La firme pharmaceutique Sanofi Aventis et l’Institut national d’hygiène publique (Inhp) font de la lutte contre le rage leur credo, afin que les populations soient sensibilisées et mobilisées contre cette maladie. Jeudi, une séance de formation a été organisée à l’attention des femmes et hommes de médias à Abidjan. Objectif : Permettre à ceux-ci d’avoir les connaissances nécessaires, en vue de les répercuter sur les populations. En effet, comme l’a indiqué le Professeur Ekra Daniel, Directeur par intérim de l’Institut national d’hygiène publique, malgré son caractère historique et la vaccination, la rage reste toujours d’actualité et demeure un problème de santé publique. A cause de l’ignorance et des difficultés des populations. Les chiffres indiquent que 3,3 milliards de personnes vivent dans les zones enzootiques (c’est-à-dire, où la rage est présente chez les animaux). 55000 de ces personnes meurent chaque année de la rage, dont 20000 en Asie et 24000 sur le continent Africain. Ce qui signifie qu’un cas de décès est signalé toutes les 10 minutes. Toutes ces victimes sont mordues à 99% par des chiens. Les enfants sont, selon le Professeur Ekra Daniel, les plus touchés. Car, ils sont toujours en contact avec ces animaux. En Côte d’Ivoire, fait remarquer le Directeur par intérim de l’Inhp, 3 cas humains ont été notifiés en 2005, 7 cas en 2007, 13 en 2008 et 6 en 2009. Au cours de l’année dernière, 2 cas de rage humaine ont été enregistrés dans le District sanitaire d’Alépé et plus de 5000 personnes exposées à la rage ont été prises en charge par l’Inhp. Heureusement, cette année, depuis le 1er janvier jusqu’au dernier trimestre, aucun cas de rage humaine n’a été notifié. Cependant, ajoute t-il, 1891 cas d’exposition à la rage humaine ont été pris en charge par ses services. Pour éviter des décès, le Professeur Timbré Issiaka de Sanofi Aventis conseille la vaccination en pré exposition, c’est-à-dire, à tous ceux qui courent un risque accru d’exposition au virus de la rage, et tous ceux qui fréquentent les animaux potentiellement infectés (personnel de laboratoire, vétérinaires…), ainsi que les voyageurs en zone à haut risque rabique…Pour lui, cette prévention doit être encouragée chez les enfants vivants dans les zones ou la rage canine est fortement enzootique. Concernant des personnes griffées sans aucun saignement, un lavage local de la plaie doit être effectué avec de l’eau savonneuse pendant une quinzaine de minutes. Ce procédé devrait être suivi d’une application d’un antiseptique et la personne doit être immédiatement vaccinée contre la rage. En cas griffures, de morsures ou de contamination par la salive (léchage) des muqueuses ou d’une peau excoriée, un traitement post-exposition doit être suivi. Ce traitement comprend trois phases selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Ce sont le nettoyage local des plaies, l’immunisation passive avec des immunoglobulines antirabiques qui doivent s’infiltrer dans et autour des blessures et la vaccination (immunisation active) contre la rage. A l’issue de ces différentes expositions et des questions réponses qui ont suivi, le Professeur Ekra Daniel a indiqué que, pour permettre à une lutte efficace contre la rage, une campagne de vaccination aura lieu tout le mois de juillet. Cette campagne s’adresse aux vétérinaires, aux agents des eaux et forêts, aux sociétés de cynophiles etc. Le coût de la vaccination sera de 4500 Fcfa au lieu de 8000 Fcfa. Une aubaine pour les populations, car selon les Professeurs Ekra et Teimbré, le coût du vaccin pour le sujet atteint est de 32000 Fcfa.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Joseph Atoumgbré
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