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Société Publié le vendredi 1 juillet 2011 | Le Mandat

Route de Bassam / Menacées de déguerpissement par un Libanais, Les populations crient leurs ras-le-bol

Elles sont sorties nombreuses avant-hier, mercredi 29 juin à Anani-Amamou, Route de Bassam (Port-Bouët) dans l’intention de barricader cette voie internationale, avant de faire mouvement vers le corridor Est d’Abidjan (Gonzagueville) pour y rencontrer les autorités militaires et leur exposer leurs préoccupations à travers une motion. Avec à leur tête Houngbo Gougbé Ludovic, leur chef du quartier. Mais, elles ont plutôt été rejointes par des militaires pour les canaliser. C’est que, ce jour-là, ce sont des populations nombreuses, euphoriques et verbalement agressives vis-à-vis de « leurs ennemis » que nous avons rencontrées. ‘’ Beugré voleur, Ado Solutions, Issa voleur, …’’ Autant de slogans hostiles aux sieurs Beugré Kakou, le Libanais Issa et Dénou Samuel, auteurs du cauchemar de ces populations. Comment en est-on arrivé là ? Des témoignages concoctés auprès des résidents, depuis bien des années, le vieux Dénou Félix se réclamant propriétaire terrien à Anani-Amamou, Route de Bassam, procède à une vente massive de terrains. Le prix variant selon la tête du client et aussi avec l’avancement de la ville d’Abidjan qui désenclave le secteur autrefois englouti par une vaste cocoteraie. De 800.000 frs à 2 millions de frs, c’est la tranche de la tirelire à casser pour s’offrir un espace avec en retour un reçu. Selon quelle certification ? La-dessus, nos interlocuteurs sont peu bavards. Mais toujours est-il que les acquéreurs, d’ailleurs nombreux au fil des années, ont bâti, pour certains, mieux nantis, des bâtisses modestes à la hauteur de leurs moyens. Nous en sommes-là et presque tous les résidents ont consommé plus de trente ans de leur vie dans ce faubourg, devenu « leur terre d’origine ». Seulement voilà, cette quiétude autrefois exemplaire, va être écorchée, il y a de cela 13 ans. « Tous les habitants du côté de la mer ont été déguerpis illico et nous nous retrouvons aujourd’hui sur un seul site par la faute de Kakou Beugré et consorts », lâchent-ils en chœur avec un air de colère. « Regardez Monsieur le journaliste, ils n’y ont rien construit », font-ils savoir, nous priant de porter l’information au-delà de leur quartier toujours menacé par les mêmes récidivistes. Selon Folly, le porte-parole des populations, cette fois-ci n’est pas la bonne pour leurs bourreaux, qui, au plus fort de la crise, ont vu leurs biens du quartier protégés par les mêmes habitants qu’ils entendent déguerpir aujourd’hui. Aussi, indique t-il «ces derniers temps, Dénou Samuel, fils de feu Dénou Félix (ayant installé tout ce peuple en contrepartie d’une rondelette somme), réclame la récupération de son héritage. Suite au bras de fer qui l’oppose aux populations, Samuel, par le biais d’un huissier, saisit la justice le 17 mai. A l’audience, le juge ramène les protagonistes à une concertation à l’amiable puisqu’il s’agit de vente et d’achat de terrains, avant de revenir. Le rendez-vous est fixé au 14 juin. A cette date, l’audience n’a pas eu lieu faute de présence de juge et l’affaire est renvoyée au 5 juillet prochain. Contre toute attente et au moment où les populations et Dénou Samuel attendent de rencontrer le juge à la date indiquée, un Libanais prénommé Issa intervient et soutient être propriétaire de 20 hectares de terre dans la plantation de cocotiers de feu Dénou Félix. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le pasteur Kakou Beugré Emmanuel, propriétaire de l’église Apostolique de Dieudonné, Route de Bassam, rentre dans la danse. Lui qui, depuis longtemps, « soutenu par des patriotes pro-gbagbo » acquis à sa cause, brutalisait, faisait emprisonner et expropriait d’honnêtes citoyens de leurs terrains en toute impunité. Notre tournée dans le quartier nous a permis de nous rendre compte des habitations et des mosquées détruites, des terrains arrachés d’où ont poussé des herbes, des habitations arrachées et attribuées à ses proches. Pourquoi une telle attitude égoïste venant de la part d’un homme de Dieu( ?) ? Nous ne le saurons pour l’heure. Mais, en attendant d’avoir la réaction des concernés que nous n’avons pu joindre faute de contacts, les pauvres populations, désormais révoltées, disent ne plus dormir sur leurs lauriers et comptent entreprendre toute action utile afin que leurs acquis soient préservés. Notons que cette marche était encadrée par un détachement des FRCI, avec à sa tête, le Commandant Kouyaté de la zone Derrière Warf-Anani et de la Brigade de la gendarmerie de Port-Bouet représentée par le CB adjoint Adjudant Ahilé. Ces autorités ont reconnu la sagesse et la discipline de la marche, prié les populations de rentrer tranquillement chez elles et leur ont promis rendre compte aux autorités compétentes afin de trouver une issue heureuse à cette situation qui ne cesse de faire des victimes.
JC GONGO
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