Dans les états-majors des partis politiques à Gagnoa, on ne sent véritablement pas les acteurs. « C’est parce que la campagne n’est pas encore ouverte », s’est justifié un militant houphouétiste, rencontré devant le Qg de son parti, sous le Fromager. En attendant cette ouverture officielle des campagnes dont parle ce disciple d’Houphouet, dans les coulisses des noms se murmurent. Il s’agit de leaders de chaque parti politique. Ce sont le professeur Maurice Kacou Guikahué pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Alexis Zékré pour le Rassemblement des républicains (Rdr) et Alassane Salif N’diagne pour l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci). Leurs militants respectifs caressent le secret espoir de les voir à l’hémicycle. Mais avant d’accéder à ce poste, il faut passer par des élections. Qui des trois a le meilleur profil ? A l’Udpci, les militants misent sur l’expérience politique de leur ‘’cheval’’. Il fut membre du gouvernement sous Houphouet-Boigny. Actuellement secrétaire général de son parti, il a une expérience certaine puisqu’il a déjà géré la commune de Gagnoa en tant que maire. C’est donc un homme qui connaît mieux les réalités du Fromager. Au niveau de la case verte, les militants jurent sur leur supériorité numérique pour faire pencher la balance en leur faveur, comme c’était le cas au 1er tour du scrutin présidentiel où le Rdr a pris une avance sur les autres concurrents notamment en zone urbaine. Quant au parti cinquantenaire, il pense que cinq décennies d’existence sur le terrain politique sont un gage d’expérience et de confiance qui doit militer pour lui. Contrairement aux militants qui avancent des noms, les responsables politiques se veulent prudents sur la question. « La direction nationale du parti ne nous a donné aucun mot d’ordre et nous nous en tenons à cela. On ne peut pas se lever un matin et dire que je suis candidat du Rdr. Pour l’instant, nous n’avons aucune déclaration de candidature aux législatives, il n’y a aucun nom qui est dégagé », a tranché Brahima Koné, secrétaire départemental du Rdr. Pour lui, il faut respecter la discipline du parti qui recommande que toute candidature émane de la hiérarchie. Si l’on s’en tient au découpage électoral de Gagnoa, il est prévu deux postes de députation dans la commune et un poste pour la sous-préfecture. La bataille sera donc rude pour le choix du candidat Rhdp si d’aventure cette coalition politique devait aller en candidature unique. Pour départager les uns et les autres, certains militants du Rdr proposent que ce choix soit fait sur la base des résultats du 1er tour de la présidentielle. Si cette formule était retenue, elle ferait l’affaire des deux poids lourds du Rhdp que sont le Rdr et le Pdci. Ainsi l’on aurait dans la commune, un député ‘’républicain’’ et l’autre issu de l’ancien parti unique. Naturellement cette proposition n’est pas du goût des autres alliés du Rhdp. Leurs militants estiment que s’ils ont obtenu un faible résultat au 1er tour, cela est imputable aux empêchements de vote dont ils ont été victimes. Par conséquent, ils souhaiteraient qu’on tienne compte d’eux dans le choix des futurs candidats aux législatives pour ne pas toujours faire la part belle aux plus grands. Pour sa part, nonobstant sa fragilité actuelle, le Front populaire ivoirien (Fpi) a toutes les chances de l’emporter dans la sous-préfecture.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa