Nous vous proposons l’intégralité des échanges entre le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire, Y J Choi et les journalistes, lors du point de presse hebdomadaire de l’ONUCI.
Hamadoun Touré (Porte-parole de l’ONUCI) : Bonjour mesdames et messieurs, chers collègues journalistes, bienvenue ici. C’est pratiquement la seconde fois que M Choi rencontre ici les journalistes depuis les évènements du 11 avril 2011. Mais il ne s’agira pas pour lui de parler de la crise, mais de l’avenir. Donc je vais lui donner la parole pour qu’il fasse son introduction et qu’il prenne les questions des journalistes. M.Choi, vous avez la parole.
Y J Choi (Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire) : Merci Hamadoun. Bon après midi. Malgré les intempéries, j’espère que vous trouverez que cela valait la peine de faire le déplacement.
1. Le peuple ivoirien a fait montre d’une détermination sans faille durant la crise. Avec la contribution de la communauté internationale, un chapitre douloureux de l’histoire de la Côte d’Ivoire s’est refermé. En même temps un chapitre s’ouvre avec divers défis.
2. Ensemble, nous devons restaurer l’état de droit; nous devons continuer d’assurer la réconciliation nationale ; nous devons préparer au plus tôt les élections législatives si nous voulons qu’elles aient lieu avant la fin de l’année ; nous devons également nous focaliser sur la reprise économique.
3. Nous sommes convaincus que le Président Ouattara et son équipe, qui ont montré des qualités remarquables de patience et de sang-froid pendant la crise, travaillent jour et nuit pour relever ces défis au profit du peuple Ivoirien.
4. Cependant, je voudrais souligner l’importance de la restauration rapide de l’état de droit parce qu’elle est une condition nécessaire au succès des autres tâches. Pour cela, nous avons besoin d’une vision claire de l’établissement d’une structure nationale de sécurité et une ligne de commandement bien établie, qui permettrait le déploiement effectif des éléments de la police et de la gendarmerie à travers le pays. Ce qui permettrait, à son tour, le retour des éléments armés dans les casernes.
5. Il n’y a pas de statu quo en matière d’état de droit dans une société. Soit il y a progrès ou régression chaque jour, en fonction des mesures prises ou non.
6. Les autorités ivoiriennes font de leur mieux pour accélérer le règlement de la question de l’état de droit à travers le pays. Pour les accompagner, l’ONUCI a pris certaines mesures de sécurité dans l’ouest du pays, ou on observe un certain niveau de déficit de sécurité. Cela avec l’appui et la coopération des autorités ivoiriennes.
7. La première mesure concerne la création de huit nouveaux camps militaires à l’Ouest, à Bouaflé, Gagnoa, Issia, Sinfra, Tabou, Taï, Touleupleu et Zouan Hounien. L’ONUCI entend réaliser ces projets avant la fin de Juillet. Les camps, une fois établis, seront renforcés par du personnel civil travaillant dans les domaines des droits de l’homme, l’état de droit, la protection de l’enfance, le genre, et le VIH/SIDA et leurs collègues du système des Nations Unies.
8. La deuxième mesure consiste à réhabiliter et à équiper en mobiliers de bureaux et en véhicules, un certain nombre de préfectures et sous-préfectures, commissariats et gendarmerie endommagés dans les zones sensibles. Le système des Nations Unies a déjà, à sa disposition, 2 milliards de francs CFA à cet effet.
9. Mais une fois de plus, je tiens à souligner que ce ne sont que des mesures de sauvegarde pour faire face aux besoins urgents. La solution fondamentale ne pourra venir que des autorités ivoiriennes avec le déploiement de la police et de la gendarmerie à travers le pays et le retour des militaires dans les casernes. Je comprends que cela constitue la priorité des priorités pour les autorités ivoiriennes dans leurs efforts d’instaurer un état de droit à travers tout le pays pour marquer une nette différence avec le régime précédent.
HT: Merci bien M. Choi. Si vous avez des questions. Le texte est disponible aussi bien en Français qu’en Anglais. Les questions que vous voudriez bien poser sont les bienvenues dans les deux langues. Qui veut ouvrir le feu ? Oui, je vous prie de vous identifier en indiquant votre nom et l’organe de presse que vous représentez ici.
Gnahoré Charles (TCI) : je vois ici que le système des Nations Unies a déjà à sa disposition deux milliards de francs CFA afin de réhabiliter, équiper en mobiliers de Bureau et en véhicules certaines préfectures, Sous préfectures, Commissariats et Gendarmerie…dans les zones sensibles. En Côte d’Ivoire, quelles sont les parties qui sont considérées comme zones sensibles.
YJ C : comme première étape, nous avons identifié dix-huit préfectures, Sous-préfectures, Commissariats et Gendarmeries dans les régions du Moyen Cavally. Pourquoi ? Par ce que nous avons constaté un niveau de violences et de déficit de sécurité plus élevé que dans les autres zones. Je vous dis que c’est la première étape. Au fur et à mesure, nous identifierons d’autres endroits où nous allons faire la même opération comme deuxième étape. Deux milliards, c’est la première tranche. Nous avons aussi un montant de trois milliards en réserve qu’on peut utiliser à ces fins.
