L’image est frappante : une femme enceinte, en compagnie d’un homme, à une heure très avancée de la nuit. La scène, des plus insolites: le couple sort d’un hôtel… de passe ! Projecteur sur les dessous affriolants de cet “affairage’’…
Au commencement, un pur hasard: ce week-end pluvieux, il est un peu plus de 23h. Au portail d’un hôtel de passe discret, à Koumassi, l’ombre d’un couple se dessine dans la ruelle non éclairée, sortant de l’hôtel. La routine. Pour les week-ends surtout. Sauf que, lorsque le couple “tombe'' dans la flaque de lumière qui baigne la grande rue adjacente, c’est la surprise : la femme, jeune, porte une grossesse visiblement très avancée ! L’homme arrête un taxi, fait monter la jeune future maman et lui donne la bise d’au-revoir. Le véhicule s’ébranle en direction de Marcory, tandis que lui, regagne son domicile à pied, dans le quartier. “Dis donc ! Il se passe des choses à Abidjan ici, la nuit !’’ lâche un homme qui a remarqué la scène. Il ne croyait sans doute pas si bien dire. Et pourtant, ce n’était là que la partie visible de l’iceberg. Mais, qui, mieux que les gérants de ces hôtels de passe, pourrait porter la torche sur la partie immergée de l’iceberg de ces clients ‘’spéciaux’’ d’une nuit ?
Pour la première fois, depuis 13 ans qu’il est dans l’affaire, Jean Luc Dabra, gérant d’un hôtel de passe à Koumassi, acceptera, “pour Star Magazine seulement’’, précise-t-il, d’ouvrir le dossier :’’Il y a quelques années, la première fois que j’ai reçu, ici, un couple avec une femme enceinte, c’était le choc ! J’ai hésité un moment, avant de les conduire à leur chambre. Et dès qu’ils sont entrés, immédiatement, j’ai appelé mon patron pour savoir si on avait le droit d’accepter des couples avec femme enceinte pour la passe. Lui-même était très surpris, avant de me répondre que, tant que ce ne sont pas des mineurs, il n’y voyait pas d’inconvénients. Mais j’avoue que pendant tout le temps (1 heure) qu’ils sont restés dans la chambre, je n’ai pas arrêté de me poser des questions… Or, ce n’était là que le début ! Car, depuis lors, j’ai eu le temps de me rendre compte que même avec une grossesse bien visible, les gens ne lâchent pas l’affaire ! Une fois, j’ai même été jusqu’à écouter à la porte d’un couple venu un soir, pour me convaincre qu’il venait vraiment pour faire l’amour ! J’en ai eu la certitude, mais jusque-là, chaque fois que je reçois ces clients bien particuliers pour la passe, je suis assailli de questions’’ souligne-t-il. A Yopougon-Ananeraie, Djigo Paul, gérant d’un hôtel de passe tout aussi discret, indiqué seulement par une petite ampoule rouge, avoue avoir, lui aussi, été frappé par la scène, la première fois qu’il a reçu un couple avec femme enceinte. Mais depuis, le garçon s’y est habitué. Avec, à la clé une certaine connaissance du ‘’dossier’’ de ces clients particuliers : ‘’C’est vrai que ça fait toujours bizarre de recevoir ces couples pour la passe. Mais depuis, j’ai eu le temps de me faire ma petite idée sur la question. Il s’agit, en général, de jeunes femmes, souvent même des filles-mères qui vivent encore en famille. Et, pour se retrouver avec leur ‘’enceinteur’’, elles viennent ici. Je le dis, parce que je connais une jeune fille du quartier, qui a accouché maintenant. Mais pendant sa grossesse, elle venait souvent ici avec son gars pour une heure ou deux. Je me demande même si ce n’est pas ici qu’elle a pris la grossesse !’’ conclut-il, sur une note d’humour.
Quant à Gabi Jean Noël, à Marcory, dans le voisinage du commissariat du 9ème arrondissement, il se rappelle encore cette frayeur qu’il a eue, un soir, alors qu’un de ces couples ‘’spéciaux’’ venait de payer pour une heure de passe: “Ce soir-là, on venait de recevoir un ‘’trio’’, comme on surnommait ces couples. Dès qu’ils ont regagné leur chambre, à la réception, mes deux collaborateurs et moi, nous nous sommes mis à discuter à voix basse de la question de ces couples qui bravaient tous les regards pour venir ‘’se mettre à l’aise’’ ici. Chacun essayait de donner les raisons qui pouvaient expliquer cela, lorsque, soudain, nous avons entendu des gémissements venant de leur chambre ! Nous nous sommes tus et les cris se faisaient de plus en plus persistants ! Je ne sais pas comment le décrire, mais en tout cas, à un moment donné, mes collaborateurs et moi, nous étions convaincus qu’il y avait un problème. Tellement la femme gémissait, criait même… Alors, nous sommes allés frapper à la porte, en demandant à l’homme ce qu’il y avait. Je vous assure que le monsieur nous a chassés ! Et, lorsque, quelques minutes après, ils ont fini, en partant, il n’a pas manqué de nous demander si c’est ainsi qu’on gênait nos clients chez nous… Et je vous assure qu’il n’est plus jamais revenu. Depuis ce jour, nous nous contentons de rester dans notre coin, malgré tout ce que nous entendons souvent avec ces couples…’’ conclut-il.
