Au nom de l’égalité des chances, le Premier ministre ivoirien a décidé de recruter ses conseillers techniques par appel à candidature. Un signal fort pour la bonne gouvernance.
Les Ivoiriens peuvent, de nouveau, se prendre à rêver, avec le vent du changement vrai qui souffle désormais sur le pays. Porteur, avec le nouveau chef de l’exécutif, de ce vent du changement, le Premier ministre Guillaume Soro vient de placer la barre à un niveau encore plus haut. Pour être conseiller technique à la primature, plus besoin d’être un ancien pote ou un parent de Guillaume Soro. Pour recruter ces collaborateurs, celui-ci vient, en effet, de sortir de son chapeau, une idée pour le moins ingénieuse : lancer un appel à candidature. Le premier appel à candidature vient de paraître, le week-end écoulé, dans la presse et les détails de ce mode de recrutement devraient, par la même voie de presse, être relayés auprès des Ivoiriens. Selon le besoin, M. Soro procédera ainsi au recrutement de ses conseillers techniques. De nouveaux appels à candidature pourraient donc être publiés dans les jours à venir. De toute évidence, la démarche du chef du gouvernement ivoirien procède surtout de la transparence, aussi bien dans la forme que dans le fond. D’un point de vue formel, Guillaume Soro a fait publier, par plusieurs supports d’information, la liste des premiers
emplois disponibles à la primature. Quitte à tous ceux qui, informés de l’appel à candidature et qui remplissent les conditions, de postuler. Le second principe de bonne gouvernance qui sous-tend la démarche du Premier ministre Soro est la transparence dans le choix de tous ceux qui sont appelés à servir l’Etat, à un haut niveau. Le chef du gouvernement ivoirien marque donc son détachement d’avec les pesanteurs héritées de l’Accord de Linas-Marcoussis. Dans ce schéma, en vigueur depuis 2003, les partis
signataires, très puissants, imposaient aux Ivoiriens, qui ils voulaient.
Et, selon toute vraisemblance, cette procédure de recrutement, en totale rupture avec les pratiques traditionnelles, devrait permettre de rendre plus efficaces les services de la primature. Fini donc l’ère des collaborateurs fictifs, fini les effectifs pléthoriques de la période de la collaboration forcée. A titre d’illustration, l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, avait dans sa cour, près de 383 conseillers. Le principe de l’appel à candidature a donc pour vocation de mettre le holà aux pratiques moyenâgeuses consistant à récompenser parents et amis en les bombardant conseiller en tel ou tel domaine.
Indirectement, par cette mesure novatrice, c’est aux jeunes que Guillaume Soro tient à envoyer un message fort. Las d’attendre leur tour qui ne vient jamais, au sein de leurs formations politiques respectives, certains n’ont pas caché leur colère après la formation du gouvernement du 1er juin der
nier. Qualifiés mais sans occupations véritables, les ‘’jeunes loups’’ des partis politiques ont désormais l’occasion de prendre leur revanche sur la vieille garde, seule à tirer les marrons du feu depuis plus de cinquante ans. Guillaume Soro réinvente une nouvelle manière de gouverner autrement, avec la bénédiction du chef de l’exécutif, Alassane Ouattara. Tout en donnant un vrai coup de fouet à la réconciliation nationale, cette innovation aura pour mérite de mettre également un terme aux nominations claniques. Plus besoin de militer dans le parti du ministre ou d’être originaire de la même région que lui pour être promu. Pourvu que la trouvaille du Premier ministre Guillaume Soro fasse tache d’huile.
Marc Dossa
Les Ivoiriens peuvent, de nouveau, se prendre à rêver, avec le vent du changement vrai qui souffle désormais sur le pays. Porteur, avec le nouveau chef de l’exécutif, de ce vent du changement, le Premier ministre Guillaume Soro vient de placer la barre à un niveau encore plus haut. Pour être conseiller technique à la primature, plus besoin d’être un ancien pote ou un parent de Guillaume Soro. Pour recruter ces collaborateurs, celui-ci vient, en effet, de sortir de son chapeau, une idée pour le moins ingénieuse : lancer un appel à candidature. Le premier appel à candidature vient de paraître, le week-end écoulé, dans la presse et les détails de ce mode de recrutement devraient, par la même voie de presse, être relayés auprès des Ivoiriens. Selon le besoin, M. Soro procédera ainsi au recrutement de ses conseillers techniques. De nouveaux appels à candidature pourraient donc être publiés dans les jours à venir. De toute évidence, la démarche du chef du gouvernement ivoirien procède surtout de la transparence, aussi bien dans la forme que dans le fond. D’un point de vue formel, Guillaume Soro a fait publier, par plusieurs supports d’information, la liste des premiers
emplois disponibles à la primature. Quitte à tous ceux qui, informés de l’appel à candidature et qui remplissent les conditions, de postuler. Le second principe de bonne gouvernance qui sous-tend la démarche du Premier ministre Soro est la transparence dans le choix de tous ceux qui sont appelés à servir l’Etat, à un haut niveau. Le chef du gouvernement ivoirien marque donc son détachement d’avec les pesanteurs héritées de l’Accord de Linas-Marcoussis. Dans ce schéma, en vigueur depuis 2003, les partis
signataires, très puissants, imposaient aux Ivoiriens, qui ils voulaient.
Et, selon toute vraisemblance, cette procédure de recrutement, en totale rupture avec les pratiques traditionnelles, devrait permettre de rendre plus efficaces les services de la primature. Fini donc l’ère des collaborateurs fictifs, fini les effectifs pléthoriques de la période de la collaboration forcée. A titre d’illustration, l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, avait dans sa cour, près de 383 conseillers. Le principe de l’appel à candidature a donc pour vocation de mettre le holà aux pratiques moyenâgeuses consistant à récompenser parents et amis en les bombardant conseiller en tel ou tel domaine.
Indirectement, par cette mesure novatrice, c’est aux jeunes que Guillaume Soro tient à envoyer un message fort. Las d’attendre leur tour qui ne vient jamais, au sein de leurs formations politiques respectives, certains n’ont pas caché leur colère après la formation du gouvernement du 1er juin der
nier. Qualifiés mais sans occupations véritables, les ‘’jeunes loups’’ des partis politiques ont désormais l’occasion de prendre leur revanche sur la vieille garde, seule à tirer les marrons du feu depuis plus de cinquante ans. Guillaume Soro réinvente une nouvelle manière de gouverner autrement, avec la bénédiction du chef de l’exécutif, Alassane Ouattara. Tout en donnant un vrai coup de fouet à la réconciliation nationale, cette innovation aura pour mérite de mettre également un terme aux nominations claniques. Plus besoin de militer dans le parti du ministre ou d’être originaire de la même région que lui pour être promu. Pourvu que la trouvaille du Premier ministre Guillaume Soro fasse tache d’huile.
Marc Dossa