Diarra Samou (Le Patriote) : Alors M. représentant spécial, nous apprenons de plus en plus votre départ de la Côte d’ivoire. Alors qu’en est-il exactement ?
YJ C : Je pars chaque jour [du bureau] à cinq heures et demi (rires). Plus sérieusement, je suis dans votre beau pays déjà depuis trois ans et demi. Et avec la crise, nous avons le sentiment qu’une page est tournée. Et un deuxième chapitre vient de s’ouvrir. Ca pourrait avoir une certaine durée. Donc j’ai discuté avec mes collègues à New York s’il ne serait pas bien pour tous tout le monde y compris le peuple ivoirien de commencer le nouveau chapitre avec un nouveau SRSG qui pourrait rester pour accompagner tout le long au lieu de me voir quitter au milieu du processus. Et le principe a été partagé avec les collègues de New York, mais rien n’a été tranché. J’espère que lorsque je serai à New York pour les prochaines consultations du Conseil de sécurité, mi-juillet, la décision pourrait être prise.
Tim Cocks (Reuters): I’m going to ask the question in English but I don’t mind whichever you prefer. Once the security starts to settle down and this place starts to get more normal when do you predict to be effectively the end of your mission, when will you be able to go back home?
YJC: The mission of the United Nations, UNOCI continues because the first chapter is over but we all know that the second chapter carries as many challenges as before sometimes even more difficult. So our work in this country continues and the only issue is who will be the figure head of this mission. So as I explained I discussed with my colleagues in New York that I am here already for more than three and a half years and the second chapter seems to be a certain duration of time, so it is better for a new SRSG to come in and accompany the whole process instead of seeing me leave in the middle of the second chapter, especially for the Ivorian people. So this reasoning was more or less accepted by my colleagues in New York but nothing has been decided yet and I hope in July when I go for the Security Council consultations a decision would be made on my departure and the coming of a new SRSG.
Oche Egwa (News Agency of Nigeria). About the elections that are supposed to come up at the end of the year, I was wondering, with the country still struggling economically and with the political parties still struggling also to get their acts together, if they hold an election this year can it be said to be democratic?
YJC: You know there were a lot of questions of a similar nature for the presidential election but the Ivorian people delivered in a most exemplary way with 81% of participation rate and without any fraud. So I’m confident that technically nothing blocks the Ivorian people from going to legislative elections before the end of the year. but there are challenges. I can share with you four which and which may take time, which would not really hamper in a decisive way, but you must overcome these obstacles to arrive at the objective. The first one is the composition of the central commission of the electoral committee. We don’t have the new commission yet, there are 22 members and they have to reconstruct the central commission, which is the most important organization to design, implement and execute the electoral timeline. The second challenge can be the logistical one. Fortunately the most important centre of the electoral commission was not touched. Everything was well-preserved. But almost all the regional commission offices were ransacked all of them lost their vehicles, including more than 250 motorbikes and computers, so you have to really rehabilitate or re-equip all those regional offices so that they can work to plan the elections before the end of the year. The third challenge can be the number of parliamentary members. As you know currently we have 255 based on the population number of 1999. But there may have been around six to seven million people of population growth during the last 11 years, so there is a strong opinion that you must take the population growth into account and increase accordingly the number of parliamentary member seats. So it may also take time. There is also a political aspect in it. They have to go through this process. The fourth challenge would be the electoral list. As you remember there are around 60,000 people adjourned, they decided to review after the presidential election. But that is not the problem. The problem is the new voting age group – what they are calling les nouveaux majeurs. There are two groups, in one group you have 275,000 new voting age group already defined, already listed thanks to the identification process. But if you open the electoral list to include all those who became of voting age for the last two years, it will take a lot of time. So a decision has to be made on this aspect. But I’m confident, if there is a strong political will, the steps can be processed to allow us to go to the elections before the end of the year. But we must work diligently. These are not simple or easy obstacles or challenges to overcome.
