Les jours du FPI dans le paysage politique ivoirien sont comptés. Depuis le vendredi dernier, à la requête du député Kouassi Allomo, un groupe d’avocats a déposé une assignation en dissolution du Front populaire ivoirien (FPI) au tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. L’audience est fixée au 13 juillet. L’assignation, dont nous avons reçue copie, est motivée par les agissements de ce parti depuis le 29 novembre. Il s’agit des appels à des manifestations antidémocratiques, de recrutements illégaux de jeunes ivoiriens dans des milices, des recrutements de mercenaires, des pillages, destructions et incendies de biens d’autrui, des appels à la haine, des manipulations de l’opinion, par média d’Etat, des attaques contre des personnels des organisations internationales, des enlèvements, des tortures, des assassinats massifs, aux couleurs de génocide. Poursuivant, l’assignation indique que le FPI est à l’origine de la crise née de l’élection du 28 novembre 2010. De plus, il a été démontré à suffisance, que le FPI n’était nullement attaché aux principes qui gouvernent à la création d’un parti politique et qui ont commandé son autorisation en cette qualité : les principes du respect de la démocratie, des droits de l’homme et des lois de la République. Pour le collectif d’avocats, l’action en dissolution est fondée en ce que, depuis sa création, dans son fonctionnement, le FPI n’a cessé de poser des actes attentatoires aux valeurs sociales fondamentales, exprimées en règle de droit, tant dans la constitution, que dans les lois de la République. En plus, les actes criminels consistant à la destruction des bines publics et privés, et surtout aux violences faites aux personnes humaines, ont entraîné dans plusieurs cas, la mort de plusieurs citoyens. Ce qui a choqué et révolté la conscience de la société. Pour le salut de la République et conformément à l’article 21 de la loi no 93-668 du 9 aout 1993, stipulant que les partis politiques ou groupements politiques peuvent faire l’objet de dissolution, dans les cas de violation des principes constitutionnels notamment des articles 2,3,6 et 7 de la Constitution, de la violation des disposition des articles 4,5 et 8 de la loi du 9 août, le collectif d’avocats demande la dissolution du FPI. La justice suivra-t-elle les avocats dans leur demande ? Les jours à venir nous situeront.
Thiery Latt
Thiery Latt