Lundi 4 juillet 2011, Jean-Noël Abéhi désertait, dans la plus grande discrétion , le camp de gendarmerie d'Agban, pour une destination inconnue. L'ancien commandant de l'Escadron blindé de la gendarmerie avait laissé derrière lui, à son domicile d'Agban encore habité, au moins cinq personnes dont sa sœur cadette. Mardi 19 juillet 2011, un MDL nommé Ouattara a annoncé aux parents d'Abéhi qu'ils devaient quitter leur domicile d'Agban, prétextant que c'était dans le cadre d'une ré-attribution des logements aux gendarmes. Le jour suivant, c'est-à-dire hier mercredi 20 juillet, les parents du Commandant Abéhi s'exécutent. «J'ai donc pris un véhicule aujourd'hui(mercredi 20 juillet 2011) pour évacuer toutes les affaires. Nous étions en train de les mettre dans le camion quand d'autres gendarmes, alertés, arrivent sur les lieux et nous demandent d'arrêter de charger le camion parce qu'ils voulaient faire un état des lieux », nous a confié, hier, la sœur cadette du Commandant Abéhi, que nous avons pu avoir au téléphone. Mais une fois l'état des lieux fait, ni le camion chargé d'affaires, ni les parents d'Abéhi n'ont pour autant quitté le camp Agban. C'est que la brigade de gendarmerie de Cocody va se saisir de l'affaire pour entendre la frangine de l'ex-commandant des Blindés de la gendarmerie. Hier dans l'après-midi, la dame a été auditionnée. «C'est hier(mercredi) que j'ai répondu à leur convocation. Les gendarmes de la brigade de Cocody voulaient savoir pourquoi nous avons ramassé nos affaires pour quitter le camp Agban. Ils sont venus m'entendre même à la maison. Je leur ai dit que c'est un gendarme, M. Ouattara, qui nous a demandé de quitter la maison pour une question de ré-attribution des logements du camp », a-t-elle indiqué. Les explications de la sœur cadette d'Abéhi n'ont pas changé la donne, puisque les gendarmes de la brigade de Cocody vont intimer l'ordre aux parents de l'ancien commandant des Blindés de ne pas quitter le camp Agban. «Quand je me suis expliquée, les gendarmes nous ont dit de rester dans la maison jusqu'à nouvel ordre et qu'il n'était pas question de quitter le camp. Ils nous ont demandé donc de décharger tous les bagages qui ont été embarqués dans le camion», a-t-elle poursuivi. Les parents du commandant Abéhi, désorientés, restent à Agban. L'affaire a secoué hier la gendarmerie, au point où le commandant supérieur, le colonel-major Gervais Kouassi Kouadio, s'est saisi du dossier. Le nommé Ouattara, qui a demandé aux parents d'Abéhi de quitter Agban, devrait justifier cette décision. Même le chauffeur du véhicule qui devait ramasser les affaires des Abéhi pour les envoyer à Yamoussoukro est retenu à la gendarmerie pour y être entendu. Affaire à suivre.
TRA BI Charles
Photo: Abéhi
Légende: Même parti du camp Agban, l'ombre du commandant Abéhi plane sur la Gendarmerie.
TRA BI Charles
Photo: Abéhi
Légende: Même parti du camp Agban, l'ombre du commandant Abéhi plane sur la Gendarmerie.