HT : Merci M. Choi. La question est très importante. Je voudrais résumer la réponse pour les francophones. Il s’agit des quatre questions qu’il faut régler avant l’organisation des élections législatives, par ce que la question de notre ami de la NAN, c’était de savoir si les élections organisées dans ces conditions pouvaient être considérées comme démocratiques. M. Choi a dit qu’il avait eu des questions similaires avant la présidentielle et nous avons tous vu qu’au second tour, il y avait eu une participation de quatre vingt Un pourcent (81%) sans fraudes. Donc techniquement, c’est faisable, c’est possible. Mais il faut quatre préalables. Le premier préalable, c’est d’abord la Commission centrale de la CEI. Sa composition. Vous savez comme elle était composée sur la base de l’Accord de Pretoria. Il y a eu des changements politiques dans le pays. Est-ce qu’on va reconduire la même commission ou la reconstruire ? Le deuxième point est logistique. Sur l’organisation même du scrutin. Le troisième point, c’est de savoir combien de députés le pays aura. Par ce que vous savez qu’il y a deux cent vingt cinq (225). Il y a des chiffres qui sont annoncés deux cent soixante quinze ou trois cents. Cela dépendra des autorités ivoiriennes elles-mêmes. Le quatrième point, c’est la liste électorale elle-même. Est-ce qu’il faut tenir compte de ceux qui ont été ajournés ? Est-ce qu’il faut tenir compte des nouveaux majeurs ? Par ce que tout ceci avait été fait sur la base du dernier recensement de 1998. Donc tout cela doit être pris en compte. Des décisions politiques doivent être prises. S’il y a la volonté politique, techniquement on peut tenir les élections avant la fin de l’année. Mais, il faut se dépêcher. Il y a beaucoup à faire comme travail. Merci.
Fomseke Coulibaly (Nouveau Réveil) : Il est de plus en plus question de l’encasernement des éléments des FRCI. Alors, Je voudrais savoir comment votre institution compte appuyer les autorités ivoiriennes pour qu’elles réussissent vraiment cette opération-là ?.
YJC : Tout d’abord, ce que je peux partager avec vous c’est que les responsables du gouvernement du président Ouattara ont une vision claire. Ils sont d’accord que l’encasernement doit être fait le plus tôt possible. Ils sont tout aussi conscients de l’importance du déploiement de la police et de la gendarmerie sur toute l’étendue du territoire. La majorité des gendarmes et des policiers sont payés continuellement. C’est un point très positif. Je me suis rendu à Sassandra hier pour constater sur le terrain la présence des gendarmes et des policiers. Le problème est que, comme je l’ai souligné dans mon mot introductif, il faut la structure de commandement qui travaillerait avec les autorités administratives sur place pour le respect de l’ordre et de l’état de droit dans chaque region. Les FRCI et les composantes militaires pourraient être encasernés à partir de ce moment-là. Je sais que les autorités ivoiriennes y travaillent jour et nuit. Mais c’est une lutte contre le temps. Il faut mettre en place la structure de commandement militaire et la structure de sécurité. Il faut donner le pouvoir réel aux commissariats, à la police, aux forces de l’ordre à Abidjan pour qu’ils remplacent les composantes militaires. Le Ministre de l’intérieur pour cette raison va visiter avec moi pendant dix jours les régions du moyen Cavally et l’ouest du pays. Nous allons par la même occasion visiter les régions frontalières. Je crois que cela aidera les autorités locales à travailler pour le peuple de Cote d’Ivoire. Elles montreront ainsi aux populations que nous sommes là pour travailler pour elles.
Ange Herman Gnanih (TV5 Monde): le rôle de l’ONUCI dans la chute de Laurent Gbagbo a été déterminant. Est-ce que l’onuci va prendre l’initiative d’aider au retour des personnalités du camp Gbagbo toujours à l’extérieur du pays ?
YJC : Le rôle déterminant a été joué par le peuple ivoirien. Je le dis sans vouloir jeter des fleurs. Nous n’avons fait que les accompagner. Nous étions neutres au cours de toute cette période sauf les frappes militaires contre les armes lourdes dans les camps militaires. Nous n’avons fait qu’assister le peuple ivoirien. Ils ont eux-mêmes réglé le conflit. Nous allons maintenir la même position. Nous sommes là pour assurer la protection des protagonistes, les membres du camp Gbagbo, y compris Gbagbo lui-même. Après son arrestation, je suis allé le voir à l’Hotel du Golf pour lui dire que les forces de l’ONUCI contribueront à sa protection là où il se trouverait en Cote d’Ivoire. Je lui ai dit que nous ferions tout pour qu’il soit traite avec dignité. C’est cela notre position de principe. Nous essayons de les visiter au moins toutes les deux semaines pour voir s’ils sont dans un état acceptable. Nous contribuons à la protection de chaque endroit : Pergola, Korhogo, Bouna, Odienné. A l’intérieur de ces endroits, c’est le gouvernement du Président Ouattara qui assure la sécurité tandis que l’ONUCI assure la sécurité à l’extérieur. C’était la même chose avant et pendant la crise postélectorale. Nous sommes en Côte d’Ivoire pour assurer la sécurité des civils et cela malgré le changement de régime.
AHG : Ceux qui sont a l’intérieur est ce que vous prendriez de initiatives pour facilite leur retour ?
YJC : Il s’agit d’hommes politiques. C’est très compliqué. Nous resterons dans le cadre que je vous ai expliqué ; s’ils viennent en Cote d’Ivoire nous allons faciliter leur protection. Aussi sommes nous en train d’étudier l’établissement d’un camp militaire sur l’axe Abidjan Accra puisque la plupart des gens sont présumés être à Accra. Donc nous allons établir un camp à Aboisso pour faciliter les choses et pour endiguer les troubles possibles. A part cela dès qu’ils rentreront, nous allons appliquer les mêmes principes de protection afin qu’ils jouissent de la même protection de l’état de Droit et aussi de la protection physique. Nous allons contribuer à ce travail.
Leslie Varenne (La tribune de Genève) : je voulais savoir si l’ONUCI avait fait une évaluation des pertes militaires dans chaque camp et si oui, est-ce que ces pertes militaires étaient comptées dans ces 3000 morts que l’ONUCI et le Gouvernement de Ouattara ont déclarés.
YJC : Quand nous avons partagé avec vous à peu près le chiffre de 3000 morts pendant la crise dont 1025 dans l’Ouest, cela englobe tout y compris les militaires. Mais comme vous le savez, il est difficile de distinguer un militaire et un civil puisqu’ils changent tout le temps leurs habits comme vous le savez et ma réponse est oui, cela comprend tout le monde, militaires et civils.
TC: Hi, sorry, I just had one more question relating to what was just said now. The UN in the past has had a lot of criticism for not showing enough teeth, for not really taking a stand and intervening in some past conflicts such as in Congo, you know, at times in Darfur and obviously there is the whole Rwanda thing. But I think most people agree that this time it looks as if the UN really did show some teeth by taking a clear stand on who won the election and then by eventually backing up things with attack helicopters and that kind of thing. To what extent have you set a new precedent for the way the UN operates in conflict zones. You can answer in French.
YJC: I appreciate your positive evaluation. Also we hear from time to time from our colleagues, from even critics that UNOCI reacted differently this time in a positive way. Thank you very much. But we were very lucky. In a sense that President Gbagbo’s camp made our job easy. Remember that they used machine guns to kill peacefully demonstrating group of women. Also they launched mortar attacks in the market during the day. These actions cannot be condoned in any mission. Fortunately we had the attack helicopters, armed helicopters which could be used to neutralize the heavy weapons which were used and might have been used and could be used against civilians in the future and the past. So we could neutralize those heavy weapons in military camps. Will other missions have such luck and such foresight to prepare themselves? We will see. But I’m glad that with a lot of luck we could make a difference this time and in the future other missions will have such preparedness and luck to show to you and other people that the UN could react differently.
Sidoine Yao (Alerte info) : Je voulais juste une petite précision au niveau des 2 milliards qui sont annoncés dans le discours liminaire. Je voudrais savoir si cela concerne seulement les équipements ou cela prend aussi en compte les 08 camps.
YJC : Non, [le financement pour les] 8 camps est acquis. Aussi l’établissement de 8 camps nécessite 1250 militaires et policiers. Le projet total sera de 10 millions de dollars (à peu près 5 milliards de FCFA). La première phrase comprend trois tranches dont 2 milliards pour équiper les préfectures, sous préfectures, commissariats et gendarmeries, dans l’ouest [précisément le Moyen Cavally). Dans la deuxième tranche, nous allons aussi lancer ce qu’on appelle « commissariat phare » sur toute l’étendue du territoire. Nous allons choisir un commissariat par région qui sera équipé et réhabilité pour montrer que dans chaque région il y a au moins un commissariat ; ce qui pourra avoir un un effet positif pour les autres commissariats. Troisième tranche, nous avons déjà acquis des fonds pour le faire. Nous allons examiner avec l’autorité ivoirienne dans quel secteur on va verser la troisième tranche du fonds.
SY : L’argent est disponible, la réhabilitation de la MACA, des gendarmeries, des commissariats de police et tout ça dans la région ouest, commence quand ?
YJC : Vous savez dès la fin de la crise, notre équipe s’est rendue sur place et constaté que le moyen Cavally est le plus urgent. Donc pendant 3 à 4 semaines notre équipe d’engineering était là. Ils ont fait le constat du degré de dégâts, de destructions et aussi les kits administratifs qui manquent dont le montant était déjà élevé à peu prés à 2 milliards. C’est ce que je vous ai présenté tout à l’heure. Les autres il faut étudier encore, mais le principe de financement est acquis jusqu’à hauteur de 5 milliards avec New York.
HT : Monsieur le Représentant Spécial a dit qu’il irait demain avec le Ministre de l’Intérieur dans cette zone. Je voulais juste dire à propos de ce que Monsieur Choi a mentionné relativement à la question de Tim de Reuters, et cela pour nos collègues francophones de la presse ivoirienne particulièrement, il a dit que l’ONUCI a eu la tâche facilitée par le camp Gbagbo lui-même en tirant des armes lourdes contre les populations, contre une manifestation pacifique de femmes, des obus contre un marché en plein jour et d’autres exactions de la même nature. Nous avons eu la chance d’avoir les MI-24 et nous les avons utilisés sur la base de la résolution 1975. Alors est-ce que se sera un précédent pour l’ONU ou pas ? En tous les cas il y a eu des choses qui sont inacceptables pour une mission et l’ONUCI a tenu à montrer les limites de ce qui était tolérable dans ce domaine.
