Une armée réconciliée avec elle-même et surtout disciplinée. C’est ce que recherchent les nouvelles autorités. Pour y arriver, il faut revenir aux valeurs de discipline qui caractérisent la ‘’Grande muette’’. C’est pourquoi, à la cérémonie de passation des commandements certains anciens ont été autorisés à prendre la parole pour s’adresser à leurs jeunes frères d’armes. Général de division et ancien Commandant supérieur de la Gendarmerie de 1964 à 1974, Gaston Ouassenan Koné et le général Diabagaté Soumaila, ancien chef d’état-major de l’armée de décembre 1999 à octobre 2000, se sont succédé au micro. Le premier qui s’est présenté comme le ‘’général le plus ancien de tous les généraux vivant de ce pays’’ a insisté sur les valeurs cardinales de discipline. «La Côte d’Ivoire a besoin d’une armée républicaine au service de la république et de la population». En outre, il a insisté sur la notion de hiérarchie dans l’armée : « Toute unité d’une armée est à l’image de son chef. Le chef doit donner une image qui rassure. Il ne doit pas être coupé de ses hommes dont il doit partager les soucis, les joies et les difficultés. Il doit être un serviteur. Il doit servir et non se servir», a-t-il conseillé. Selon lui, depuis la mort du tout premier président de la République, Félix Houphouët-Boigny, ces valeurs ont été mises à mal. « Notre armée n’est pas restée en dehors de la tourmente. Certains ont été des acteurs créant une grande fissure et fragilisant l’esprit de corps et de grande camaraderie nécessaires à la bonne marche de toute armée », a-t-il regretté. Le second, le général Diabagaté Soumaila, n’a pas dit autre chose. Il a noté que si l’armée répondait à ces valeurs de fraternité et de discipline, c’est à partir des crises successives qu’a connu le pays que «la fraternité d’armes a disparu pour faire place à la haine. (…) La Côte d’Ivoire a vécu dans une ‘’instabilité stable’’. Nous devons faire en sorte que notre outil de défense retrouve sa stabilité afin que la Côte d’Ivoire puisse panser ses plaies». Puis s’adressant au nouveau CEMA, il a dit que celui-ci a le profil de l’emploi. Avant eux, c’est le commandant du sous groupement tactique 10, Fofié Kouakou, qui a prôné une complicité entre les ex-FAFN et leurs frères d’armes pour le bien-être des populations ivoiriennes.
YMA
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