Le commissaire divisionnaire, Krouma Mamadou, est le directeur général du Fonds de prévoyance de la police nationale. Commissaire du hadj en 2010, il a été reconduit à ce poste pour l’édition 2011. Présent à Gbéléban pour des journées de réconciliation, il s’est prêté à nos questions sur ses différentes activités.
l Quel sens donnez-vous à ces journées de réconciliation à Gbéléban?
Vous savez que la Côte d’Ivoire revient de loin. Il y a eu beaucoup de dégâts et beaucoup de rancœurs ont été emmagasinées. Il faut évacuer tout cela. Depuis son installation, le nouveau président, S.E Alassane Dramane Ouattara, a décidé de mettre tout son gouvernement en mission de réconciliation et de travail. Chacun doit s’approprier ce message et le faire passer dans tous les coins et recoins du pays. Je suis natif de Zouan-hien mais originaire de Gbéléban. Et, c’est à cet exercice que nous sommes venus nous astreindre.
l Y a-t-il eu des problèmes entre les fils de Gbéléban ?
Bien que la quasi-totalité du village soit acquise au président de la République. Il y a aussi des partisans de l’ex-Majorité présidentielle(Lmp). Et des dérapages ont été enregistrés aussi bien dans les propos que dans les actes. Ce sont ces problèmes que nous sommes venus aplanir durant ces jours de prières et de communion. Dieu merci, toutes les familles se sont activement impliquées pour recoller définitivement les morceaux.
l Vous avez été l’un des soutiens de la fête de réconciliation à Odienné qui se déroule en même temps que celle de Gbéléban où vous êtes l’un des maillons. Ces parrainages ne cachent-t-ils pas des ambitions politiques?
Je crois que ce pourrait être une ambition légitime. Mais je n’en suis pas-là. Rassurez-vous, le commissaire n’a pas d’ambition politique. Mais le commissaire a une ambition, c’est le développement de sa région. Et ça, je pense que c’est légitime. Surtout aider la population. Je veux figurer parmi les hommes qui apporteront leur pierre à l’édification de ma région.
l Parlons de vos activités professionnelles. Vous êtes le directeur du Fonds de prévoyance de la police nationale. Quel est l’état des lieux dans cette structure ?
Le fonds se situe à un niveau raisonnable et acceptable. Je voudrais rassurer les uns et les autres. La crise a sévèrement ébranlé la Côte d’Ivoire. Et cette crise n’a pas épargné le Fonds de prévoyance de la police nationale de Côte d’Ivoire. Son siège a été pillé et incendié. Même le bâtiment s’est écroulé. Les documents sont partis en feu. Mais je voudrais commencer par rassurer les policiers pour leur dire que c’est la partie visible qui a été atteinte. Mais l’essentiel, la mémoire du fonds a été sauvegardée. L’argent n’est pas partie en fumée. Les ressources sont logées au trésor public. Le trésor doit à ce titre plus de cinq milliards au fonds. Nous allons nous mettre au travail. Que tous les policiers soient donc rassurés que leur fonds va renaître de ses cendres.
l Le gouvernement s’est engagé dans une lutte contre le racket. Croyez-vous à la fin de cette pratique illégale ?
Le racket n’est pas une fatalité. La question de la sécurité et du racket sont comme tous les problèmes de la société moderne. Certes, la question de la sécurité est essentielle. Mais quand on parle de racket, cela signifie qu’il y a des racketeurs. Mais je veux qu’on associe à ces racketteurs tous ceux qui se laissent racketter, c’est-à-dire les rackettés. Nous avons dit dans plusieurs ateliers ou séminaires qu’il faut réellement poser la question du racket pour étudier toutes les facettes du phénomène. Les policiers qui sont le plus pointés du doigt ne sont pas les plus corrompus et les plus malhonnêtes de notre société. Je pense qu’il faut plutôt sensibiliser. Il faut d’abord commencer à loger les racketteurs et les rackettés à la même enseigne. Il faut aussi penser à l’amélioration des conditions de vie de la société tout entière. Il faut surtout que les décideurs prennent conscience de l’étendue du problème pour mettre un terme au racket. Je pense que le gouvernement actuel est en train de nous montrer qu’on peut lutter efficacement contre ce phénomène. J’espère qu’il continuera sur cette lancée.
l En 2010, vous étiez le commissaire au hadj, cette année vous avez été reconduit à ce poste. Qu’est-ce qui va changer cette fois-ci ?
