé les Frci aux miliciens. Cela suppose que nous avons ici une forte colonie de personnes fortement armées qui, logiquement, n’ont pas le droit de porter des armes. Si ceux-là ne sont pas désarmés aujourd’hui, il sera difficile d’aller à la paix à cause des caches d’armes qu’ils détiennent par devers eux. Il faut craindre beaucoup de braquages et d’attaques à main armée parce qu’on n’aura pas suffisamment désarmé les gens. C’est pour cela que la mission du Pnrrc est très importante parce qu’elle nous permettra de désarmer ces jeunes afin de les insérer dans des activités socio-économiques.

C’est dire que la sécurité n’est pas encore totalement revenue ?
Même s’il y a une apparente sécurité, elle n’est pas encore totale. Vous poserez la question aux milliers de personnes qui sont à la mission catholique, la raison essentielle qui les y maintient encore c’est l’insécurité. C’est ce qu’ils vous diront. Le préfet ne peut pas mettre un militaire pour veiller sur chaque déplacé.

Vous évoquiez à l’instant la présence de dozos dans la région.
Nous avons une forte présence de dozos dans la circonscription. Qui sont-ils ? Ce sont des chasseurs traditionnels en Côte d’Ivoire. Mais ici vous avez des dozos baoulé, des dozos burkinabè et d’autres ethnies. Alors qu’on sait qu’initialement les dozos étaient confinés dans une aire géographique qui est le Nord de la Côte d’Ivoire. Ce sont peut-être des planteurs qui, pour se protéger à un moment donné ont dû faire cette formation. Mais qui aujourd’hui représentent une menace pour les populations.
Ils dressent des barrages sur les routes ?
Ils patrouillent mais ne font pas de barrages.

Qu’est-ce qui les rend si menaçants ? Agressent-ils les populations ?
Je ne dis pas qu’ils agressent les populations. Ce que je veux dire c’est que tous les déplacés me posent ce problème de la présence des dozos dans leurs villages. Ce qui les inquiète et ne leur permet pas d’y retourner en toute tranquillité.

Il est également question de la présene d’éléments armés dans la forêt classée du mont Péko…

L’information m’est parvenue selon laquelle il y aurait environ trois cents hommes armés dans cette forêt. Ils y sont depuis le début de la guerre.

Selon les premières informations, qui sont-ils ?
Je vous ai dit que je ne les ai pas rencontrés alors il me sera difficile d’en dire plus. Un préfet ne parle pas à partir de rumeurs.

La présence de miliciens est-elle un danger pour les prochaines élections locales ?
Si nous voulons avoir des élections locales apaisées dans cette zone où on a noté une forte présence de miliciens, il est tout à fait indispensable de désarmer tout le monde. De faire en sorte que les miliciens soient tous identifiés et qu’on récupère leurs armes. Sinon l’opposition entre des candidats originaires de cette région provoquera nécessairement des conflits. Et, j’ai peur que si des jeunes détiennent encore suffisamment d’armes, que ces conflits soient encore une fois meurtriers.

Propos recueillis par Bamba K. Inza, envoyé spécial
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