Originaire de Gagnoa, Bohui Gnakoury Marcelin est fils et cadre du canton Guébié. Il est ressortissant du village de la Sous-préfecture de Gnagbodougnoa et du quartier Diahorélilié. Nous l’avons rencontré à la Maison du PDCI-RDA, le mercredi 6 juillet dernier, lors de la mise en place du Comité électoral dudit parti. Au regard des rêveries et des faux espoirs entretenus par certains de ses parents, il se dit révolté et lance un appel pressant à ses parents Guébié.
Monsieur Bohui, depuis un moment, on vous voit aux côtés des hommes politiques. Que se passe-t- il ?
Mais, il y a longtemps que je suis auprès des hommes politiques. Ça ne date pas d’aujourd’hui. J’ai d’abord été militant du Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (MEECI) avant d’être aujourd’hui ce que je suis. Après le MEECI, je suis allé en France pour des raisons d’études. J’ai milité dans la délégation du PDCI en France où j’étais chargé des Affaires Extérieures. Et depuis plus de 15 ans, je suis rentré au pays. Dès mon arrivée, j’ai continué à militer au PDCI. C’est pour des raisons personnelles que je ne partais plus au village. Vous connaissez la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire. C’étaient mes frères qui conduisaient les rênes au pouvoir. Et une fois qu’on arrivait au village, puisque nous ne sommes pas du même bord politique qu’eux, ils avaient une manière repoussante de nous regarder. Quand il y avait des réunions du canton Guébié, dès que j’arrive, les gens se taisent parce que je suis du PDCI auquel ils sont opposés. Mais, chemin faisant, ils ont
remarqué le dynamisme que j’insufflais à la population du Guébié, ils m’ont élu président de la
Mutuelle du Guébié. Après donc la Mutuelle du Guébié, je suis présentement le président de la mutuelle de développement de la Sous-préfecture de Gnagbodougnoa. Donc, j’ai toujours milité au PDCI, mais je n’avais jamais voulu lutter contre mes aînés qui étaient là. Je m’étais mis en retrait. Je pense, aujourd’hui, que le moment est venu pour que, nous jeunes, nous puissions nous faire voir et mettre nos compétences au service des populations qui nous sollicitent. C’est pourquoi, j’ai repris les réunions politiques du PDCI et plus particulièrement de la délégation de Gagnoa.
En tant que fils du Guébié et militant du PDCI-RDA, n’avez-vous pas de problème avec vos parents qui soutiennent mordicus Laurent Gbagbo après l’affaire Kragbé Gnagbé ?
Je crois que les gens ont une manière de réfléchir à certains moments. Quand ils savent que tu es militant du PDCI, ils ont une manière de te classer. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut renier ton parti politique et les suivre aveuglement. Si je quittais le PDCI pour le FPI, que penseraient les gens.
On dirait que je ne suis pas un militant de conviction. On n’aura même pas de considération pour moi. Il faut défendre ses convictions même si on doit en mourir physiquement ou politiquement. Il faut être constant en matière politique. C’est pourquoi, je n’ai jamais voulu aller au FPI même quand mes frères me le demandaient. On a, certes, entretenu des relations dans le cadre de notre Sous- préfecture, mais pas dans le cadre politique.
Qu’est-ce que vous pensez des relations entre le canton Guébié et le PDCI, après la crise de 1970 ?
Ce sont des choses qui sont passées et auxquelles je ne veux plus revenir. Il n’y a pas eu que des événements du Guébié. Il y a eu aussi le problème Sanwi. Et tout dernièrement, ce qu’on peut appeler la rébellion du Nord. A chaque époque, il y a des événements. Mais on pardonne, on se réconcilie dans l’intérêt supérieur du pays. On ne doit plus revenir sur le problème du Guébié qui a eu lieu, il y a plus de 40 ans. On parle actuellement de la crise postélectorale.
Que dites-vous à vos frères du Guébié qui ont massivement soutenu Laurent Gbagbo et qui pensent encore qu’il va revenir au pouvoir ?
Je leur ai toujours dit de ne pas rêver. Gbagbo ne reviendra plus au pouvoir. Aujourd’hui, nous avons un Président, en la personne d’Alassane Ouattara, qu’il faut soutenir pour développer notre pays. Et obtenir le développement que nous souhaitons dans le canton Guébié. Je viens de faire une tournée dans le canton Guébié pour leur dire de tourner définitivement la page Laurent Gbagbo et de s’inscrire dans le processus de paix engagé par le Président Alassane Ouattara et sur la voie du développement qu’il a promis. Depuis plus de 40 ans, le canton Guébié n’a véritablement pas bénéficié des actions de développement de la Côte d’Ivoire. Va-t-on attendre dans la misère et laisser passer le développement tout près de nous ? Je crois qu’après ma dernière tournée, ils ont tous compris.
Quel message pour la dynamique de paix et de réconciliation nationale ?
