Le voyage effectué par le président de la République pour prendre part au Sommet de l’UA, n’a pas été de tout repos. Sa présence où son arrivée à quel que endroit que ce soit, n’est passée inaperçue. Les toutes premières preuves ont été la mobilisation exemplaire des quelques Ivoiriens résidant dans ce pays d‘Afrique centrale. Et ce, en dépit des dispositions sécuritaires qui ont été prises pour accueillir les hôtes d’Obiang Nguema. Aucun, de la trentaine de chefs d’Etat invités, n’a été accueilli. Mais la petite colonie ivoirienne a tout fait pour s’installer à quelques mètres de l’aéroport présidentiel sous haute surveillance policière. Et lorsque, dans l’après-midi du mercredi 29 juin, l’avion à bord duquel se trouvait le président ivoirien a atterri, les journalistes et photographes de la presse nationale et étrangère, seuls autorisés à franchir le périmètre de sécurité, ont donné du fil à retordre au service de sécurité et du protocole du pays hôte. Le même soir, ADO a été reçu en audience par le président équato-guinéen. Puis, il s’est rendu à la villa No 26 où était logé le président du Faso, Blaise Compaoré avec qui il a échangé. Et depuis ce mercredi 29 juin, jusqu’à quelques heures avant son retour à Abidjan samedi 1er juillet, le président de la République n’a fait qu’accorder audiences sur audiences. Tant dans la villa No 20 de la cité présidentielle de Sipopo où il était logé, que dans l’une des salles VIP du Centre de conférence de Sipopo qui abritait le Sommet. C’est ainsi qu’il a échangé avec les présidents Ellen Johnson Sirleaf du Libéria, Boni Yayi du Benin, Jakatha Kikweté de la Tanzanie, Atta Mills du Ghana, Thabo M’Béki ancien président de l’Afrique du Sud et tout aussi ancien facilitateur de la crise ivoirienne. Des présidents ou représentants des institutions internationales ont aussi rencontré Ouattara. Il s’agit de la délégation de l’UNFPA (Fonds des Nation-Unies pour la population) conduite par le son Directeur exécutif, le Pr Babatundé Osotimehin et celle de l’ONU conduite par sa secrétaire générale adjointe, Mme Ashia Rose. Ont également été reçus en audiences, des émissaires de certains chefs d’Etat. Ainsi, il en a été pour une délégation des USA conduite par Johnnie Carson, sous-secrétaire d’Etat américain pour l’Afrique qui était accompagné de Cheryl Benton et Reta Lewis. L’expertise du président ivoirien dans le règlement des crises a été sollicitée. ADO a discuté avec des représentants du Conseil National de Transition (CNT) de la Libye, conduit par Aberahmane Chalgam, Ambassadeur de la Libye près les Nations-Unies qui avait à ses côtés, Ali Zeida, Représentant spécial du CNT en Europe, et Mansur Seifal Nasser, représentant du CNT à Paris, la capitale française. Les partisans du Guide libyen Kadhafi aussi ont été reçus par le premier magistrat de la Côte d’Ivoire, vendredi nuit. Leur délégation était conduite par Bechir Saleh. L’on note aussi l’audience accordée par ADO, au ministre équato-guinéen de la Jeunesse et des Sports, Russlan Obiang. Le samedi à 9 h, avant que le cortège de la délégation ne prenne la route de l’aéroport présidentiel de Malabo, le président Ouattara a échangé avec une importante délégation de la Banque mondiale qui a affirmé sa volonté d’accompagner la Côte d’Ivoire dans sa reconstruction. A ces différentes audiences, se sont ajoutées d’autres et sans doute plus nombreuses, mais à caractère strictement privé, par conséquent, pas ouvertes à la presse, selon le service de communication. En outre, l’on a également constaté que chacune des apparitions du chef de l‘Etat, n’a laissé personne indifférent. Quelques mois seulement après l’élection de Ouattara à la magistrature du pays, la Côte d’Ivoire que Gbagbo avait réussi l’exploit de mettre à la queue, est en train, lentement certes mais sûrement, de reprendre sa place de leader de la sous-région.
Yves-M. ABIET
Envoyé spécial à Malabo
Yves-M. ABIET
Envoyé spécial à Malabo