Le retard sous toutes ses formes, les absences aux cérémonies officielles, et au travail diminuent dans l’administration publique. Avec l’avènement du président Ouattara, la rigueur est de mise dans la gestion du temps. Un «esprit nouveau » est en train de naître en l’Ivoirien.
La gare de «wôrô-wôrô» du Plateau au quartier Cocody-Angré, d’ordinaire grouillant de monde à 8 h, est déserte ce mercredi, 6 juillet, matin. Les ‘’gnambolo’’(les chargeurs) qui s’activent à charger les taxis vers d’autres destinations informent qu’il n’y a plus de véhicule pour le Plateau. «Maintenant, on charge les véhicules qui vont au Plateau à partir de 5h30. Ceux qui viennent après 8 h n’ont plus de chance d’arriver au travail à l’heure. Parce qu’il n’y a quasiment plus de taxis en ce moment», prévient S. Abou, un chargeur de taxi. Ce message est bien perçu par les travailleurs de la fonction publique. Les horaires de travail ayant été modifiés par Gnamien Konan, ministre de la Fonction publique et des reformes administratives. Désormais, a déclaré le ministre, « le travail commence à 7h30 et prend fin à 16h30, avec une pause d’une heure entre 12h30 et 13h30 ». Avec ces nouvelles mesures, nombre d’Ivoiriens ont opéré une rupture avec «l’heure africaine». Ils n’hésitent pas à prendre d’assaut les gares de taxis communaux et autres véhicules de transport, les arrêts de bus pour rallier les lieux de travail. En témoignent les embouteillages sur les artères de la capitale économique, tôt le matin. Selon A.M, fonctionnaire à la cité administrative rencontré à l’immeuble ‘’la Pyramide’’ au Plateau, les bouchons sur les voies ont changé d’heure avec la modification des horaires de travail. «C’est à partir de 6 h du matin que les embouteillages surviennent au lieu de 8 h ou 9 h par le passé. Les heures d’embouteillages ont changé. Et cela, parce que personne ne veut être en retard au travail», a-t-il fait remarquer. Avant d’ajouter que le changement attendu par les Ivoiriens doit commencer par la ponctualité.
Rupture avec « l’heure africaine »…
A la Direction de la planification et des programmes(Dpp), au ministère des Ressources animales et halieutiques, à la tour C, les agents sont soumis au système de pointage à l’arrivée au service comme au départ. «Ici, chacun marque son heure d’arrivée et de départ. Et chaque jour, les listes de présence sont transmises à la direction des affaires administratives et financières », informe un agent du service du personnel. Sur plusieurs fiches de pointage, l’heure d’arrivée (07h30) est respectée à 70%. Les retards observés n’excèdent pas les 30 minutes. Toujours au Dpp, Bango Sébastien souligne que son service n’est pas soumis aux horaires tels que fixés à cause du rythme effréné du travail. C’est une véritable course contre la montre. « Même si on dit que ‘’Abidjan est coupé’, nous avons l’obligation d’être là. Vu l’urgence des tâches, nous travaillons à des heures indues. Très souvent, c’est à partir de 15 h que nous recevons des documents sur lesquels nous devons travailler et qui doivent être remis au ministre le lendemain matin. Chez nous, le temps est très précieux», explique l’ingénieur de conception et de stratégie au service de l’évaluation. A l’en croire, la modification des horaires de travail va contribuer à l’amélioration du rendement de l’administration ivoirienne qui souffre de beaucoup de tares. Même son de cloche au ministère de la Fonction publique d’où est parti cette mesure. Selon les vigiles, les premiers à arriver sur les lieux, la majorité des travailleurs sont présents à partir de 6h40. Et les retardataires, dévoilent-ils, « ferment le portail » autour de 7h20. « Depuis l’instauration de la mesure, les travailleurs de la fonction publique sont à l’heure. Ils arrivent tous avant 7h30. Même le ministre arrive avant 7h00», confie un agent de la sécurité. La rigueur est de mise, selon une source introduite, dans les services d’impôts et de trésoreries.