Je demande à tout le monde d’oublier. Ce sont des choses de la vie qui arrivent. Et il faut pouvoir et savoir les pardonner pour avancer ensemble et développer notre communauté.
Entretien réalisé par GUY TRESSIA
Monsieur Bohui, depuis un moment, on vous voit aux côtés des hommes politiques. Que se passe-t- il ?
Mais, il y a longtemps que je suis auprès des hommes politiques. Ça ne date pas d’aujourd’hui. J’ai d’abord été militant du Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (MEECI) avant d’être aujourd’hui ce que je suis. Après le MEECI, je suis allé en France pour des raisons d’études. J’ai milité dans la délégation du PDCI en France où j’étais chargé des Affaires Extérieures. Et depuis plus de 15 ans, je suis rentré au pays. Dès mon arrivée, j’ai continué à militer au PDCI. C’est pour des raisons personnelles que je ne partais plus au village. Vous connaissez la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire. C’étaient mes frères qui conduisaient les rênes au pouvoir. Et une fois qu’on arrivait au village, puisque nous ne sommes pas du même bord politique qu’eux, ils avaient une manière repoussante de nous regarder. Quand il y avait des réunions du canton Guébié, dès que j’arrive, les gens se taisent parce que je suis du PDCI auquel ils sont opposés. Mais, chemin faisant, ils ont
remarqué le dynamisme que j’insufflais à la population du Guébié, ils m’ont élu président de la
Mutuelle du Guébié. Après donc la Mutuelle du Guébié, je suis présentement le président de la mutuelle de développement de la Sous-préfecture de Gnagbodougnoa. Donc, j’ai toujours milité au PDCI, mais je n’avais jamais voulu lutter contre mes aînés qui étaient là. Je m’étais mis en retrait. Je pense, aujourd’hui, que le moment est venu pour que, nous jeunes, nous puissions nous faire voir et mettre nos compétences au service des populations qui nous sollicitent. C’est pourquoi, j’ai repris les réunions politiques du PDCI et plus particulièrement de la délégation de Gagnoa.
En tant que fils du Guébié et militant du PDCI-RDA, n’avez-vous pas de problème avec vos parents qui soutiennent mordicus Laurent Gbagbo après l’affaire Kragbé Gnagbé ?
Je crois que les gens ont une manière de réfléchir à certains moments. Quand ils savent que tu es militant du PDCI, ils ont une manière de te classer. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut renier ton parti politique et les suivre aveuglement. Si je quittais le PDCI pour le FPI, que penseraient les gens.
On dirait que je ne suis pas un militant de conviction. On n’aura même pas de considération pour moi. Il faut défendre ses convictions même si on doit en mourir physiquement ou politiquement. Il faut être constant en matière politique. C’est pourquoi, je n’ai jamais voulu aller au FPI même quand mes frères me le demandaient. On a, certes, entretenu des relations dans le cadre de notre Sous- préfecture, mais pas dans le cadre politique.
Qu’est-ce que vous pensez des relations entre le canton Guébié et le PDCI, après la crise de 1970 ?
Ce sont des choses qui sont passées et auxquelles je ne veux plus revenir. Il n’y a pas eu que des événements du Guébié. Il y a eu aussi le problème Sanwi. Et tout dernièrement, ce qu’on peut appeler la rébellion du Nord. A chaque époque, il y a des événements. Mais on pardonne, on se réconcilie dans l’intérêt supérieur du pays. On ne doit plus revenir sur le problème du Guébié qui a eu lieu, il y a plus de 40 ans. On parle actuellement de la crise postélectorale.
Que dites-vous à vos frères du Guébié qui ont massivement soutenu Laurent Gbagbo et qui pensent encore qu’il va revenir au pouvoir ?
Je leur ai toujours dit de ne pas rêver. Gbagbo ne reviendra plus au pouvoir. Aujourd’hui, nous avons un Président, en la personne d’Alassane Ouattara, qu’il faut soutenir pour développer notre pays. Et obtenir le développement que nous souhaitons dans le canton Guébié. Je viens de faire une tournée dans le canton Guébié pour leur dire de tourner définitivement la page Laurent Gbagbo et de s’inscrire dans le processus de paix engagé par le Président Alassane Ouattara et sur la voie du développement qu’il a promis. Depuis plus de 40 ans, le canton Guébié n’a véritablement pas bénéficié des actions de développement de la Côte d’Ivoire. Va-t-on attendre dans la misère et laisser passer le développement tout près de nous ? Je crois qu’après ma dernière tournée, ils ont tous compris.
Quel message pour la dynamique de paix et de réconciliation nationale ?
Je demande à tout le monde d’oublier. Ce sont des choses de la vie qui arrivent. Et il faut pouvoir et savoir les pardonner pour avancer ensemble et développer notre communauté.
Entretien réalisé par GUY TRESSIA