Robuste et athlétique, le Lieutenant Koné Dramane veille avec ses hommes à la sécurisation de San-Pedro et ses environs. Il explique ici comment ses hommes et lui ont repoussé les mercenaires libériens qui tentaient de prendre la ville. Aussi fait-il le point sur la sécurisation de la cité portuaire, deuxième poumon économique du pays.
Le Patriote: Quelle est aujourd’hui la situation sécuritaire à San-Pedro?
Lt Koné Dramane: San-Pedro est actuellement la ville la plus sécurisée de Côte d’Ivoire. Nous suivons scrupuleusement les instructions de notre hiérarchie. Il n’y a pas de racket, le port marche bien, les opérateurs économiques sont tranquilles tout comme les populations. La preuve, un opérateur économique a été braqué à Touih. J’ai pu mettre la main sur les braqueurs et j’ai restitué les 22 millions de cet opérateur économique.
L.P: Confirmez-vous qu’il n’existe plus du tout de barrage à San-Pedro?
Lt KD: Tous les barrages, à l’instar des corridors, ont tous été officiellement levés. Comme il y a toujours des récalcitrants, de temps en temps, certains dressent quelques barrages mais ils sont très rapidement rappelés à l’ordre. Le commandement que j’ai sous ma responsabilité s’étend de San-Pedro à Sassandra d’une part et d’autre part, jusqu’à Soubré. Et dans cette zone il n’y a pas de barrages.
L.P: Mais il y des opérateurs dans le secteur du café-caco qui se plaignent que des éléments du Frci les rançonnent souvent…
Lt KD: Vous savez, il y a toujours des mauvais grains dans un groupe. Mais quand ils sont pris, nous les mettons aux arrêts et nous faisons un dossier sur la base de laquelle ils sont radiés des rangs des Frci.
L.P: A San-Pedro, miliciens pro-Gbagbo et éléments des FRCI ont fumé le calumet de la paix. Comment est née justement la confiance entre vous et les jeunes qui ont combattu pour la cause de l’ancien régime?
Lt KD: Nous travaillons sur la base de la vérité donc nous ne craignons rien. Même si certains ont combattu pour l’ancien régime, nous sommes obligés de collaborer avec eux. Car, ils sont nos frères ivoiriens. C’est pourquoi, je travaille en collaboration avec le chef des jeunes patriotes de San-Pedro, Kla Nicolas. Nous lui demandons de faire sortir ses jeunes et qu’ils n’auront rien. C’est le démon qui les a habités à un certain moment. S’ils ne sont plus possédés, ils peuvent revenir pour qu’on vive et travaille ensemble. Il y a même des gendarmes que nous avons pris au cours des combats à qui nous avons demandé de nous rejoindre. Ce qu’ils ont fait avant d’aller se faire plus tard recenser quand l’appel a été lancé. Notre véritable combat était contre les mercenaires libériens et non les Ivoiriens. Aujourd’hui, nous faisons des patrouilles mixtes avec nos frères d’armes des ex-Fds.
L.P: Dans leur fuite, les mercenaires libériens sont passés dans votre zone. Comment avez-vous réussi à les mettre en déroute?
Lt K.D: Dès qu’on m’a appelé d’Abidjan pour me dire qu’ils arrivaient vers San-Pedro et qu’ils ont tué nos éléments à Dabou et Divo, j’ai pris mes dispositions. On ne m’avait pas donné l’effectif réel de ces mercenaires. J’ai donc pris 15 éléments avec moi. Ils avaient des armes lourdes tout comme nous. Si les combats se déroulaient dans un rayon de 15 km de San-Pedro, on allait détruire la ville. Donc je suis allé leur tendre une première embuscade beaucoup plus loin. Ils sont tombés là-dedans. Nous en avons tué quelques-uns et fait 5 prisonniers que nous avons déférés à Séguéla, parce que la prison de Sassandra n’est pas actuellement fonctionnelle.
LP: Il semble que certains de ces chiens de guerre sont cachés dans une forêt proche de San-Pedro?
Lt KD: Il peut toujours y avoir des mercenaires libériens dans la forêt. On nous le signifie souvent. Récemment, nous avons même mis aux arrêts, un milicien qui combattait avec eux. Il m’a supplié de lui laisser la vie sauve et qu’il souhaite tout arrêter pour nous rejoindre. Il nous a montré où il a caché son arme et il a repris la vie civile aujourd’hui. Cela dit, nous organisons chaque jour, des patrouilles en brousse pour les traquer s’ils sont effectivement là.
L.P: N’y a-t-il pas un risque qu’ils sortent de la forêt pour attaquer vos positions?
Lt K.D: J’ai été informé qu’il y a un groupe de personnes qui font des réunions quelque part. Nous demeurons très vigilants sur ces questions mais j’estime de toute façon que tous ces gens sont aujourd’hui fragilisés. Ils ne peuvent plus rien faire, car nous veillons au grain. Mieux, nous sommes prêts à faire face à toute attaque. Que ces mercenaires libériens sachent qu’on ne peut pas les tolérer. Parce qu’ils veulent embraser notre pays et retourner chez eux. C’est pourquoi, je demande aux jeunes Ivoiriens qui sont avec eux en brousse, de sortir et de reprendre leur vie comme avant. Ce qui s’est passé est passé.
LP: Pourquoi ne portez-vous pas de chaussures?
Lt KD: Cela ne date pas d’aujourd’hui. C’est depuis 2002 que je ne porte pas de chaussures. Je suis un nordiste, précisément de l’ethnie Sénoufo. Je suis préparé mystiquement. Les chaussures m’empêchent de faire beaucoup de choses. Sans elles, je rentre partout, je fais tous mes combats pieds nus. Même s’il y a des tessons de bouteille ou des pointes, je passe sans problèmes
Réalisée à San-Pedro par Y. Sangaré
Le Patriote: Quelle est aujourd’hui la situation sécuritaire à San-Pedro?
