Le 3ème vice-président du Front populaire ivoirien, Mamadou Koulibaly, a mis fin, hier, à son histoire d’amour avec son parti.
Le 3e vice-président du Front populaire ivoirien (Fpi), Mamadou Koulibaly, a mis fin, à son histoire d’amour avec son parti. Un coup de foudre. Ce départ est-il si surprenant que cela ? Le député de Koumassi a-t-il pris le virage à 180° ? N’est-ce pas la conséquence logique de son engagement au sein de l’ex-parti au pouvoir ?
Une chose caractérise le militantisme du président de l’Assemblée nationale au Fpi : il a régulièrement ramé à contre-courant du parti. Ceci s’explique par la grande rupture idéologique qui le différencie de ce parti à l’origine socialiste. Les observateurs de la scène politique ivoirienne se sont toujours demandé ce que pouvait bien y faire le libéral qu’il est.
Peut-être s’était-il laissé hypnotiser par le discours anti-impérialiste de Laurent Gbagbo. Ce dernier était d’ailleurs son véritable soutien, selon des sources au sein du parti à la rose. « La présence de Mamadou Koulibaly au Fpi était liée au président Gbagbo. Maintenant que celui-ci est loin du parti, nous ne sommes pas surpris qu’il parte », analyse un cadre de l’ex-parti au pouvoir. Maintenant que l’époux de Simone Gbagbo n’a plus la possibilité de parrainer son parti, l’économiste a les mains libres pour entamer son aventure. Visiblement en déphasage avec ses camarades de parti, Mamadou Koulibaly ne s’est jamais gêné pour dénoncer leurs écarts de comportement. On se souvient de la polémique née de sa révélation ( ?) sur la corruption qui avait cours dans les concours d’entrée à la fonction publique et dans l’organisation du hadj. Pour calmer les esprits, Laurent Gbagbo a instruit le procureur de la République d’alors, Raymond Tchimou. Qui, au terme d’une parodie d’enquête dont le but était clairement de blanchir les mis en cause, a innocenté le principal suspect, Désiré Tagro.
Plus récemment, après la chute de leur mentor, il est l’un des rares cadres du Fpi à avoir invité le parti à continuer de vivre. « Gbagbo ne peut plus rien apporter au Fpi», avait-il déclaré. Cette démarche réaliste montre bien la liberté de penser dont il aime jouir.
Pourquoi seulement maintenant ?
Si on peut lui reconnaître le mérite de son courage politique, on se demande pourquoi c’est seulement maintenant que Mamadou Koulibaly claque la porte ? « Lorsque dans un parcours politique, les évènements évoluent dans une voie qui n’est plus en adéquation avec votre vision, vos aspirations et vos valeurs, il devient nécessaire de se réorienter et de dissoudre les liens qui vous ont attaché à une formation politique dans laquelle vous ne vous reconnaissez plus », explique-t-il son départ. Les Ivoiriens auraient mieux compris le sens de ces paroles si le parlementaire avait eu le même courage lorsque son camp s’accrochait au pouvoir. Que non ! Il a préféré aller se reposer au Ghana. Le décompte macabre, on le sait, est lourd. Alors, quand le courage politique de l’homme s’avère relatif, on se demande bien jusqu’où ira Mamadou Koulibaly ? Que pèse-t-il sans le parti frontiste ? D’autant que, jusque-là, il n’a pas encore convaincu de son poids politique. Tenez par exemple, Nordiste né à Azaguié, il devrait normalement avoir comme fief cette localité du pays abbey. Pourtant, c’est à Koumassi qu’il a été élu comme député. Dans un contexte où la géopolitique reste déterminante pour les postes électifs. En sus, il faut craindre que l’homme qui nous a donné l’habitude de comportement très irrationnel au Fpi, ne nous surprenne avec d’autres revirements spectaculaires.
Bamba K. Inza
Le 3e vice-président du Front populaire ivoirien (Fpi), Mamadou Koulibaly, a mis fin, à son histoire d’amour avec son parti. Un coup de foudre. Ce départ est-il si surprenant que cela ? Le député de Koumassi a-t-il pris le virage à 180° ? N’est-ce pas la conséquence logique de son engagement au sein de l’ex-parti au pouvoir ?
Une chose caractérise le militantisme du président de l’Assemblée nationale au Fpi : il a régulièrement ramé à contre-courant du parti. Ceci s’explique par la grande rupture idéologique qui le différencie de ce parti à l’origine socialiste. Les observateurs de la scène politique ivoirienne se sont toujours demandé ce que pouvait bien y faire le libéral qu’il est.
Peut-être s’était-il laissé hypnotiser par le discours anti-impérialiste de Laurent Gbagbo. Ce dernier était d’ailleurs son véritable soutien, selon des sources au sein du parti à la rose. « La présence de Mamadou Koulibaly au Fpi était liée au président Gbagbo. Maintenant que celui-ci est loin du parti, nous ne sommes pas surpris qu’il parte », analyse un cadre de l’ex-parti au pouvoir. Maintenant que l’époux de Simone Gbagbo n’a plus la possibilité de parrainer son parti, l’économiste a les mains libres pour entamer son aventure. Visiblement en déphasage avec ses camarades de parti, Mamadou Koulibaly ne s’est jamais gêné pour dénoncer leurs écarts de comportement. On se souvient de la polémique née de sa révélation ( ?) sur la corruption qui avait cours dans les concours d’entrée à la fonction publique et dans l’organisation du hadj. Pour calmer les esprits, Laurent Gbagbo a instruit le procureur de la République d’alors, Raymond Tchimou. Qui, au terme d’une parodie d’enquête dont le but était clairement de blanchir les mis en cause, a innocenté le principal suspect, Désiré Tagro.
Plus récemment, après la chute de leur mentor, il est l’un des rares cadres du Fpi à avoir invité le parti à continuer de vivre. « Gbagbo ne peut plus rien apporter au Fpi», avait-il déclaré. Cette démarche réaliste montre bien la liberté de penser dont il aime jouir.
Pourquoi seulement maintenant ?
Si on peut lui reconnaître le mérite de son courage politique, on se demande pourquoi c’est seulement maintenant que Mamadou Koulibaly claque la porte ? « Lorsque dans un parcours politique, les évènements évoluent dans une voie qui n’est plus en adéquation avec votre vision, vos aspirations et vos valeurs, il devient nécessaire de se réorienter et de dissoudre les liens qui vous ont attaché à une formation politique dans laquelle vous ne vous reconnaissez plus », explique-t-il son départ. Les Ivoiriens auraient mieux compris le sens de ces paroles si le parlementaire avait eu le même courage lorsque son camp s’accrochait au pouvoir. Que non ! Il a préféré aller se reposer au Ghana. Le décompte macabre, on le sait, est lourd. Alors, quand le courage politique de l’homme s’avère relatif, on se demande bien jusqu’où ira Mamadou Koulibaly ? Que pèse-t-il sans le parti frontiste ? D’autant que, jusque-là, il n’a pas encore convaincu de son poids politique. Tenez par exemple, Nordiste né à Azaguié, il devrait normalement avoir comme fief cette localité du pays abbey. Pourtant, c’est à Koumassi qu’il a été élu comme député. Dans un contexte où la géopolitique reste déterminante pour les postes électifs. En sus, il faut craindre que l’homme qui nous a donné l’habitude de comportement très irrationnel au Fpi, ne nous surprenne avec d’autres revirements spectaculaires.
Bamba K. Inza