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Société Publié le jeudi 7 juillet 2011 | Le Patriote

Motus : Mensonges

On aurait ri et même ricané si la question n’était pas sérieuse. Du moins, si le relais du FPI ne se trompait pas de régime. Affirmer que « le régime Ouattara menace la liberté d’expression et veut tuer la presse libre » est un grossier mensonge. Il n’y a qu’à voir la rapidité avec laquelle les journaux bleus sont revenus sur le marché, pour s’en rendre compte. Si la presse n’était pas libre, les organes de la refondation n’auraient pu pas écrire ce qu’ils disent en ce moment. Si un régime a constitué notre bourreau, c’est bien celui de Gbagbo Seplou. On voudrait prendre les Ivoiriens pour des amnésiques, qu’on ne s’y serait pas pris autrement. Dès les premières heures du pouvoir de l’opposant historique, le sang de la presse a coulé. Des journalistes bien connus ont été arrêtés, humiliés et torturés dans les camps de Gendarmerie de Koumassi et d’Agban. Pour avoir commis le crime de ne pas faire la louange de l’ancien président. En septembre 2002, quand la guerre a éclaté, le pouvoir d’alors a décrété que des journaux faisaient le lit de la rébellion et devaient être traités sans pitié. Les journaux de l’opposition ont été pillés, saccagés, et leurs animateurs sont entrés en clandestinité, pour éviter de se faire tuer comme de vulgaires malfrats. Quand les responsables de ces journaux, au cours d’une rencontre à la Maison de la Presse, ont demandé la protection du ministre de la défense de la période, Lida Kouassi Moise, la réponse a été très cinglante : « vous avez pris le parti de la rébellion ! » De nouveau, nous sommes « entrés en brousse », pour parler comme la « doxa » ivoirienne. Nos amis des organes du FPI ont applaudi devant notre malheur. En 2004, à la veille de l’opération dite « dignité », le siège du Patriote, des défunts « 24h » et « Libéral nouveau » ont été pillés, saccagés et incendiés. Personne n’a levé le petit doigt pour dénoncer la barbarie de Blé Goudé et de ses jeunes patriotards. Mais diantre, où étaient-ils les nouveaux procureurs quand le policier Dago Séri abattait froidement le correspondant de RFI, Jean Hélène ? Où se cachaient-ils les donneurs de leçons quand les gardes chiourmes du FPI enlevaient le journaliste Guy André Kieffer, introuvable à ce jour ? Arrêtons la comédie ! Qui, plus que Ouattara a subi les anathèmes et les diabolisations des adjuvants du FPI ? Pour son attachement à la liberté et à la démocratie, il n’a jamais inquiété un journal et n’entend pas le faire maintenant.
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