Un bon nombre des soldats à l’origine des récentes mutineries au Burkina Faso sont pour la plupart des fils d’immigrés, nés en Côte d’Ivoire et retournés travailler au pays après avoir obtenu leurs diplômes. Cette révélation a été faite par l’ambassadeur du Burkina Faso en Côte d’Ivoire, SEM Emile Ilboudo, le dimanche 17 juillet dernier à Yamoussoukro. Il était en compagnie du nouveau Consul du pays des hommes intègres à Bouaké, M. Sawadogo Mahamane, qu'il est venu présenter à la communauté burkinabé vivant à Yamoussoukro, et de M. Patrice Kafando, Consul général à Abidjan. Evoquant la situation de leur pays, le diplomate Burkinabé a rassuré les uns et les autres sur la quiétude qui y prévaut désormais. « Chers compatriotes Burkinabé, je sais que vous avez été également perturbés par les événements survenus au Burkina Faso à travers de nombreuses revendications accompagnées de mutineries multiples. Son Excellence, le Président du Faso a, après avoir observé, pris des mesures énergiques afin de ramener le calme et la paix sociale », a-t-il dit d'entrée. Tout en invitant ses compatriotes vivant en Côte d’Ivoire à jouer leur partition pour la garantie de cette paix, l'ambassadeur Ilboudo a déploré ces mutineries dont certains meneurs seraient des fils d'immigrés burkinabé nés en Côte d'Ivoire. « Nous comptons sur chacun de vous pour apporter sa pierre à la construction du Burkina Faso, même si vous êtes là. C’est avec un peu de déception que nous constatons qu’un certain nombre de jeunes qui sont à l’origine de ces événements proviennent essentiellement de vos enfants nés ici et qui sont retournés au Burkina, après s’être présentés à certains tests ou à certains concours », a-t-il révélé. Et de poursuivre: « nous vous interpellons à mettre l’éducation et la sensibilisation qu’il faut auprès de vos enfants qui se rendent au pays natal afin de s’inscrire dans les universités ou dans les autres secteurs de la vie sociopolitique et économique ». L'ambassadeur a mis à profit ce déplacement dans la capitale politique ivoirienne pour saluer les siens et leur donner quelques conseils nécessaires à leur bonne intégration en Côte d’Ivoire. «Il est inadmissible que des Burkinabé n’aient pas leurs cartes d’identité consulaires », a-t-il fait remarquer, avant d’inviter ceux qui ne l'ont pas encore, à se mettre à jour. «C’est le lieu d’interpeller les mères, les maris et les couples pour la déclaration des naissances des enfants », a ajouté le diplomate, précisant que c’est à partir des actes de naissance que s’établissent les autres actes de la vie de l’individu. Pour ce qui est de leurs activités en Côte d’Ivoire, l'ambassadeur burkinabé s'est voulu clair: «vous devez être aussi à jour des obligations dues à ce pays en respectant les us et coutumes de ce pays (…) Nous vous exhortons à cultiver cet esprit en donnant la priorité à la cohésion sociale et à la compréhension ». M. Ilboudo a demandé aux ressortissants des pays de la Cedeao de s’investir comme les Burkinabé aux côtés des Ivoiriens pour que les mots clés soient la paix, le pardon, la réconciliation. Au nom de la communauté vivant à Yamoussoukro, M. Sanou Moussa a dit le mot de bienvenue à leurs hôtes.
Blaise BONSIE à Yamoussoukro
Photo: Ambassadeur Ilboudo
Légende: Le diplomate burkinabé exhorte ses compatriotes à prôner la paix
Blaise BONSIE à Yamoussoukro
Photo: Ambassadeur Ilboudo
Légende: Le diplomate burkinabé exhorte ses compatriotes à prôner la paix