(source : Onuci)
Hamadoun Touré (Porte-parole de l’ONUCI) : Bonjour mesdames et messieurs, chers collègues journalistes, bienvenue ici. C’est pratiquement la seconde fois que M Choi rencontre ici les journalistes depuis les évènements du 11 avril 2011. Mais il ne s’agira pas pour lui de parler de la crise, mais de l’avenir. Donc je vais lui donner la parole pour qu’il fasse son introduction et qu’il prenne les questions des journalistes. M.Choi, vous avez la parole.
Y J Choi (Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire) : Merci Hamadoun. Bon après midi. Malgré les intempéries, j’espère que vous trouverez que cela valait la peine de faire le déplacement.
1. Le peuple ivoirien a fait montre d’une détermination sans faille durant la crise. Avec la contribution de la communauté internationale, un chapitre douloureux de l’histoire de la Côte d’Ivoire s’est refermé. En même temps un chapitre s’ouvre avec divers défis.
2. Ensemble, nous devons restaurer l’état de droit; nous devons continuer d’assurer la réconciliation nationale ; nous devons préparer au plus tôt les élections législatives si nous voulons qu’elles aient lieu avant la fin de l’année ; nous devons également nous focaliser sur la reprise économique.
3. Nous sommes convaincus que le Président Ouattara et son équipe, qui ont montré des qualités remarquables de patience et de sang-froid pendant la crise, travaillent jour et nuit pour relever ces défis au profit du peuple Ivoirien.
4. Cependant, je voudrais souligner l’importance de la restauration rapide de l’état de droit parce qu’elle est une condition nécessaire au succès des autres tâches. Pour cela, nous avons besoin d’une vision claire de l’établissement d’une structure nationale de sécurité et une ligne de commandement bien établie, qui permettrait le déploiement effectif des éléments de la police et de la gendarmerie à travers le pays. Ce qui permettrait, à son tour, le retour des éléments armés dans les casernes.
5. Il n’y a pas de statu quo en matière d’état de droit dans une société. Soit il y a progrès ou régression chaque jour, en fonction des mesures prises ou non.
6. Les autorités ivoiriennes font de leur mieux pour accélérer le règlement de la question de l’état de droit à travers le pays. Pour les accompagner, l’ONUCI a pris certaines mesures de sécurité dans l’ouest du pays, ou on observe un certain niveau de déficit de sécurité. Cela avec l’appui et la coopération des autorités ivoiriennes.
7. La première mesure concerne la création de huit nouveaux camps militaires à l’Ouest, à Bouaflé, Gagnoa, Issia, Sinfra, Tabou, Taï, Touleupleu et Zouan Hounien. L’ONUCI entend réaliser ces projets avant la fin de Juillet. Les camps, une fois établis, seront renforcés par du personnel civil travaillant dans les domaines des droits de l’homme, l’état de droit, la protection de l’enfance, le genre, et le VIH/SIDA et leurs collègues du système des Nations Unies.
8. La deuxième mesure consiste à réhabiliter et à équiper en mobiliers de bureaux et en véhicules, un certain nombre de préfectures et sous-préfectures, commissariats et gendarmerie endommagés dans les zones sensibles. Le système des Nations Unies a déjà, à sa disposition, 2 milliards de francs CFA à cet effet.
9. Mais une fois de plus, je tiens à souligner que ce ne sont que des mesures de sauvegarde pour faire face aux besoins urgents. La solution fondamentale ne pourra venir que des autorités ivoiriennes avec le déploiement de la police et de la gendarmerie à travers le pays et le retour des militaires dans les casernes. Je comprends que cela constitue la priorité des priorités pour les autorités ivoiriennes dans leurs efforts d’instaurer un état de droit à travers tout le pays pour marquer une nette différence avec le régime précédent.
HT: Merci bien M. Choi. Si vous avez des questions. Le texte est disponible aussi bien en Français qu’en Anglais. Les questions que vous voudriez bien poser sont les bienvenues dans les deux langues. Qui veut ouvrir le feu ? Oui, je vous prie de vous identifier en indiquant votre nom et l’organe de presse que vous représentez ici.
Gnahoré Charles (TCI) : je vois ici que le système des Nations Unies a déjà à sa disposition deux milliards de francs CFA afin de réhabiliter, équiper en mobiliers de Bureau et en véhicules certaines préfectures, Sous préfectures, Commissariats et Gendarmerie…dans les zones sensibles. En Côte d’Ivoire, quelles sont les parties qui sont considérées comme zones sensibles.
YJ C : comme première étape, nous avons identifié dix-huit préfectures, Sous-préfectures, Commissariats et Gendarmeries dans les régions du Moyen Cavally. Pourquoi ? Par ce que nous avons constaté un niveau de violences et de déficit de sécurité plus élevé que dans les autres zones. Je vous dis que c’est la première étape. Au fur et à mesure, nous identifierons d’autres endroits où nous allons faire la même opération comme deuxième étape. Deux milliards, c’est la première tranche. Nous avons aussi un montant de trois milliards en réserve qu’on peut utiliser à ces fins.
