Elle ne manque pas d’épithètes homériques ! Pour les uns, elle est « la Grande Royale », « la Dame de fer », « la mère des grenadiers voltigeurs ». Pour les autres, elle demeure « la vieille mère », « la tantie choc et choco », « le professeur des professeurs ». C’est un truisme que les qualificatifs ne font pas défaut aux Ivoiriens pour saluer le parcours professionnel et le combat politique d’Henriette Dagri Diabaté « HDD », la secrétaire Générale du Rassemblement Des Républicains. Sans conteste, l’évocation de son nom rime avec combativité et loyauté. Cette brave dame qui était au début du combat des républicains et qui a eu l’insigne honneur, le samedi 21 mai dernier à Yamoussoukro, de donner au Président Alassane Ouattara, les attributs du pouvoir, est sans doute le modèle de la fidélité et de la conviction en un idéal de lutte pour la liberté, la démocratie et la justice sociale. Ministre du Gouvernement Ouattara en 1990, avec deux autres grandes dames, Jacqueline Oble et Grah Claire, Henriette Dagri est aux premières loges à la faveur de la création du RDR en septembre 94 par Georges Djéni Kobina et ses amis de la coordination de la rénovation. Celle qui relate avec fierté et détermination la marche épique des femmes sur la prison de Grand Bassam le 24 décembre 1949, pour réclamer la libération de leurs époux, ne demeure pas moins une femme déterminée dans sa quête démocratique. Pendant 17 années de lutte tumultueuse et sacrificielle, elle n’a pas fléchi, donnant chaque jour davantage dans l’abnégation et le renoncement. Secrétaire générale du RDR en janvier 1999, au lendemain de la disparition de Georges Djéni Kobina, elle a juste le temps de s’installer et de voir Alassane Ouattara prendre la direction du RDR, le 1er Août 1999, pour commettre les affres de la détention, avec plusieurs de ses collaborateurs. Libérée en décembre, suite au coup de force du Général Robert Guéi, Henriette Diabaté reprend le combat là où elle l’avait laissé. Membre du gouvernement de la junte militaire, elle démissionne avec fracas, quand Guéi entre en guerre contre son parti et limoge ses cadres du gouvernement. Elle montrait ainsi, son attachement à un idéal, qui s’accommodait mal avec des intérêts personnels. Les militants du RDR apprécient à sa juste valeur ce geste, à un moment où leur parti est traversé par des courants de trahison et de compromission. Femme courageuse, affable et toujours souriante, Henriette Dagri sera de toutes les grandes batailles et évènements importants de sa formation politique. Son soutien ne fait aucunement défaut au Président Alassane Ouattara qui essuie toutes sortes de diabolisation, de haine et de tentatives d’assassinat sous la refondation de Laurent Gbagbo. Plus le combat était tenace, plus elle donnait la preuve de son attachement aux idéaux de changement portés par le président du RDR. Comme Djéni Kobina, elle a su résister à toutes les tentations et tentatives de débauchage. Pendant donc, 17 ans, « HDD » n’a pas varié dans sa posture et dans sa conviction réaffirmée inlassablement : « Tôt ou tard, ADO sera Président ». On comprend aisément la grande émotion qui était au rendez- vous lors de l’investiture du Chef de l’Etat à Yamoussoukro, quand elle lui remettait le grand collier des ordres. Toute la trame du combat titanesque entrepris depuis des décennies. A n’en point douter, La grande chancelière qui s’apprête à passer le flambeau du secrétariat général du RDR à l’un de ses collaborateurs, aura marqué de son empreinte, la lutte pour la démocratisation de la Côte d’Ivoire. Elle aura surtout montré aux générations présentes et à venir, la force de la fidélité, de la loyauté et de l’attachement à des convictions.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga