Hier, ils étaient tous ensemble sur le front de la guerre. Les uns sur le théâtre des opérations et lui Ange kessy sur le front juridique dans la poursuite des militaires accusés d’atteinte à la sûreté de l’Etat et autres délits. L’homme, on peut le dire, accomplissait sa tâche dans une parfaite collaboration avec ceux qu’il veut «pendre» aujourd’hui. En ce moment il n’avait rien ’à leur reprocher, ils étaient encore de vaillants frères d’armes au service de la patrie en pleine guerre de libération. Mais il a fallu que la France fasse tomber Gbagbo pour que le commissaire du gouvernement se triture les méninges pour trouver de quoi à accabler ses anciens compagnons. Ils sont aujourd’hui plus d’une cinquantaine d’officiers de l’armée ivoirienne qu’il a décidé d’inculper avec des chefs d’accusation divers. En fait Ange Kessi préfère sacrifier une grande partie de la crème de l’armée ivoirienne pour plaire à ses nouveaux maîtres. Les Dogbo Blé, Sama Henri César, Konan Boniface et autres qu’il côtoyait et adulait hier sont devenus des pestiférés, du moins des bandits de grands chemin justes bons pour la Maca. On ne dira pas que Ange Kessi a oublié ses cours de droit, mais il est clair que ces inculpations d’aujourd’hui se mesurent à ses intérêts du moment. C’est vrai que certains diront qu’ils sert l’Etat. soit. Peut être qu’on peut lui trouver des qualités de grand serviteur de l’Etat .Mais il aurait pu demeurer dans une logique de justice pour tout le monde. Ce qui n’est malheureusement pas le cas depuis qu’il s’est trouvé de nouveaux maîtres. Avec l’arrivée de Ouattara au pouvoir, tous les chefs d’accusations pour lesquels certains éléments de la rébellion étaient poursuivis ont été comme par enchantement annulés. Pour lui, les criminels ne sont plus que dans le camp de l’opposition. Des exemples qui confortent l’Ong américain Human Rights Watch à dire qu’il y a une justice des vainqueurs en Côte d’Ivoire .Parce que tous les procès pour lesquels il était toujours au devant de la scène au temps de Gbagbo sont désormais caduques rien que par sa volonté. Il faut qu’il rentre quand même dans les grâces du pouvoir. Et cela l’emmène à se passer de l’inoubliable, malgré les pleurs des organisations des Droits de l’Homme. En fait il y a eu des massacres à grandes échelles commis par des éléments des Frci dans la commune de Yopougon et à Duékoué. Ce sont plusieurs centaines de personnes, qui ne sont pas des hommes en armes, mais trucidés simplement parce que soupçonnés d’être des proches du Président Gbagbo. Ces crimes ont été commis par des militaires, puisque les Frci sont sous le régime Ouattara la nouvelle armée. C’est donc là une affaire militaire qui devait en principe interpeller le commissaire du gouvernement. Mais Ange Kessi préfère fermer les yeux sur ce drame. Alors que dans les faits, l’homme de lois peut s’auto-saisir de cette affaire qui n’honore pas l’armée ivoirienne. Mais peut être que pour lui, Yopougon et Duékoué ne méritent pas justice. Pourtant ce sont des faits graves et avérés .Ange Kessi qui veut bien l’étiquette de grand serviteur de l’Etat a pourtant là l’occasion de prendre le nouveau pouvoir au mot. Car depuis qu’il a été installé au pouvoir par son ami Sarkozy, Ouattara ne fait que chanter l’indépendance de la justice et l’Etat de droit qu’il veut pour la Côte d’Ivoire. Il aurait ainsi mis Ouattara à l’épreuve. Malheureusement, Ange Kessi ne le pourra pas. Alors que Gbagbo lui donne une leçon en la matière. En 2001, juste après son arrivée au pouvoir, des gendarmes ont été accusés par des organisations de Droit de l’Homme d’avoir massacrés des civils, partisans de Ouattara. Les mis en cause ont été directement mis à la disposition de la justice pour que la lumière soit faite. Et la justice a tranché sans que l’Exécutif ne s’en mêle. En ce moment, Ange Kessi était déjà là, mais bien plus, le ciel ne lui était pas tombé dessus. Ils sait que Ouattara ne sera jamais, sur le plan politique, Gbagbo qui a révolutionné la Côte d’Ivoire dans ces différents domaines. C’est pourquoi son ombre continue de planer sur tout. La Côte d’Ivoire qui a connu Ange Kessi grâce à Gbagbo attend avec curiosité le procès de la cinquantaine d’officiers inculpés. Comment va–t-il regarder ses frères d’arme pour les juger sur la base de faits qui ne révèlent que de l’émotion et le règlements de comptes ? L’avenir nous le dira.
Guéhi Brence
Guéhi Brence
