Dès que le grand portail, situé du côté de l’Ecole de police, est franchi, on entend un mélange de bruits de bulldozers, de tondeuses, de machettes et de machines utilisées par des ferrailleurs. Le temple du savoir a pris l’allure d’un vaste chantier. De jeunes hommes et des femmes sont à pied d’œuvre pour lui redonner ses atouts d’antan. Une machine procède à l’aplanissement de l’espace où le centre commercial abritant les restaurants a été démoli. Un peu plus loin, vers l’amphi 7, des ouvriers sont à l’œuvre. Pendant que d’autres coupent les branches d’arbres, les femmes les rassemblent près de la route, c’est à cet endroit que les camions munis d’engins appropriés procèdent à leur ramassage. A. Daouda fait partie de ce groupe. Et, son travail consiste à rassembler avec l’aide d’un râteau les herbes fauchées par d’autres travailleurs. Interrogé, il confie qu’il est là depuis une semaine et qu’il est payé à 2500 Fcfa le jour. « Pour être retenu parmi les travailleur du jour, il faut se rendre ici, tôt le matin au ‘’Kouadjo’’ (des guichets où sont payés les étudiants boursiers) à la direction du Centre régional des œuvres universitaires (Crou). C’est là qu’une liste est établie et c’est en fonction d’elle que nous sommes payés le soir », précise-t-il. Rachel a la tâche plus facile aujourd’hui (hier). Elle balaie. Au moment où nous l’abordons, elle s’affaire sur le parking de la Présidence. « Je me débrouille ici depuis trois jours moyennant la somme de 2000Fcfa le jour. Aujourd’hui, j’ai la chance de me retrouver au service ‘’balayage’’. Les tâches sont réparties par groupes », explique-t-elle. Selon elle, cet argent lui permet de prendre soin de sa petite fille qui se traîne juste auprès d’elle. Les ouvriers désherbent, assainissent et ramassent des ordures du campus, tant des amphithéâtres et autres salles de travaux dirigés que des bureaux administratifs. Les travaux de construction n’ont pas encore débuté. Seul l’ancien parking est en pleine réhabilitation. Et ce, bien avant la crise pos-électorale. Des maçons, des menuisiers et des ferrailleurs y travaillent avec ardeu.
Adélaïde Konin
Adélaïde Konin
