Une seule équation se pose, aujourd’hui à l’ancien parti au pouvoir : comment survivre ? Le débat au sein des partisans du président battu, fait rage. Et les éclats de voix que l’on entend en provenance de ses officines indiquent que la réponse à la question n’est pas aisée. Mais en attendant, il faut garder la tête au-dessus de l’eau. Alors, ces champions des formules fracassantes s’adonnent à leur sport favori. Ils parlent, parlent et encore, et encore. Pendant dix ans, ils n’ont fait que cela. Là où il s’agissait de poser des actes, d’agir, ils n’ont fait que ergoter. S’ils ont fait cela alors que ce ne sont pas des opportunités d’être concrets qui leur manquaient le plus, ce n’est pas maintenant qu’ils sont réduits à ne rien faire qu’ils s’occuperont. En septembre 2002, pendant qu’ils péroraient, la rébellion dont ils moquaient les acteurs futurs s’est emparée du pays. Evidemment, passer de la parole à l’acte n’étant pas leur fort, surtout quand il s’agit de travailler pour le pays, le bon peuple de Côte d’Ivoire a été ahuri de constater que venant d’eux, toute la force dont ils disaient disposé, n’étaient que paroles en l’air. Et les refondateurs, du fond de leur double défaite, continuent de bavarder. Bientôt, la cacophonie va s’installer. On entend dire qu’il faut au régime en place, une opposition crédible. C’est à peine si les soutiens extérieurs des socialistes ivoiriens à la dérive, ne demandent pas aux houphouétistes au pouvoir de donner les moyens de renaissance à l’ancien parti au pouvoir. Où a-t-on vu cela ? Comme le pouvoir, est-on tenté de dire, l’opposition ne se donne pas. Elle se bâtie. Elle s’impose au pouvoir par ses propres moyens. Koul que ses camarades de parti aiment d’amour mourir, a promis une opposition à la hauteur du pays et du parti ou pouvoir en 2015. On en tremble déjà ! Maintenant, le problème est de savoir si le grand parti d’opposition qu’a été l’ancien parti au pouvoir, est sur la voie de renaissance. Il est important de savoir si le bon peuple de Côte d’Ivoire est encore disposé à lui accorder la place qui était la sienne en ces temps-là. Parvenu au pouvoir, le bon peuple de Côte d’Ivoire se rappelle que ce parti-là a arboré d’autres habits. En place du paradis promis, il a offert l’enfer. Dans ces conditions le retour dans l’estime ne sera pas pour demain. Car, dit le sage, qui a bu, boira ; qui a volé volera et qui a tué, tuera. Rien qu’à penser aux années « refondation », le bon peuple de Côte d’Ivoire a froid dans le dos.
Raoul Mapiéchon
Raoul Mapiéchon