Toutefois, si, aujourd’hui, les gérants de ces établissements reçoivent ces ‘’couples spéciaux’’ sans se poser de questions, force est de constater que les préjugés et autres idées reçues, liées à la sexualité des femmes enceintes, persistent. A l’image de tous les tabous sous nos cieux. Et pourtant…
Par Améday KWACEE
Au commencement, un pur hasard: ce week-end pluvieux, il est un peu plus de 23h. Au portail d’un hôtel de passe discret, à Koumassi, l’ombre d’un couple se dessine dans la ruelle non éclairée, sortant de l’hôtel. La routine. Pour les week-ends surtout. Sauf que, lorsque le couple “tombe'' dans la flaque de lumière qui baigne la grande rue adjacente, c’est la surprise : la femme, jeune, porte une grossesse visiblement très avancée ! L’homme arrête un taxi, fait monter la jeune future maman et lui donne la bise d’au-revoir. Le véhicule s’ébranle en direction de Marcory, tandis que lui, regagne son domicile à pied, dans le quartier. “Dis donc ! Il se passe des choses à Abidjan ici, la nuit !’’ lâche un homme qui a remarqué la scène. Il ne croyait sans doute pas si bien dire. Et pourtant, ce n’était là que la partie visible de l’iceberg. Mais, qui, mieux que les gérants de ces hôtels de passe, pourrait porter la torche sur la partie immergée de l’iceberg de ces clients ‘’spéciaux’’ d’une nuit ?
Pour la première fois, depuis 13 ans qu’il est dans l’affaire, Jean Luc Dabra, gérant d’un hôtel de passe à Koumassi, acceptera, “pour Star Magazine seulement’’, précise-t-il, d’ouvrir le dossier :’’Il y a quelques années, la première fois que j’ai reçu, ici, un couple avec une femme enceinte, c’était le choc ! J’ai hésité un moment, avant de les conduire à leur chambre. Et dès qu’ils sont entrés, immédiatement, j’ai appelé mon patron pour savoir si on avait le droit d’accepter des couples avec femme enceinte pour la passe. Lui-même était très surpris, avant de me répondre que, tant que ce ne sont pas des mineurs, il n’y voyait pas d’inconvénients. Mais j’avoue que pendant tout le temps (1 heure) qu’ils sont restés dans la chambre, je n’ai pas arrêté de me poser des questions… Or, ce n’était là que le début ! Car, depuis lors, j’ai eu le temps de me rendre compte que même avec une grossesse bien visible, les gens ne lâchent pas l’affaire ! Une fois, j’ai même été jusqu’à écouter à la porte d’un couple venu un soir, pour me convaincre qu’il venait vraiment pour faire l’amour ! J’en ai eu la certitude, mais jusque-là, chaque fois que je reçois ces clients bien particuliers pour la passe, je suis assailli de questions’’ souligne-t-il. A Yopougon-Ananeraie, Djigo Paul, gérant d’un hôtel de passe tout aussi discret, indiqué seulement par une petite ampoule rouge, avoue avoir, lui aussi, été frappé par la scène, la première fois qu’il a reçu un couple avec femme enceinte. Mais depuis, le garçon s’y est habitué. Avec, à la clé une certaine connaissance du ‘’dossier’’ de ces clients particuliers : ‘’C’est vrai que ça fait toujours bizarre de recevoir ces couples pour la passe. Mais depuis, j’ai eu le temps de me faire ma petite idée sur la question. Il s’agit, en général, de jeunes femmes, souvent même des filles-mères qui vivent encore en famille. Et, pour se retrouver avec leur ‘’enceinteur’’, elles viennent ici. Je le dis, parce que je connais une jeune fille du quartier, qui a accouché maintenant. Mais pendant sa grossesse, elle venait souvent ici avec son gars pour une heure ou deux. Je me demande même si ce n’est pas ici qu’elle a pris la grossesse !’’ conclut-il, sur une note d’humour.
Quant à Gabi Jean Noël, à Marcory, dans le voisinage du commissariat du 9ème arrondissement, il se rappelle encore cette frayeur qu’il a eue, un soir, alors qu’un de ces couples ‘’spéciaux’’ venait de payer pour une heure de passe: “Ce soir-là, on venait de recevoir un ‘’trio’’, comme on surnommait ces couples. Dès qu’ils ont regagné leur chambre, à la réception, mes deux collaborateurs et moi, nous nous sommes mis à discuter à voix basse de la question de ces couples qui bravaient tous les regards pour venir ‘’se mettre à l’aise’’ ici. Chacun essayait de donner les raisons qui pouvaient expliquer cela, lorsque, soudain, nous avons entendu des gémissements venant de leur chambre ! Nous nous sommes tus et les cris se faisaient de plus en plus persistants ! Je ne sais pas comment le décrire, mais en tout cas, à un moment donné, mes collaborateurs et moi, nous étions convaincus qu’il y avait un problème. Tellement la femme gémissait, criait même… Alors, nous sommes allés frapper à la porte, en demandant à l’homme ce qu’il y avait. Je vous assure que le monsieur nous a chassés ! Et, lorsque, quelques minutes après, ils ont fini, en partant, il n’a pas manqué de nous demander si c’est ainsi qu’on gênait nos clients chez nous… Et je vous assure qu’il n’est plus jamais revenu. Depuis ce jour, nous nous contentons de rester dans notre coin, malgré tout ce que nous entendons souvent avec ces couples…’’ conclut-il.
Toutefois, si, aujourd’hui, les gérants de ces établissements reçoivent ces ‘’couples spéciaux’’ sans se poser de questions, force est de constater que les préjugés et autres idées reçues, liées à la sexualité des femmes enceintes, persistent. A l’image de tous les tabous sous nos cieux. Et pourtant…
Par Améday KWACEE