… mais des difficultés avec « l’heure Ouattara »
Ici, ajoute-t-il, les agents, sont soumis à une demande d’explication lorsqu’ils arrivent au-delà de 7h30. Cependant, l’on continue d’assister aux retards dans plusieurs administrations publiques. Certains fonctionnaires expliquent ces désagréments par les difficultés de déplacement vu les embouteillages et la dégradation des routes. «C’est vrai qu’on nous demande d’être à l’heure. Mais pour nous qui n’avons pas de véhicule et qui sommes à Yopougon, il est difficile d’être présent à 7h30. Les bus sont en nombre insuffisant et les routes sont en mauvais état. Aujourd’hui, les embouteillages sont de plus en plus monstrueux autour de 7h du matin. Et cela nous cause beaucoup de désagréments », déplore S. N’Goran, agent du ministère de l’Education nationale. Pour lui, «l’heure Ouattara» présente beaucoup d’avantages pour l’administration, mais elle crée des ennuis aux travailleurs. Car, dit-il, ces derniers ne bénéficient pas des conditions adéquates pour faire face aux changements. Dans cette même veine, d’autres évoquent les difficultés auxquelles ils sont confrontés à la descente du boulot. « Avant, c’étaient seulement les agents des régies d’assurances et structures bancaires qui finissaient à 16h30. Maintenant, ce sont tous les travailleurs qui descendent au même moment. Cela fait que nous trainons souvent jusqu’à 18h au Plateau, pour ne rentrer qu’à 21 heures à la maison ; faute de véhicule de transport. Pour être aussi à l’heure, on ne sait pas si on doit se réveiller à 4h du matin», déplore Dago J, fonctionnaire à la tour D. Pour lui, les nouveaux horaires de travail pouvaient être un remède pour l’administration ivoirienne, si le transport ne constituait pas un obstacle. Ils souhaitent que cette nouvelle donne soit suivie des mesures d’accompagnement.
Dacoury Vincent, Stagiaire
La gare de «wôrô-wôrô» du Plateau au quartier Cocody-Angré, d’ordinaire grouillant de monde à 8 h, est déserte ce mercredi, 6 juillet, matin. Les ‘’gnambolo’’(les chargeurs) qui s’activent à charger les taxis vers d’autres destinations informent qu’il n’y a plus de véhicule pour le Plateau. «Maintenant, on charge les véhicules qui vont au Plateau à partir de 5h30. Ceux qui viennent après 8 h n’ont plus de chance d’arriver au travail à l’heure. Parce qu’il n’y a quasiment plus de taxis en ce moment», prévient S. Abou, un chargeur de taxi. Ce message est bien perçu par les travailleurs de la fonction publique. Les horaires de travail ayant été modifiés par Gnamien Konan, ministre de la Fonction publique et des reformes administratives. Désormais, a déclaré le ministre, « le travail commence à 7h30 et prend fin à 16h30, avec une pause d’une heure entre 12h30 et 13h30 ». Avec ces nouvelles mesures, nombre d’Ivoiriens ont opéré une rupture avec «l’heure africaine». Ils n’hésitent pas à prendre d’assaut les gares de taxis communaux et autres véhicules de transport, les arrêts de bus pour rallier les lieux de travail. En témoignent les embouteillages sur les artères de la capitale économique, tôt le matin. Selon A.M, fonctionnaire à la cité administrative rencontré à l’immeuble ‘’la Pyramide’’ au Plateau, les bouchons sur les voies ont changé d’heure avec la modification des horaires de travail. «C’est à partir de 6 h du matin que les embouteillages surviennent au lieu de 8 h ou 9 h par le passé. Les heures d’embouteillages ont changé. Et cela, parce que personne ne veut être en retard au travail», a-t-il fait remarquer. Avant d’ajouter que le changement attendu par les Ivoiriens doit commencer par la ponctualité.
