La guéguerre qui fait rage à l'Office ivoirien des chargeurs suscite des interrogations. Dans cet entretien, Serge Ouattara, favorable à l'ancien conseil d'administration, fait la lumière sur cette affaire pour le moins ténébreuse.
Le Patriote : Pourquoi toute cette agitation autour de l'Office ivoirien des chargeurs (OIC) ?
Serge Ouattara : Ce qui explique tous ces bruits, c'est que M. Bakayoko Abdoul
Dramane, ancien employé de l'OIC qui a été nommé administrateur provisoire pour une période de six mois est, malheureusement, resté à ce poste au-delà de cette période. Il y est demeuré durant sept ans sans rendre compte aux propriétaires. Ce qui a amené ces derniers à nommer un mandataire judiciaire afin d'engager une action judiciaire pour faire un état des lieux. L'objectif étant de permettre aux propriétaires de bénéficier des fruits de leur bien.
Malgré toutes les actions judicaires, M. Bakayoko s'obstine à demeurer à la tête de l'OIC. Il vient de prendre une décision pour être à la tête de la structure de façon provisoire pour encore six mois. Pour nous, cela n'a pas de sens. On ne peut pas demander un sursis de six mois après sept ans sans rendre compte. En six mois, on ne peut pas faire ce qu'on n'a pas pu faire pendant sept ans. C'est cela le nœud du problème.
LP : Qu'a décidé la justice dans cette affaire ?
SO : Depuis le 1er juin 2011, le président du tribunal de première instance a signé une ordonnance désignant un mandataire judicaire en la personne de M Ouattara Boubacar, pour assurer la mission que je viens d'indiquer.
Cette décision a été confirmée le 1er juillet par le même tribunal parce que nous étions en référé. La décision confirme le mandataire judiciaire pour trois mois. Nous pensons que le débat juridique, en principe, est clos. Nous ne comprenons pas pourquoi M. Bakayoko veut se maintenir à la tête de l'OIC. Mieux, il a été mis sur la liste des personnes dont les avoirs ont été gelés. Il n'est donc pas crédible pour assurer la destinée d'une entreprise, fut-elle privée, contre la volonté des propriétaires.
LP : Que rapprochez-vous concrètement à M. Bakayoko dans sa gestion ?
SO : Nous lui reprochons le fait qu'en tant qu'administrateur, il veuille faire un communiqué pour dire qu'il a pris sur lui de révoquer des salariés de l'OIC, que nous étions. Il nous a refusé l'accès à l'OIC. Aujourd'hui, il dit que nous avons été licenciés. Depuis 2004, on nous a chassés. Nous avons fait constater cela par voie d'huissier. Nous avions demandé à l'époque, en tant que délégués, après les six mois au conseil d'administration de révoquer M. Bakayoko.
Nous décrions le fait que le pouvoir d'alors ait décidé par simple courrier de révoquer l'ancien directeur général de ses fonctions. A l'époque, j'étais délégué du personnel. J'ai dit non. Nous avions dit que la procédure n'avait pas été respectée et qu'un courrier signé de l'ancien ministre de l'Economie et des finances, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, ne suffisait pas pour révoquer un conseil d'administration et un directeur général.
LP : N'empêche, vos adversaires vous accusent récemment suite à une descente musclée à l'OIC, d'avoir fait main basse sur plusieurs millions de FCFA…
SO : Ce n'est pas exact. Nous, nous sommes partis avec une décision de justice pour aller installer le mandataire judiciaire. Nous y sommes allés avec un huissier, accompagné des éléments du commandant Wattao, sur réquisition sur procureur. A cette occasion, l'état des lieux des caisses a été fait. Le caissier a signé un avoir de 4 millions de FCFA à cet huissier (il nous présente le document signé du caissier, ndlr).
LP : Comment entrevoyez-vous la suite des évènements ?
SO : Nous pensons désormais que le ministre de tutelle qui est le ministre du Transport est mieux éclairé sur le dossier pour comprendre que quelqu'un qui a ses avoirs gelés, ne devrait pas être à la tête d'une entreprise qui est sous sa tutelle. Parce qu'on ne peut pas sanctionner quelqu'un et lui permettre en même temps d'avoir de l'argent ailleurs au détriment des propriétaires de cette entreprise. Je pense qu'avec la décision judicaire, le ministre devrait demander à M. Bakayoko de partir de l'OIC et permettre aux 17 agents qui sont restés sans salaire depuis sept ans de pouvoir retrouver la joie de vivre.