En 2010, j’étais le commissaire au hadj. Les choses se sont bien passées. Ce qui a failli nous causer problème était l’argent, le logement en Arabie saoudite quand on a dû prolonger le séjour des pèlerins de 15 jours. Quand on part avec en poche une somme pour un séjour de 30 jours et que ce séjour vient à s’allonger d’environ 15 jours de plus, vous comprenez ce que cela peut poser en terme de déficit. Le manque de provisions surtout. Heureusement, nous étions partis pour chercher Dieu, pour répondre à l’appel de Dieu en terre sainte. Surtout il faut dire que les Ivoiriens ont été formidables. Tout le monde a accepté la situation comme telle. D’ailleurs, certains s’en réjouissaient du fait qu’ils aient eu à consacrer ce temps à prier pour la Côte d’Ivoire. Ce séjour prolongé leur a permis de faire plus de prières et d’adorations en terre sainte.
l Ont-ils reçu des aides ?
Le président Alassane Ouattara qui n’était pas encore installé a fortement aidé les pèlerins. Il nous a fait parvenir la somme de 20 millions de Fcfa qui a été distribuée à l’ensemble des pèlerins. Cet argent quand il est arrivé a constitué une véritable bouffée d’oxygène pour les pèlerins qui en avaient vraiment besoin. Vous savez, même en temps normal, les pèlerins n’ont plus d’argent à partir du vingtième jour. Et dire que ce séjour s’est prolongé jusqu’à 45 jours. La nourriture était prise en charge, mais les autres besoins restaient entiers, la santé notamment. Tout le monde a apprécié à sa juste valeur ce geste de haute portée.
l Quels sont les changements prévus en 2011 ?
En ce qui concerne la situation de 2011, il faut noter que beaucoup de choses ont déjà changé. L’histoire du pèlerinage est sujette au problème d’avion, c’est-à-dire le transporteur aérien s’est toujours posé. Cela a toujours été un dilemme voire un problème difficilement surmontable. Parce que ceux sur qui le choix se portait n’étaient pas souvent à la hauteur de la tâche. Cette année, nous avons procédé à un appel d’offres international. Cela nous a permis de choisir le transporteur aérien le plus efficace. Nous avons déjà choisi la compagnie de transport aérien qui va transporter les pèlerins de 2011. En ce qui concerne le logement, la première tranche qui équivaut à 40 % des prestataires saoudiens a déjà été payée. L’Etat de Côte d’Ivoire a déjà assuré de préfinancer ces prestations. Cette année, le pèlerinage en terre sainte se fera dans des conditions meilleures. Parce que le gouvernement et l’ensemble de la communauté musulmane, ont pris à bras-le-corps les problèmes du sujet. Un séminaire a déjà rassemblé les acteurs autour du hadj. Cette année, le gouvernement a réagi très tôt face aux problèmes du hadj. C’est le lieu de rendre hommage au gouvernement notamment au ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur qui a approché son collègue de l’Economie et des Finances pour que les moyens soient dégagés pour faire face aux 40% des frais de prestation de services saoudiens à hauteur de 2 milliards 187 millions. Et cela a été fait en seulement deux jours. Je voudrais donc rendre hommage au gouvernement. Car les gens ont pensé que le pèlerinage de cette année serait compromis par notre crise. Mais Dieu merci, tout se passe plus vite que prévu. Les Ivoiriens seront présents et plus confortablement à la Mecque par la grâce de Dieu. C’est le lieu, pour moi, de rendre gloire à Dieu. Je remercie le président de la République et l’ensemble de son gouvernement pour toutes les bonnes œuvres qu’ils entreprennent pour le bonheur des Ivoiriens.
l Peut-on savoir précisément le coût et les dates de départ et de retour de cette année?
Le coût ne va pas varier. Il tourne autour de la somme de 1.500.000 F Cfa comme les années précédentes. Le programme des vols prévu va du 22 au 30 octobre probablement pour les départs. Le retour ,lui, va se dérouler du 21 au 29 novembre 2011. Il est vrai que nous sommes encore en train de réfléchir sur la question mais je pense que les choses vont tourner autour de ces dates.
l Qui sera le principal organisateur ?
Comme les années précédentes, c’est l’Etat, et ce, en collaboration avec la communauté musulmane.
Réalisé par Ténin Bè Ousmane à Odienné
l Quel sens donnez-vous à ces journées de réconciliation à Gbéléban?
Vous savez que la Côte d’Ivoire revient de loin. Il y a eu beaucoup de dégâts et beaucoup de rancœurs ont été emmagasinées. Il faut évacuer tout cela. Depuis son installation, le nouveau président, S.E Alassane Dramane Ouattara, a décidé de mettre tout son gouvernement en mission de réconciliation et de travail. Chacun doit s’approprier ce message et le faire passer dans tous les coins et recoins du pays. Je suis natif de Zouan-hien mais originaire de Gbéléban. Et, c’est à cet exercice que nous sommes venus nous astreindre.
l Y a-t-il eu des problèmes entre les fils de Gbéléban ?
Bien que la quasi-totalité du village soit acquise au président de la République. Il y a aussi des partisans de l’ex-Majorité présidentielle(Lmp). Et des dérapages ont été enregistrés aussi bien dans les propos que dans les actes. Ce sont ces problèmes que nous sommes venus aplanir durant ces jours de prières et de communion. Dieu merci, toutes les familles se sont activement impliquées pour recoller définitivement les morceaux.
l Vous avez été l’un des soutiens de la fête de réconciliation à Odienné qui se déroule en même temps que celle de Gbéléban où vous êtes l’un des maillons. Ces parrainages ne cachent-t-ils pas des ambitions politiques?
Je crois que ce pourrait être une ambition légitime. Mais je n’en suis pas-là. Rassurez-vous, le commissaire n’a pas d’ambition politique. Mais le commissaire a une ambition, c’est le développement de sa région. Et ça, je pense que c’est légitime. Surtout aider la population. Je veux figurer parmi les hommes qui apporteront leur pierre à l’édification de ma région.
l Parlons de vos activités professionnelles. Vous êtes le directeur du Fonds de prévoyance de la police nationale. Quel est l’état des lieux dans cette structure ?
Le fonds se situe à un niveau raisonnable et acceptable. Je voudrais rassurer les uns et les autres. La crise a sévèrement ébranlé la Côte d’Ivoire. Et cette crise n’a pas épargné le Fonds de prévoyance de la police nationale de Côte d’Ivoire. Son siège a été pillé et incendié. Même le bâtiment s’est écroulé. Les documents sont partis en feu. Mais je voudrais commencer par rassurer les policiers pour leur dire que c’est la partie visible qui a été atteinte. Mais l’essentiel, la mémoire du fonds a été sauvegardée. L’argent n’est pas partie en fumée. Les ressources sont logées au trésor public. Le trésor doit à ce titre plus de cinq milliards au fonds. Nous allons nous mettre au travail. Que tous les policiers soient donc rassurés que leur fonds va renaître de ses cendres.
l Le gouvernement s’est engagé dans une lutte contre le racket. Croyez-vous à la fin de cette pratique illégale ?
Le racket n’est pas une fatalité. La question de la sécurité et du racket sont comme tous les problèmes de la société moderne. Certes, la question de la sécurité est essentielle. Mais quand on parle de racket, cela signifie qu’il y a des racketeurs. Mais je veux qu’on associe à ces racketteurs tous ceux qui se laissent racketter, c’est-à-dire les rackettés. Nous avons dit dans plusieurs ateliers ou séminaires qu’il faut réellement poser la question du racket pour étudier toutes les facettes du phénomène. Les policiers qui sont le plus pointés du doigt ne sont pas les plus corrompus et les plus malhonnêtes de notre société. Je pense qu’il faut plutôt sensibiliser. Il faut d’abord commencer à loger les racketteurs et les rackettés à la même enseigne. Il faut aussi penser à l’amélioration des conditions de vie de la société tout entière. Il faut surtout que les décideurs prennent conscience de l’étendue du problème pour mettre un terme au racket. Je pense que le gouvernement actuel est en train de nous montrer qu’on peut lutter efficacement contre ce phénomène. J’espère qu’il continuera sur cette lancée.
l En 2010, vous étiez le commissaire au hadj, cette année vous avez été reconduit à ce poste. Qu’est-ce qui va changer cette fois-ci ?