Rupture avec « l’heure africaine »…
A la Direction de la planification et des programmes(Dpp), au ministère des Ressources animales et halieutiques, à la tour C, les agents sont soumis au système de pointage à l’arrivée au service comme au départ. «Ici, chacun marque son heure d’arrivée et de départ. Et chaque jour, les listes de présence sont transmises à la direction des affaires administratives et financières », informe un agent du service du personnel. Sur plusieurs fiches de pointage, l’heure d’arrivée (07h30) est respectée à 70%. Les retards observés n’excèdent pas les 30 minutes. Toujours au Dpp, Bango Sébastien souligne que son service n’est pas soumis aux horaires tels que fixés à cause du rythme effréné du travail. C’est une véritable course contre la montre. « Même si on dit que ‘’Abidjan est coupé’, nous avons l’obligation d’être là. Vu l’urgence des tâches, nous travaillons à des heures indues. Très souvent, c’est à partir de 15 h que nous recevons des documents sur lesquels nous devons travailler et qui doivent être remis au ministre le lendemain matin. Chez nous, le temps est très précieux», explique l’ingénieur de conception et de stratégie au service de l’évaluation. A l’en croire, la modification des horaires de travail va contribuer à l’amélioration du rendement de l’administration ivoirienne qui souffre de beaucoup de tares. Même son de cloche au ministère de la Fonction publique d’où est parti cette mesure. Selon les vigiles, les premiers à arriver sur les lieux, la majorité des travailleurs sont présents à partir de 6h40. Et les retardataires, dévoilent-ils, « ferment le portail » autour de 7h20. « Depuis l’instauration de la mesure, les travailleurs de la fonction publique sont à l’heure. Ils arrivent tous avant 7h30. Même le ministre arrive avant 7h00», confie un agent de la sécurité. La rigueur est de mise, selon une source introduite, dans les services d’impôts et de trésoreries.
… mais des difficultés avec « l’heure Ouattara »
Ici, ajoute-t-il, les agents, sont soumis à une demande d’explication lorsqu’ils arrivent au-delà de 7h30. Cependant, l’on continue d’assister aux retards dans plusieurs administrations publiques. Certains fonctionnaires expliquent ces désagréments par les difficultés de déplacement vu les embouteillages et la dégradation des routes. «C’est vrai qu’on nous demande d’être à l’heure. Mais pour nous qui n’avons pas de véhicule et qui sommes à Yopougon, il est difficile d’être présent à 7h30. Les bus sont en nombre insuffisant et les routes sont en mauvais état. Aujourd’hui, les embouteillages sont de plus en plus monstrueux autour de 7h du matin. Et cela nous cause beaucoup de désagréments », déplore S. N’Goran, agent du ministère de l’Education nationale. Pour lui, «l’heure Ouattara» présente beaucoup d’avantages pour l’administration, mais elle crée des ennuis aux travailleurs. Car, dit-il, ces derniers ne bénéficient pas des conditions adéquates pour faire face aux changements. Dans cette même veine, d’autres évoquent les difficultés auxquelles ils sont confrontés à la descente du boulot. « Avant, c’étaient seulement les agents des régies d’assurances et structures bancaires qui finissaient à 16h30. Maintenant, ce sont tous les travailleurs qui descendent au même moment. Cela fait que nous trainons souvent jusqu’à 18h au Plateau, pour ne rentrer qu’à 21 heures à la maison ; faute de véhicule de transport. Pour être aussi à l’heure, on ne sait pas si on doit se réveiller à 4h du matin», déplore Dago J, fonctionnaire à la tour D. Pour lui, les nouveaux horaires de travail pouvaient être un remède pour l’administration ivoirienne, si le transport ne constituait pas un obstacle. Ils souhaitent que cette nouvelle donne soit suivie des mesures d’accompagnement.
Dacoury Vincent, Stagiaire
