Ce n’est pas pour rien que l’effet de surprise chez des cadres du Front populaire ivoirien (Fpi) est presque nul devant la déclaration de démission de Mamadou Koulibaly de cette formation politique. Lui-même avait eu à discuter de son ambition avec des responsables de son ancienne famille politique, selon des sources unanimes jointes, hier, au téléphone. Ainsi, à en croire l’une d’entre elles, alors qu’il était encore vice-président du parti fondé par Laurent Gbagbo, en 1983, Mamadou Koulibaly a dit qu’il voulait un « parti fort ». Pour lui, confie-t-on, avant et après la crise post-électorale, les ‘’frontistes‘’ ne disaient que des contradictions. Ce qui a créé le déclic le déterminant à rompre les amarres, c’est la façon à laquelle ils entendent soutenir Laurent Gbagbo, déchu et assigné à résidence à Korhogo. « Il me disait que c’est son parti qui va aider Laurent Gbagbo dans sa situation actuelle », se rappelle un parlementaire. Lequel, poursuivant, relève que la vision de Mamadou Koulibaly, ce n’est plus jurer au nom de l’ex-président, père-fondateur du Fpi, mais c’est plutôt agir pour réhabiliter ce dernier. « Ce n’est pas Gbagbo qui, dans sa condition, va nous aider à le sortir de là, mais c’est plutôt nous qui devons l’aider à sortir de prison », a-t-il rapporté au député. Ces propos, soutient une autre ‘’frontiste‘’, Mamadou Koulibaly les a tenus à l’endroit d’une poignée de ‘’camarades ‘’alors qu’il s’apprêtait, en fin d’après-midi de samedi, à quitter la cour du Congrès national pour la résistance et la démocratie (Cnrd). Parmi ceux qu’il aurait pu convaincre de son idée d’aller pour une nouvelle aventure politique, nos sources citent outre le député Brissi Takaléa Claude, l’honorable Laurent Akoun. Le premier nommé est député de la circonscription de Gnagbodougnoa, dans la sous-préfecture de Gagnoa. Il est également membre du comité central et vice-président du groupe parlementaire Fpi. Sur sa fiche de présentation à l’Assemblée nationale, il est également membre de la commission des affaires sociales et culturelles (CASC) du parlement. Brissi Takaléa Claude est notamment cité pour conduire le secrétariat général de Lider. Quant au second annoncé comme « probable » partant des rangs du Fpi, il est député d’Alépé commune et sous-préfecture. Secrétaire général adjoint du Fpi, Laurent Akoun est président de la commission de la sécurité et de la défense du parlement.
Bidi Ignace
Bidi Ignace