Diarra Samou (Le Patriote) : Alors M. représentant spécial, nous apprenons de plus en plus votre départ de la Côte d’ivoire. Alors qu’en est-il exactement ?
YJ C : Je pars chaque jour [du bureau] à cinq heures et demi (rires). Plus sérieusement, je suis dans votre beau pays déjà depuis trois ans et demi. Et avec la crise, nous avons le sentiment qu’une page est tournée. Et un deuxième chapitre vient de s’ouvrir. Ca pourrait avoir une certaine durée. Donc j’ai discuté avec mes collègues à New York s’il ne serait pas bien pour tous tout le monde y compris le peuple ivoirien de commencer le nouveau chapitre avec un nouveau SRSG qui pourrait rester pour accompagner tout le long au lieu de me voir quitter au milieu du processus. Et le principe a été partagé avec les collègues de New York, mais rien n’a été tranché. J’espère que lorsque je serai à New York pour les prochaines consultations du Conseil de sécurité, mi-juillet, la décision pourrait être prise.
Tim Cocks (Reuters): I’m going to ask the question in English but I don’t mind whichever you prefer. Once the security starts to settle down and this place starts to get more normal when do you predict to be effectively the end of your mission, when will you be able to go back home?
YJC: The mission of the United Nations, UNOCI continues because the first chapter is over but we all know that the second chapter carries as many challenges as before sometimes even more difficult. So our work in this country continues and the only issue is who will be the figure head of this mission. So as I explained I discussed with my colleagues in New York that I am here already for more than three and a half years and the second chapter seems to be a certain duration of time, so it is better for a new SRSG to come in and accompany the whole process instead of seeing me leave in the middle of the second chapter, especially for the Ivorian people. So this reasoning was more or less accepted by my colleagues in New York but nothing has been decided yet and I hope in July when I go for the Security Council consultations a decision would be made on my departure and the coming of a new SRSG.
Oche Egwa (News Agency of Nigeria). About the elections that are supposed to come up at the end of the year, I was wondering, with the country still struggling economically and with the political parties still struggling also to get their acts together, if they hold an election this year can it be said to be democratic?
YJC: You know there were a lot of questions of a similar nature for the presidential election but the Ivorian people delivered in a most exemplary way with 81% of participation rate and without any fraud. So I’m confident that technically nothing blocks the Ivorian people from going to legislative elections before the end of the year. but there are challenges. I can share with you four which and which may take time, which would not really hamper in a decisive way, but you must overcome these obstacles to arrive at the objective. The first one is the composition of the central commission of the electoral committee. We don’t have the new commission yet, there are 22 members and they have to reconstruct the central commission, which is the most important organization to design, implement and execute the electoral timeline. The second challenge can be the logistical one. Fortunately the most important centre of the electoral commission was not touched. Everything was well-preserved. But almost all the regional commission offices were ransacked all of them lost their vehicles, including more than 250 motorbikes and computers, so you have to really rehabilitate or re-equip all those regional offices so that they can work to plan the elections before the end of the year. The third challenge can be the number of parliamentary members. As you know currently we have 255 based on the population number of 1999. But there may have been around six to seven million people of population growth during the last 11 years, so there is a strong opinion that you must take the population growth into account and increase accordingly the number of parliamentary member seats. So it may also take time. There is also a political aspect in it. They have to go through this process. The fourth challenge would be the electoral list. As you remember there are around 60,000 people adjourned, they decided to review after the presidential election. But that is not the problem. The problem is the new voting age group – what they are calling les nouveaux majeurs. There are two groups, in one group you have 275,000 new voting age group already defined, already listed thanks to the identification process. But if you open the electoral list to include all those who became of voting age for the last two years, it will take a lot of time. So a decision has to be made on this aspect. But I’m confident, if there is a strong political will, the steps can be processed to allow us to go to the elections before the end of the year. But we must work diligently. These are not simple or easy obstacles or challenges to overcome.
