Un vent de silence profond se fait terriblement sentir à l’entrée de la ville. Aucun signe apparent de vie, pas d’animaux domestiques qui traversent subitement la route, encore moins de gamin poussant avec insouciance le cerceau. Les premières maisons qui s’offrent à la vue suscitent tout de suite frayeurs et interrogations. La ville de Toulepleu que nous visitons dans le cadre d’une mission humanitaire de la Croix-Rouge Côte d’Ivoire offre presque le visage d’une ville fantôme. Le préfet de département qui nous accueille ne s’en cache pas: «Toulepleu revient de loin. Nous avons été le théâtre d’opérations militaires très sanglantes. Les mercenaires libériens et les jeunes miliciens mis en déroute par les Forces Républicaines ont tout détruit ou incendié avant leur fuite vers le Libéria voisin», indique, avec beaucoup de regret, le préfet de département Diarra Karim. Pas une case n’a échappé à la furia des combats, encore moins les bâtiments administratifs. Le Lycée Moderne, la préfecture, l’hôpital général, les postes de police et de gendarmerie tout est encore débris et cendre. L’énormité des dégâts matériels qui se tend presqu’à perte de vue donne à la limite le tournis. Dans ce flot gravas, de décombre et de toits littéralement calcinés quelques âmes précisément des vieillards frissonnant de peur à l’approche de l’inconnu, sortent la tête sans dire le moindre mot. Du quartier Lycée à l’entrée à Toulepleu- village en passant par le quartier Commerce simplement une poignée de personnes sous des bâches qui leur servent d’abris lancent les salutations fraternelles par un mouvement de bras. Les rues de la ville qui dit-on avant la crise postélectorale grouillaient de monde sont complètement désertes. «La plupart des gens d’ici ont fui. Certains se sont retranchés au fin fond de la forêt, d’autres sont dans les camps de refugiés à la frontière Libérienne », confie le regard craintif, le vieux Wandji que nous avons approché sous la bâche de fortune qui sert désormais de toit. Selon l’octogénaire tenant à peine sur sa canne, presque tous les bras valides ont quitté la zone à la faveur des combats, pour ne laisser que quelques femmes, enfants et vieillards. « Aujourd’hui avec la fin des hostilités et le vent de réconciliation, les populations amorcent progressivement le retour dans leur zone habituelle de résidence.
Mais nos enfants, les cadres de la région, nous conseillent de ne pas retourner, prétextant que les FRCI constituent une menace pour nous. Mais, mon grand fils qui m’aide est retourné ici, il n’a pas de problème avec les FRCI. Je leur dis d’arrêter de rependre le mensonge », nous confie avec beaucoup d’amertume le vieil homme non sans préciser les organisations humanitaires présentes à Touleupleu, en l’occurrence, la Croix-Rouge savent que les jeunes qui retournent et les FRCI vivent pour le moment en parfaite harmonie. Le responsable de sécurité FRCI de la zone, Sangaré Abdoulaye ne dit pas autre chose : « nous accueillons tous les jeunes qui retournent à Toulepleu parfois même nous leur donnons nos rations alimentaires pour leur permettre de se réinstaller. Nous faisons des parties de foot ensemble », précise Sangaré Abdoulaye tout en signalant que depuis l’avènement des FRCI la sécurité est revenue dans la ville. Malgré l’atmosphère de sécurité, l’école quant elle est toujours sinistrée. « Sur les 550 écoliers que compte le département, seulement 80 ont repris le chemin de l’école. Au secondaire même constat, 29 élèves sur les 350 du lycée moderne sont présents. L’école est totalement sinistrée », soutient l’inspecteur de l’Education scolaire du département, Koré Jesoph tout précisant que la plupart des enseignants sont présents et travaillent dans des conditions extrêmement difficiles. Tout comme le préfet Diarra Karim dont le bureau est un pan du préau d’une auberge. « Tous les bâtiments abritant les services administratifs étant détruits ou incendiés, le personnel administratif tente progressivement de faire fonctionner les services de base, l’hôpital, le Lycée, et surtout l’épine dorsale qui est l’administration préfectorale », indique le préfet. La ville qui a payé un lourd tribut à la crise postélectorale renoue progressivement avec la normalité, les quartiers Beau soleil, Sokourani et Amagou qui grouillent à moitié de monde. Toulepleu cette ville sinistrée de l’ouest de la Côte d’Ivoire, renait de ses cendres. Mais tout reste cependant reconstruire à commencer par le moral de ses populations.
Moussa keita (Envoyé spécial)
Mais nos enfants, les cadres de la région, nous conseillent de ne pas retourner, prétextant que les FRCI constituent une menace pour nous. Mais, mon grand fils qui m’aide est retourné ici, il n’a pas de problème avec les FRCI. Je leur dis d’arrêter de rependre le mensonge », nous confie avec beaucoup d’amertume le vieil homme non sans préciser les organisations humanitaires présentes à Touleupleu, en l’occurrence, la Croix-Rouge savent que les jeunes qui retournent et les FRCI vivent pour le moment en parfaite harmonie. Le responsable de sécurité FRCI de la zone, Sangaré Abdoulaye ne dit pas autre chose : « nous accueillons tous les jeunes qui retournent à Toulepleu parfois même nous leur donnons nos rations alimentaires pour leur permettre de se réinstaller. Nous faisons des parties de foot ensemble », précise Sangaré Abdoulaye tout en signalant que depuis l’avènement des FRCI la sécurité est revenue dans la ville. Malgré l’atmosphère de sécurité, l’école quant elle est toujours sinistrée. « Sur les 550 écoliers que compte le département, seulement 80 ont repris le chemin de l’école. Au secondaire même constat, 29 élèves sur les 350 du lycée moderne sont présents. L’école est totalement sinistrée », soutient l’inspecteur de l’Education scolaire du département, Koré Jesoph tout précisant que la plupart des enseignants sont présents et travaillent dans des conditions extrêmement difficiles. Tout comme le préfet Diarra Karim dont le bureau est un pan du préau d’une auberge. « Tous les bâtiments abritant les services administratifs étant détruits ou incendiés, le personnel administratif tente progressivement de faire fonctionner les services de base, l’hôpital, le Lycée, et surtout l’épine dorsale qui est l’administration préfectorale », indique le préfet. La ville qui a payé un lourd tribut à la crise postélectorale renoue progressivement avec la normalité, les quartiers Beau soleil, Sokourani et Amagou qui grouillent à moitié de monde. Toulepleu cette ville sinistrée de l’ouest de la Côte d’Ivoire, renait de ses cendres. Mais tout reste cependant reconstruire à commencer par le moral de ses populations.
Moussa keita (Envoyé spécial)