Lt Koné Dramane: San-Pedro est actuellement la ville la plus sécurisée de Côte d’Ivoire. Nous suivons scrupuleusement les instructions de notre hiérarchie. Il n’y a pas de racket, le port marche bien, les opérateurs économiques sont tranquilles tout comme les populations. La preuve, un opérateur économique a été braqué à Touih. J’ai pu mettre la main sur les braqueurs et j’ai restitué les 22 millions de cet opérateur économique.
L.P: Confirmez-vous qu’il n’existe plus du tout de barrage à San-Pedro?
Lt KD: Tous les barrages, à l’instar des corridors, ont tous été officiellement levés. Comme il y a toujours des récalcitrants, de temps en temps, certains dressent quelques barrages mais ils sont très rapidement rappelés à l’ordre. Le commandement que j’ai sous ma responsabilité s’étend de San-Pedro à Sassandra d’une part et d’autre part, jusqu’à Soubré. Et dans cette zone il n’y a pas de barrages.
L.P: Mais il y des opérateurs dans le secteur du café-caco qui se plaignent que des éléments du Frci les rançonnent souvent…
Lt KD: Vous savez, il y a toujours des mauvais grains dans un groupe. Mais quand ils sont pris, nous les mettons aux arrêts et nous faisons un dossier sur la base de laquelle ils sont radiés des rangs des Frci.
L.P: A San-Pedro, miliciens pro-Gbagbo et éléments des FRCI ont fumé le calumet de la paix. Comment est née justement la confiance entre vous et les jeunes qui ont combattu pour la cause de l’ancien régime?
Lt KD: Nous travaillons sur la base de la vérité donc nous ne craignons rien. Même si certains ont combattu pour l’ancien régime, nous sommes obligés de collaborer avec eux. Car, ils sont nos frères ivoiriens. C’est pourquoi, je travaille en collaboration avec le chef des jeunes patriotes de San-Pedro, Kla Nicolas. Nous lui demandons de faire sortir ses jeunes et qu’ils n’auront rien. C’est le démon qui les a habités à un certain moment. S’ils ne sont plus possédés, ils peuvent revenir pour qu’on vive et travaille ensemble. Il y a même des gendarmes que nous avons pris au cours des combats à qui nous avons demandé de nous rejoindre. Ce qu’ils ont fait avant d’aller se faire plus tard recenser quand l’appel a été lancé. Notre véritable combat était contre les mercenaires libériens et non les Ivoiriens. Aujourd’hui, nous faisons des patrouilles mixtes avec nos frères d’armes des ex-Fds.
L.P: Dans leur fuite, les mercenaires libériens sont passés dans votre zone. Comment avez-vous réussi à les mettre en déroute?
Lt K.D: Dès qu’on m’a appelé d’Abidjan pour me dire qu’ils arrivaient vers San-Pedro et qu’ils ont tué nos éléments à Dabou et Divo, j’ai pris mes dispositions. On ne m’avait pas donné l’effectif réel de ces mercenaires. J’ai donc pris 15 éléments avec moi. Ils avaient des armes lourdes tout comme nous. Si les combats se déroulaient dans un rayon de 15 km de San-Pedro, on allait détruire la ville. Donc je suis allé leur tendre une première embuscade beaucoup plus loin. Ils sont tombés là-dedans. Nous en avons tué quelques-uns et fait 5 prisonniers que nous avons déférés à Séguéla, parce que la prison de Sassandra n’est pas actuellement fonctionnelle.
LP: Il semble que certains de ces chiens de guerre sont cachés dans une forêt proche de San-Pedro?
Lt KD: Il peut toujours y avoir des mercenaires libériens dans la forêt. On nous le signifie souvent. Récemment, nous avons même mis aux arrêts, un milicien qui combattait avec eux. Il m’a supplié de lui laisser la vie sauve et qu’il souhaite tout arrêter pour nous rejoindre. Il nous a montré où il a caché son arme et il a repris la vie civile aujourd’hui. Cela dit, nous organisons chaque jour, des patrouilles en brousse pour les traquer s’ils sont effectivement là.
L.P: N’y a-t-il pas un risque qu’ils sortent de la forêt pour attaquer vos positions?
Lt K.D: J’ai été informé qu’il y a un groupe de personnes qui font des réunions quelque part. Nous demeurons très vigilants sur ces questions mais j’estime de toute façon que tous ces gens sont aujourd’hui fragilisés. Ils ne peuvent plus rien faire, car nous veillons au grain. Mieux, nous sommes prêts à faire face à toute attaque. Que ces mercenaires libériens sachent qu’on ne peut pas les tolérer. Parce qu’ils veulent embraser notre pays et retourner chez eux. C’est pourquoi, je demande aux jeunes Ivoiriens qui sont avec eux en brousse, de sortir et de reprendre leur vie comme avant. Ce qui s’est passé est passé.
LP: Pourquoi ne portez-vous pas de chaussures?
Lt KD: Cela ne date pas d’aujourd’hui. C’est depuis 2002 que je ne porte pas de chaussures. Je suis un nordiste, précisément de l’ethnie Sénoufo. Je suis préparé mystiquement. Les chaussures m’empêchent de faire beaucoup de choses. Sans elles, je rentre partout, je fais tous mes combats pieds nus. Même s’il y a des tessons de bouteille ou des pointes, je passe sans problèmes
Réalisée à San-Pedro par Y. Sangaré