En 2010, j’étais le commissaire au hadj. Les choses se sont bien passées. Ce qui a failli nous causer problème était l’argent, le logement en Arabie saoudite quand on a dû prolonger le séjour des pèlerins de 15 jours. Quand on part avec en poche une somme pour un séjour de 30 jours et que ce séjour vient à s’allonger d’environ 15 jours de plus, vous comprenez ce que cela peut poser en terme de déficit. Le manque de provisions surtout. Heureusement, nous étions partis pour chercher Dieu, pour répondre à l’appel de Dieu en terre sainte. Surtout il faut dire que les Ivoiriens ont été formidables. Tout le monde a accepté la situation comme telle. D’ailleurs, certains s’en réjouissaient du fait qu’ils aient eu à consacrer ce temps à prier pour la Côte d’Ivoire. Ce séjour prolongé leur a permis de faire plus de prières et d’adorations en terre sainte.
l Ont-ils reçu des aides ?
Le président Alassane Ouattara qui n’était pas encore installé a fortement aidé les pèlerins. Il nous a fait parvenir la somme de 20 millions de Fcfa qui a été distribuée à l’ensemble des pèlerins. Cet argent quand il est arrivé a constitué une véritable bouffée d’oxygène pour les pèlerins qui en avaient vraiment besoin. Vous savez, même en temps normal, les pèlerins n’ont plus d’argent à partir du vingtième jour. Et dire que ce séjour s’est prolongé jusqu’à 45 jours. La nourriture était prise en charge, mais les autres besoins restaient entiers, la santé notamment. Tout le monde a apprécié à sa juste valeur ce geste de haute portée.
l Quels sont les changements prévus en 2011 ?
En ce qui concerne la situation de 2011, il faut noter que beaucoup de choses ont déjà changé. L’histoire du pèlerinage est sujette au problème d’avion, c’est-à-dire le transporteur aérien s’est toujours posé. Cela a toujours été un dilemme voire un problème difficilement surmontable. Parce que ceux sur qui le choix se portait n’étaient pas souvent à la hauteur de la tâche. Cette année, nous avons procédé à un appel d’offres international. Cela nous a permis de choisir le transporteur aérien le plus efficace. Nous avons déjà choisi la compagnie de transport aérien qui va transporter les pèlerins de 2011. En ce qui concerne le logement, la première tranche qui équivaut à 40 % des prestataires saoudiens a déjà été payée. L’Etat de Côte d’Ivoire a déjà assuré de préfinancer ces prestations. Cette année, le pèlerinage en terre sainte se fera dans des conditions meilleures. Parce que le gouvernement et l’ensemble de la communauté musulmane, ont pris à bras-le-corps les problèmes du sujet. Un séminaire a déjà rassemblé les acteurs autour du hadj. Cette année, le gouvernement a réagi très tôt face aux problèmes du hadj. C’est le lieu de rendre hommage au gouvernement notamment au ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur qui a approché son collègue de l’Economie et des Finances pour que les moyens soient dégagés pour faire face aux 40% des frais de prestation de services saoudiens à hauteur de 2 milliards 187 millions. Et cela a été fait en seulement deux jours. Je voudrais donc rendre hommage au gouvernement. Car les gens ont pensé que le pèlerinage de cette année serait compromis par notre crise. Mais Dieu merci, tout se passe plus vite que prévu. Les Ivoiriens seront présents et plus confortablement à la Mecque par la grâce de Dieu. C’est le lieu, pour moi, de rendre gloire à Dieu. Je remercie le président de la République et l’ensemble de son gouvernement pour toutes les bonnes œuvres qu’ils entreprennent pour le bonheur des Ivoiriens.
l Peut-on savoir précisément le coût et les dates de départ et de retour de cette année?
Le coût ne va pas varier. Il tourne autour de la somme de 1.500.000 F Cfa comme les années précédentes. Le programme des vols prévu va du 22 au 30 octobre probablement pour les départs. Le retour ,lui, va se dérouler du 21 au 29 novembre 2011. Il est vrai que nous sommes encore en train de réfléchir sur la question mais je pense que les choses vont tourner autour de ces dates.
l Qui sera le principal organisateur ?
Comme les années précédentes, c’est l’Etat, et ce, en collaboration avec la communauté musulmane.
Réalisé par Ténin Bè Ousmane à Odienné