Cela fait plus de trois mois que le régime de Ouattara a pris les rênes du pouvoir avec la chute et l’assignation à résidence surveillée de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Depuis lors, les Ivoiriens attendent toujours la réunification de la Côte d’Ivoire dans toute sa composante. Hélas, les jours passent et se ressemblent. Les ex-zones sous contrôle de l’ex-rébellion sont, en fait, coupées du sud qui endosse seul les charges. Du fait du retour tardif à la normalité. L’unicité des caisses de l’Etat, avec son corollaire de conséquences, le « dépècement »du pays en zones, le manque d’autorité de l’Etat sont autant d’éléments qui confortent nombre de pessimistes quant à l’effectivité de la souveraineté territoriale, sous l’ère Ouattara.
Après la fin de la crise post-électorale, l’on est en mesure de s’interroger sur la réunification de la Côte d’Ivoire, divisée de fait depuis septembre 2002, à la suite du déclenchement de l’insurrection militaro-civile.
L’unicité des caisses, renvoyée aux calendes grecques?
Ce n’est un secret pour personne, depuis le 19 septembre 2002, la Côte d’Ivoire est divisée en deux. La partie septentrionale (plus de 60% du territoire national), aux mains de l’ex-rébellion, et la partie sud, estimée sous contrôle gouvernemental. En vue de mieux asseoir son autonomie financière, notamment, l’ex-rébellion a dû installer des caisses parallèles, alimentées par des taxes sur les produits, des rackets et des prélèvements sur les quelques entreprises en activité dans sa zone. Le groupe Cie-Sodeci n’échappera pas à cette manoeuvre: un déficit de plusieurs milliards pour factures impayées dans les ex zones Cno. Ce qui corrobore les récriminations de certaines personnes, estimant que le sud de la Côte d’Ivoire, agissant dans le respect des règles en vigueur, assume seul les charges de l’Etat. Cela n’a pas manqué de susciter souvent la colère de la population retranchée au sud qui déplorait « les deux poids, deux mesures du gouvernement ivoirien ».
Les régies financières et bien d’autres secteurs clés inexistants.
L’existence persistante des caisses parallèles dans les ex zones Cno n’est pas sans conséquences. Des régies financières, notamment la douane, peine à retrouver leur droit dans les zones anciennement occupées. Des produits en provenance de la sous-région, exempts de tout contrôle, envahissent le marché ivoirien via les localités de Korhogo, Man, Bouaké… Dans ces localités, tout se passe en dehors de la législation ivoirienne. Tout échappe au contrôle du gouvernement ivoirien. Derrière « ce rideau de fer », commerce, transactions et bien d’autres activités s’effectuent sur la place d’un « marché noir » au détriment de l’Etat. Les Ivoiriens, qui avaient nourri espoir avec le nouveau régime, sont désorientés et ne savent plus à quand la fin de la chute « du rideau de fer » séparant la partie Sud du Nord de la Côte d’Ivoire pour le bonheur des populations. Cela fait bientôt quatre mois que le nouveau régime détient les clés de la réunification du pays. Qui, hélas, tarde à être effective. L’unicité des caisses de l’Etat demeure toujours un os dans la gorge du gouvernement ivoirien.
BORIS N’GOTTA
Après la fin de la crise post-électorale, l’on est en mesure de s’interroger sur la réunification de la Côte d’Ivoire, divisée de fait depuis septembre 2002, à la suite du déclenchement de l’insurrection militaro-civile.
L’unicité des caisses, renvoyée aux calendes grecques?
Ce n’est un secret pour personne, depuis le 19 septembre 2002, la Côte d’Ivoire est divisée en deux. La partie septentrionale (plus de 60% du territoire national), aux mains de l’ex-rébellion, et la partie sud, estimée sous contrôle gouvernemental. En vue de mieux asseoir son autonomie financière, notamment, l’ex-rébellion a dû installer des caisses parallèles, alimentées par des taxes sur les produits, des rackets et des prélèvements sur les quelques entreprises en activité dans sa zone. Le groupe Cie-Sodeci n’échappera pas à cette manoeuvre: un déficit de plusieurs milliards pour factures impayées dans les ex zones Cno. Ce qui corrobore les récriminations de certaines personnes, estimant que le sud de la Côte d’Ivoire, agissant dans le respect des règles en vigueur, assume seul les charges de l’Etat. Cela n’a pas manqué de susciter souvent la colère de la population retranchée au sud qui déplorait « les deux poids, deux mesures du gouvernement ivoirien ».
Les régies financières et bien d’autres secteurs clés inexistants.
L’existence persistante des caisses parallèles dans les ex zones Cno n’est pas sans conséquences. Des régies financières, notamment la douane, peine à retrouver leur droit dans les zones anciennement occupées. Des produits en provenance de la sous-région, exempts de tout contrôle, envahissent le marché ivoirien via les localités de Korhogo, Man, Bouaké… Dans ces localités, tout se passe en dehors de la législation ivoirienne. Tout échappe au contrôle du gouvernement ivoirien. Derrière « ce rideau de fer », commerce, transactions et bien d’autres activités s’effectuent sur la place d’un « marché noir » au détriment de l’Etat. Les Ivoiriens, qui avaient nourri espoir avec le nouveau régime, sont désorientés et ne savent plus à quand la fin de la chute « du rideau de fer » séparant la partie Sud du Nord de la Côte d’Ivoire pour le bonheur des populations. Cela fait bientôt quatre mois que le nouveau régime détient les clés de la réunification du pays. Qui, hélas, tarde à être effective. L’unicité des caisses de l’Etat demeure toujours un os dans la gorge du gouvernement ivoirien.
BORIS N’GOTTA