Le départ de Mamadou Koulibaly du FPI n’est pas une surprise. Mais, c’est un abandon de son ex-parti mais surtout du peuple de Côte d’Ivoire. Il prive la Côte d’Ivoire, le Président de la République, Alassane Ouattara, d’un véritable contre-pouvoir. Ce qui est indispensable, aujourd’hui, à une gestion moderne et efficiente de la chose publique. L’état d'une société est fortement lié à la vigueur de ses contre-pouvoirs. Ceux-ci sont un contre-feu essentiel dans une démocratie moderne. Avec les médias et la société civile, les partis politiques en sont les vrais animateurs. Ils sont censés prévenir ou empêcher l’instauration d’un Etat de passe-droits. Ce n’est pas Ouattara qui dira le contraire. « Je suis pour un régime parlementaire mais pas de manière complète. Le régime présidentiel que nous avons aujourd’hui, à la sortie de crise, est un bon régime. Je proposerai des modifications en temps opportun pour qu’il y ait un Sénat, pour que la magistrature soit présidée par des magistrats. Je veux la séparation des pouvoirs : un pouvoir exécutif, un pouvoir législatif, un pouvoir judiciaire », était-il persuadé dans l’opposition. Soutenir qu’il a changé, une fois au Palais, serait un procès d’intention. Toutefois, il pourrait être tenté. Le PDCI n’est pas un parti d’opposition. Il co-gouverne avec le RDR. De même que l’UDPCI, le MFA et sans doute bientôt le PIT. Le FPI de Laurent Gbagbo déjà très affaibli au lendemain du 11 avril le sera davantage avec le départ de Mamadou Koulibaly. A court terme et même à moyen terme, que représentera le Lider de ce dernier ? Un parti politique, ce n’est pas uniquement un assemblage d’intellectuels beaux-parleurs. C’est aussi des militants et des élus. On verra le Lider à l’œuvre. Au demeurant, les législatives déjà pipées par le dénouement de la crise postélectorale, vont l’être encore plus. Exit donc un vrai contre-pouvoir ! Reste les médias et la société civile notamment. Les premiers ont un déficit professionnel et sont trop dépendants d’intérêts politiques. Les seconds n’ont d’yeux que pour leur ventre. Il y a danger. Il revient à Ouattara, il en est capable, de savoir en jouir. De toute façon, il n’a pas recherché cette position. Des cadres du FPI ont même été libérés, avec magnanimité, afin que ce parti puisse se réinsérer dans le jeu démocratique. Mais ces cadres sont nostalgiques d’un passé pourtant déshonorant et prisonniers d’un fonctionnement archaïque. Sur ce point, au moins, Koulibaly a raison. C’est vrai que « si vous montrez la lune à un imbécile, il ne voit que le doigt. » Koulibaly est donc parti. Il est parti avec l’espoir d’un réel contre-pouvoir. Quel dommage
KIGBAFORY Inza
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