HT : Merci M. Choi. La question est très importante. Je voudrais résumer la réponse pour les francophones. Il s’agit des quatre questions qu’il faut régler avant l’organisation des élections législatives, par ce que la question de notre ami de la NAN, c’était de savoir si les élections organisées dans ces conditions pouvaient être considérées comme démocratiques. M. Choi a dit qu’il avait eu des questions similaires avant la présidentielle et nous avons tous vu qu’au second tour, il y avait eu une participation de quatre vingt Un pourcent (81%) sans fraudes. Donc techniquement, c’est faisable, c’est possible. Mais il faut quatre préalables. Le premier préalable, c’est d’abord la Commission centrale de la CEI. Sa composition. Vous savez comme elle était composée sur la base de l’Accord de Pretoria. Il y a eu des changements politiques dans le pays. Est-ce qu’on va reconduire la même commission ou la reconstruire ? Le deuxième point est logistique. Sur l’organisation même du scrutin. Le troisième point, c’est de savoir combien de députés le pays aura. Par ce que vous savez qu’il y a deux cent vingt cinq (225). Il y a des chiffres qui sont annoncés deux cent soixante quinze ou trois cents. Cela dépendra des autorités ivoiriennes elles-mêmes. Le quatrième point, c’est la liste électorale elle-même. Est-ce qu’il faut tenir compte de ceux qui ont été ajournés ? Est-ce qu’il faut tenir compte des nouveaux majeurs ? Par ce que tout ceci avait été fait sur la base du dernier recensement de 1998. Donc tout cela doit être pris en compte. Des décisions politiques doivent être prises. S’il y a la volonté politique, techniquement on peut tenir les élections avant la fin de l’année. Mais, il faut se dépêcher. Il y a beaucoup à faire comme travail. Merci.
Fomseke Coulibaly (Nouveau Réveil) : Il est de plus en plus question de l’encasernement des éléments des FRCI. Alors, Je voudrais savoir comment votre institution compte appuyer les autorités ivoiriennes pour qu’elles réussissent vraiment cette opération-là ?.
YJC : Tout d’abord, ce que je peux partager avec vous c’est que les responsables du gouvernement du président Ouattara ont une vision claire. Ils sont d’accord que l’encasernement doit être fait le plus tôt possible. Ils sont tout aussi conscients de l’importance du déploiement de la police et de la gendarmerie sur toute l’étendue du territoire. La majorité des gendarmes et des policiers sont payés continuellement. C’est un point très positif. Je me suis rendu à Sassandra hier pour constater sur le terrain la présence des gendarmes et des policiers. Le problème est que, comme je l’ai souligné dans mon mot introductif, il faut la structure de commandement qui travaillerait avec les autorités administratives sur place pour le respect de l’ordre et de l’état de droit dans chaque region. Les FRCI et les composantes militaires pourraient être encasernés à partir de ce moment-là. Je sais que les autorités ivoiriennes y travaillent jour et nuit. Mais c’est une lutte contre le temps. Il faut mettre en place la structure de commandement militaire et la structure de sécurité. Il faut donner le pouvoir réel aux commissariats, à la police, aux forces de l’ordre à Abidjan pour qu’ils remplacent les composantes militaires. Le Ministre de l’intérieur pour cette raison va visiter avec moi pendant dix jours les régions du moyen Cavally et l’ouest du pays. Nous allons par la même occasion visiter les régions frontalières. Je crois que cela aidera les autorités locales à travailler pour le peuple de Cote d’Ivoire. Elles montreront ainsi aux populations que nous sommes là pour travailler pour elles.
Ange Herman Gnanih (TV5 Monde): le rôle de l’ONUCI dans la chute de Laurent Gbagbo a été déterminant. Est-ce que l’onuci va prendre l’initiative d’aider au retour des personnalités du camp Gbagbo toujours à l’extérieur du pays ?
YJC : Le rôle déterminant a été joué par le peuple ivoirien. Je le dis sans vouloir jeter des fleurs. Nous n’avons fait que les accompagner. Nous étions neutres au cours de toute cette période sauf les frappes militaires contre les armes lourdes dans les camps militaires. Nous n’avons fait qu’assister le peuple ivoirien. Ils ont eux-mêmes réglé le conflit. Nous allons maintenir la même position. Nous sommes là pour assurer la protection des protagonistes, les membres du camp Gbagbo, y compris Gbagbo lui-même. Après son arrestation, je suis allé le voir à l’Hotel du Golf pour lui dire que les forces de l’ONUCI contribueront à sa protection là où il se trouverait en Cote d’Ivoire. Je lui ai dit que nous ferions tout pour qu’il soit traite avec dignité. C’est cela notre position de principe. Nous essayons de les visiter au moins toutes les deux semaines pour voir s’ils sont dans un état acceptable. Nous contribuons à la protection de chaque endroit : Pergola, Korhogo, Bouna, Odienné. A l’intérieur de ces endroits, c’est le gouvernement du Président Ouattara qui assure la sécurité tandis que l’ONUCI assure la sécurité à l’extérieur. C’était la même chose avant et pendant la crise postélectorale. Nous sommes en Côte d’Ivoire pour assurer la sécurité des civils et cela malgré le changement de régime.
AHG : Ceux qui sont a l’intérieur est ce que vous prendriez de initiatives pour facilite leur retour ?
YJC : Il s’agit d’hommes politiques. C’est très compliqué. Nous resterons dans le cadre que je vous ai expliqué ; s’ils viennent en Cote d’Ivoire nous allons faciliter leur protection. Aussi sommes nous en train d’étudier l’établissement d’un camp militaire sur l’axe Abidjan Accra puisque la plupart des gens sont présumés être à Accra. Donc nous allons établir un camp à Aboisso pour faciliter les choses et pour endiguer les troubles possibles. A part cela dès qu’ils rentreront, nous allons appliquer les mêmes principes de protection afin qu’ils jouissent de la même protection de l’état de Droit et aussi de la protection physique. Nous allons contribuer à ce travail.
