La cour du président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, ne désemplit pas, et les portes restent ouvertes à tous. L'on savait déjà que les militants du Rhdp, les officiers de l'armée, des collaborateurs du président de la République, SEM Alassane Ouattara, les opérateurs économiques ainsi que les fils de la région du N'zi Comoé sont régulièrement à Daoukro, pour consulter, prendre conseils ou exposer leurs préoccupations au patron du Pdci-Rda. Mais hier, mercredi, une délégation de la formation politique de Laurent Gbagbo, Fpi conduite par l'ancien ministre Sébastien Dano Djédjé est allée grossir les rangs de la longue liste des visiteurs du président Bédié. Dano Djédjé, Odette Lorougnon, député Fpi de la circonscription d'Attécoubé et par ailleurs présidente des femmes du Fpi (OFFPI) et Ahité Kouassi, directeur de cabinet de Mme Lorougnon a été reçue par le président du Pdci durant plus d'une heure d'horloge. Selon une source proche de la rencontre, la délégation du Fpi conduite par le ministre Dano Djédjé est allée remercier le président Henri Konan Bédié pour le rôle joué dans la libération des 17 collaborateurs pro-Gbagbo détenus à la Pergola dont faisaient partie Odette Lorougnon et Sébastien Dano Djédjé. La délégation du Fpi qui a obtenu son rendez-vous de Daoukro, bien avant le départ du Pr. Mamadou Koulibaly du Fpi, déclare rendre visite à un aîné qui a conduit les affaires de l'Etat de 1993 à 1999 en vue de recevoir ses conseils. Au chapitre des doléances, notre source révèle que le ministre Dano Djédjé a prié le président Henri Konan Bédié d'intervenir auprès du chef de l'Etat, SEM Alassane Ouattara, en vue d'obtenir la libération de son jeune frère Laurent Gbagbo et de son fils Michel en résidence surveillée à Bouna. Aussi, le Fpi qui se réjouit du rôle du président du Pdci auprès de son jeune frère Alassane Ouattara a sollicité l'appui du président Bédié pour le retour au pays des personnalités exilées depuis le déclenchement de la crise post-électorale. Le président Bédié appréciant la démarche de la délégation du Fpi a dit comprendre la situation difficile de la formation politique de Laurent Gbagbo, mais a invité le Fpi à avancer prudemment pour que la situation ne se dégrade. Réagissant à la demande de libération du candidat malheureux de LMP et de son fils, le président du Pdci a confié à ses hôtes que le dossier est aux mains de la justice. Toutefois, le cas Michel Gbagbo pourrait être le plus facile à défendre. Pour ce qui est du cas Laurent Gbagbo, les faits qui lui sont reprochés sont suffisamment graves. Autrement dit, il est difficile de défendre celui qui a tenté une confiscation du pouvoir après sa défaite aux élections présidentielles du 28 novembre 2010. Signalons qu'après l'audience, le président Bédié a invité ses hôtes au déjeuner avant de prendre congé d'eux.
Patrice Yao
Patrice Yao