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Politique Publié le vendredi 8 juillet 2011 | Nord-Sud

Changement à la tête des Frci - L’armée de Gbagbo définitivement morte

© Nord-Sud Par Nathan Kone
Nominations au sein de l`armée: le Président Alassane Ouattara a reçu les officiers généraux et officiers supérieurs des Forces républicaines promus à de nouvelles responsabilités
Jeudi 7 juillet 2011. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le Président de la République accorde une audience aux nouveaux patrons de la défense et de la sécurité nationale. ok Photo: de g. à dr. les généraux Soumaila Bakayoko, Michel Gueu, Bredou Mbia, Detoh Letoh, Sékou Touré, le colonel-major Jean-Jacques Réné Ouégnin
Les nominations opérées, hier par le président de la République, Alassane Ouattara, au sommet de la hiérarchie des Forces républicaines de Côte d’Ivoire et de la police nationale, sonnent le glas de l’armée de Laurent Gbagbo.

Le jeu de chaises musicales tant attendu dans la grande muette ivoirienne, est donc intervenu, hier. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que le vent du changement qu’il fait souffler à la tête des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), est symbolique à plusieurs titres.
En choisissant le général de division, Soumaïla Bakayoko, pour commander les Frci, Alassane Ouattara démontre toute sa reconnaissance aux combattants de la démocratie qui l’ont aidé à prendre le contrôle de tous les leviers de l’Etat. Ce sont, en effet, les Frci (adjonction des ex-Forces armées des Forces nouvelles et des ex-Fds) qui vainquirent Laurent Gbagbo, dans le bras de fer que celui-ci avait décidé d’engager. Qui mieux que Soumaïla Bakayoko qui a coordonné l’offensive des Frci, pouvait succéder à Philippe Mangou, à la tête de l’état-major des armées ?
Outre la gratitude qui sous-tend la nomination de l’ancien chef d’état-major des ex-FaFn, le président de la République et le Premier ministre, ministre de la Défense, envoient un signal fort sur ce qu’ils entendent faire de la nouvelle armée. Chantres de la vraie rupture avec l’ordre ancien, Alassane Ouattara et Guillaume Soro veulent visiblement rebâtir une armée au service du développement. C’est ce qui justifie que, pour leur casting, MM. Ouattara et Soro ont préféré aux saint-cyriens et autres spécialistes des tactiques de guerre pourtant bien nombreux, un militaire du génie. Le général Bakayoko qui a grandement contribué à donner une âme aux ex-FaFn, est aujourd’hui, appelé à redorer l’image des Frci, ces temps-ci, détériorée. Mais, de toute évidence, la mission du ‘’vieux’’ pourrait être transitoire, à l’image du gouvernement du 1er juin 2011. Après avoir fait asseoir la nouvelle armée sur ses fondements, Soumaïla Bakayoko, désormais général de division, pourrait passer la main. Surtout que cet officier supérieur issu des ex-Forces armées nationales de Côte d’Ivoire n’est pas loin de faire valoir ses droits à la retraite. Qui pour le remplacer au terme de sa mission ? Plusieurs noms circulent déjà. Si certains misent sur l’ancien ’’comterre’’, le général Firmin Détho Létho, bombardé chef d’état-major adjoint des Frci, d’autres sources verraient bien le désormais général de division, Michel Gueu, continuer l’œuvre du ‘’vieux’’. La posture de chef d’état-major particulier du chef de l’Etat que celui-ci occupe dorénavant lui en taille justement le bon profil.
Les autres militaires, gendarmes et policiers dignes de la République sont Nicolas Kouakou, ancien patron du Centre de commandement intégré, désormais le chef de cabinet militaire du Premier ministre ; Brédou M’Bia, directeur général de la Police nationale ; Sékou Touré, nouveau ‘’comterre’’ ; Jean-Jacques René Ouégnin, commandant les forces aériennes et Djakaridja Konaté, patron de la marine.

Que dire des autres mouvements ?
S’agissant du général Edouard Tiapé Kassaraté, son départ était plus ou moins attendu. N’eût été les prolongations imposées par Laurent Gbagbo au terme du second tour de la présidentielle, cet officier supérieur aurait déjà fait valoir ses droits à la retraite. A la faveur du dénouement de la crise post-électorale, il faisait partie des premiers généraux qui ont fait allégeance à Alassane Ouattara. Outre les assurances qu’il lui a données sur son sort, le nouveau président de la République lui a même confié la mission de ramener ses hommes sur le terrain pour renforcer la sécurité dans le pays. Après avoir fait ce qu’il pouvait, Alassane Ouattara n’avait d’autres choix que de lui permettre de ‘’se reposer’’.
Concernant le général Philippe Mangou, il est sans doute victime de sa fébrilité et de ses tergiversations. Alors qu’on l’annonçait comme un des ralliés de la première heure au nouveau pouvoir, le général Mangou choisit de rester fidèle à Laurent Gbagbo jusqu’à la fin. Son avenir à la tête de la grande muette se dessinait donc en pointillés avec Alassane Ouattara puisque ce sont les soldats qui l’ont très tôt reconnu qui ont défait Mangou et les troupes de Laurent Gbagbo.
Sorti sain et sauf de la guerre de deux mois pour le contrôle du pouvoir exécutif, la seule satisfaction de Philippe Mangou, c’est qu’il prendra une retraite dorée, avec ses quatre étoiles.

Marc Dossa
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