Plus de 175 obus et autres armes de guerre ont été saisis dans le département de Tabou et remis aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), a fait savoir une source crédible. Dans un rapport confidentiel, le Comité d’éveil et de paix (Cep), mis en place aux heures chaudes de la crise post-électorale, donne les détails des armes recueillis. Sur la période du 10 au 20 avril 2011, ce sont, entre autres, 98 lance-roquettes, 4 armes lourdes, 43 Flammes, 150 obus, 114 kalachnikovs, 215 chargeurs, 110 grenades, 15 crapauds et 24 fusils mitrailleurs qui ont été récupérés. Ensuite, sur la période allant du 21 au 30 avril 2011, le Cep a pu récupérer 12 lance-roquettes, 3 armes lourdes, 15 Flammes, 27 obus, 38 kalachnikovs, 49 chargeurs, 7 cycles, 17 grenadiers, 2 crapauds, 10 mitrailleurs et 2 mortiers. « Ce rapport ne prend pas en compte les armes que les Frci ont pu découvrir elles-mêmes », a souligné notre source. Conduit par Armand Clarck, le comité d’éveil et de paix, rappelons-le, s’est assigné pour mission d’œuvrer au retour de la paix dans le département de Tabou, de récupérer et de restituer des armes aux autorités compétentes. Par ailleurs, le Cep travaille à la consolidation de la cohésion sociale. « La politique n’a pas été bien comprise à Tabou. Plutôt que de faire la politique de développement, on a fait de la politique ethnique ou même partisane parce que les cadres ont oublié leur rôle pour se retrancher dans des considérations de partis. La politique, nous semble-t-il, a pour but de regrouper l’ensemble des forces vives du département malgré les divergences d’opinions. Malheureusement, ici quand on est Lmp on est contre celui du Rhdp et vice versa. Ce qui est à l’origine de ces problèmes », a regretté Mamadou Dame Diop, vice-président de ce comité. Qui a ajouté que « des jeunes de la galaxie patriotique sont venus me voir. De même, il y a des cadres Lmp qui sont à Abidjan que j’ai mis en rapport avec le lieutenant Coulibaly (commandant des Frci à Tabou, ndlr) pour les aider à revenir ». Tabou, ont soutenu des habitants, constitue une véritable poudrière à pacifier. Pis, sa proximité avec le Liberia et la porosité de la frontière en font une zone très sensible au plan sécuritaire. « Ce qui a été récupéré n’est qu’une petite partie. Du travail reste à faire», dit-on à Tabou.
Jonas BAIKEH
Jonas BAIKEH