Réalisée par Thiery Latt
Le Patriote : Pourquoi toute cette agitation autour de l'Office ivoirien des chargeurs (OIC) ?
Serge Ouattara : Ce qui explique tous ces bruits, c'est que M. Bakayoko Abdoul
Dramane, ancien employé de l'OIC qui a été nommé administrateur provisoire pour une période de six mois est, malheureusement, resté à ce poste au-delà de cette période. Il y est demeuré durant sept ans sans rendre compte aux propriétaires. Ce qui a amené ces derniers à nommer un mandataire judiciaire afin d'engager une action judiciaire pour faire un état des lieux. L'objectif étant de permettre aux propriétaires de bénéficier des fruits de leur bien.
Malgré toutes les actions judicaires, M. Bakayoko s'obstine à demeurer à la tête de l'OIC. Il vient de prendre une décision pour être à la tête de la structure de façon provisoire pour encore six mois. Pour nous, cela n'a pas de sens. On ne peut pas demander un sursis de six mois après sept ans sans rendre compte. En six mois, on ne peut pas faire ce qu'on n'a pas pu faire pendant sept ans. C'est cela le nœud du problème.
LP : Qu'a décidé la justice dans cette affaire ?
SO : Depuis le 1er juin 2011, le président du tribunal de première instance a signé une ordonnance désignant un mandataire judicaire en la personne de M Ouattara Boubacar, pour assurer la mission que je viens d'indiquer.
Cette décision a été confirmée le 1er juillet par le même tribunal parce que nous étions en référé. La décision confirme le mandataire judiciaire pour trois mois. Nous pensons que le débat juridique, en principe, est clos. Nous ne comprenons pas pourquoi M. Bakayoko veut se maintenir à la tête de l'OIC. Mieux, il a été mis sur la liste des personnes dont les avoirs ont été gelés. Il n'est donc pas crédible pour assurer la destinée d'une entreprise, fut-elle privée, contre la volonté des propriétaires.
LP : Que rapprochez-vous concrètement à M. Bakayoko dans sa gestion ?
SO : Nous lui reprochons le fait qu'en tant qu'administrateur, il veuille faire un communiqué pour dire qu'il a pris sur lui de révoquer des salariés de l'OIC, que nous étions. Il nous a refusé l'accès à l'OIC. Aujourd'hui, il dit que nous avons été licenciés. Depuis 2004, on nous a chassés. Nous avons fait constater cela par voie d'huissier. Nous avions demandé à l'époque, en tant que délégués, après les six mois au conseil d'administration de révoquer M. Bakayoko.
Nous décrions le fait que le pouvoir d'alors ait décidé par simple courrier de révoquer l'ancien directeur général de ses fonctions. A l'époque, j'étais délégué du personnel. J'ai dit non. Nous avions dit que la procédure n'avait pas été respectée et qu'un courrier signé de l'ancien ministre de l'Economie et des finances, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, ne suffisait pas pour révoquer un conseil d'administration et un directeur général.
LP : N'empêche, vos adversaires vous accusent récemment suite à une descente musclée à l'OIC, d'avoir fait main basse sur plusieurs millions de FCFA…
SO : Ce n'est pas exact. Nous, nous sommes partis avec une décision de justice pour aller installer le mandataire judiciaire. Nous y sommes allés avec un huissier, accompagné des éléments du commandant Wattao, sur réquisition sur procureur. A cette occasion, l'état des lieux des caisses a été fait. Le caissier a signé un avoir de 4 millions de FCFA à cet huissier (il nous présente le document signé du caissier, ndlr).
LP : Comment entrevoyez-vous la suite des évènements ?
SO : Nous pensons désormais que le ministre de tutelle qui est le ministre du Transport est mieux éclairé sur le dossier pour comprendre que quelqu'un qui a ses avoirs gelés, ne devrait pas être à la tête d'une entreprise qui est sous sa tutelle. Parce qu'on ne peut pas sanctionner quelqu'un et lui permettre en même temps d'avoir de l'argent ailleurs au détriment des propriétaires de cette entreprise. Je pense qu'avec la décision judicaire, le ministre devrait demander à M. Bakayoko de partir de l'OIC et permettre aux 17 agents qui sont restés sans salaire depuis sept ans de pouvoir retrouver la joie de vivre.
Réalisée par Thiery Latt