Leslie Varenne (La tribune de Genève) : je voulais savoir si l’ONUCI avait fait une évaluation des pertes militaires dans chaque camp et si oui, est-ce que ces pertes militaires étaient comptées dans ces 3000 morts que l’ONUCI et le Gouvernement de Ouattara ont déclarés.
YJC : Quand nous avons partagé avec vous à peu près le chiffre de 3000 morts pendant la crise dont 1025 dans l’Ouest, cela englobe tout y compris les militaires. Mais comme vous le savez, il est difficile de distinguer un militaire et un civil puisqu’ils changent tout le temps leurs habits comme vous le savez et ma réponse est oui, cela comprend tout le monde, militaires et civils.
TC: Hi, sorry, I just had one more question relating to what was just said now. The UN in the past has had a lot of criticism for not showing enough teeth, for not really taking a stand and intervening in some past conflicts such as in Congo, you know, at times in Darfur and obviously there is the whole Rwanda thing. But I think most people agree that this time it looks as if the UN really did show some teeth by taking a clear stand on who won the election and then by eventually backing up things with attack helicopters and that kind of thing. To what extent have you set a new precedent for the way the UN operates in conflict zones. You can answer in French.
YJC: I appreciate your positive evaluation. Also we hear from time to time from our colleagues, from even critics that UNOCI reacted differently this time in a positive way. Thank you very much. But we were very lucky. In a sense that President Gbagbo’s camp made our job easy. Remember that they used machine guns to kill peacefully demonstrating group of women. Also they launched mortar attacks in the market during the day. These actions cannot be condoned in any mission. Fortunately we had the attack helicopters, armed helicopters which could be used to neutralize the heavy weapons which were used and might have been used and could be used against civilians in the future and the past. So we could neutralize those heavy weapons in military camps. Will other missions have such luck and such foresight to prepare themselves? We will see. But I’m glad that with a lot of luck we could make a difference this time and in the future other missions will have such preparedness and luck to show to you and other people that the UN could react differently.
Sidoine Yao (Alerte info) : Je voulais juste une petite précision au niveau des 2 milliards qui sont annoncés dans le discours liminaire. Je voudrais savoir si cela concerne seulement les équipements ou cela prend aussi en compte les 08 camps.
YJC : Non, [le financement pour les] 8 camps est acquis. Aussi l’établissement de 8 camps nécessite 1250 militaires et policiers. Le projet total sera de 10 millions de dollars (à peu près 5 milliards de FCFA). La première phrase comprend trois tranches dont 2 milliards pour équiper les préfectures, sous préfectures, commissariats et gendarmeries, dans l’ouest [précisément le Moyen Cavally). Dans la deuxième tranche, nous allons aussi lancer ce qu’on appelle « commissariat phare » sur toute l’étendue du territoire. Nous allons choisir un commissariat par région qui sera équipé et réhabilité pour montrer que dans chaque région il y a au moins un commissariat ; ce qui pourra avoir un un effet positif pour les autres commissariats. Troisième tranche, nous avons déjà acquis des fonds pour le faire. Nous allons examiner avec l’autorité ivoirienne dans quel secteur on va verser la troisième tranche du fonds.
SY : L’argent est disponible, la réhabilitation de la MACA, des gendarmeries, des commissariats de police et tout ça dans la région ouest, commence quand ?
YJC : Vous savez dès la fin de la crise, notre équipe s’est rendue sur place et constaté que le moyen Cavally est le plus urgent. Donc pendant 3 à 4 semaines notre équipe d’engineering était là. Ils ont fait le constat du degré de dégâts, de destructions et aussi les kits administratifs qui manquent dont le montant était déjà élevé à peu prés à 2 milliards. C’est ce que je vous ai présenté tout à l’heure. Les autres il faut étudier encore, mais le principe de financement est acquis jusqu’à hauteur de 5 milliards avec New York.
HT : Monsieur le Représentant Spécial a dit qu’il irait demain avec le Ministre de l’Intérieur dans cette zone. Je voulais juste dire à propos de ce que Monsieur Choi a mentionné relativement à la question de Tim de Reuters, et cela pour nos collègues francophones de la presse ivoirienne particulièrement, il a dit que l’ONUCI a eu la tâche facilitée par le camp Gbagbo lui-même en tirant des armes lourdes contre les populations, contre une manifestation pacifique de femmes, des obus contre un marché en plein jour et d’autres exactions de la même nature. Nous avons eu la chance d’avoir les MI-24 et nous les avons utilisés sur la base de la résolution 1975. Alors est-ce que se sera un précédent pour l’ONU ou pas ? En tous les cas il y a eu des choses qui sont inacceptables pour une mission et l’ONUCI a tenu à montrer les limites de ce qui était tolérable dans ce domaine.
(source : Onuci)