La solution du ministre des Sports et Loisirs, Philippe Legré pour endiguer la crise du basket risque de devenir le problème de la balle au panier. Le juge, par son parti-pris dans la gestion des différends entre les membres du comité directeur (CODIR), contribue fortement au pourrissement de la situation. Sa décision de dissoudre le comité de transition mis en place par les clubs le samedi 25 juin dernier pour le remplacer par un comité ad’hoc est mal accueillie par la grande famille du basket-ball. De quoi s’agit-il ? La fédération ivoirienne de basket-ball (FIBB) est tombée dans un vide juridique depuis la fin du mandat du président Koré Moïse en mars dernier. En exil et donc incapable de bénéficier de la période de carence (3 mois), les clubs, après une série de réunions, optent pour la mise en place d’un comité intérimaire présidé par le vice-président chargé de la formation, Emmanuel Amichia, samedi donc. Cette décision des clubs en conformité avec les textes de la fédération donnait mandat au président intérimaire pour gérer la fédération jusqu’à la fin des compétitions internationales (Afrobasket masculin et féminin et Jeux africains) et organiser une assemblée générale pour l’élection d’un nouveau président le 6 novembre prochain. Koré, informé de la nouvelle donne, décide de se retirer définitivement de la fédération. Mercredi 13 juillet, il adresse un courrier de démission de la présidence du CODIR aux membres de son bureau. Coup dur pour ses fidèles que sont Bah Florent (commission sportive), Amon Noël (commission jeunes), Fandjinou Guillaume (secrétaire général), Badjan Seydou (Intendant général), Lorougnon Patricia (commission organisation), Digbeu Léon (protocole) et Keita Laciné (communication). Ces derniers envisagent d’emboîter le pas à leur mentor et envoient un courrier de démission au ministre Legré, le jeudi 21 juillet. Malgré ce vice de procédure (les membres démissionnaires devraient s’adresser au CODIR dirigé par Emmanuel Amichia et non au ministre), il oppose une fin de non recevoir. Double erreur du premier responsable des sports ivoiriens. Ce qui amène les clubs à soupçonner le ministre Legré de connivence avec les agitateurs de la fédération qui empêchent le comité de transition de fonctionner normalement. Et il finira par donner la preuve de son parti-pris dans l’insubordination dont est victime au quotidien le comité d’Amichia. Le samedi 23 juillet marquera le clou de l’amateurisme du ministre dans la gestion de la crise. S’étant entouré des membres démissionnaires du CODIR, ses nouveaux conseillers les mieux écoutés, le ministre convoque Emmanuel Amichia à son cabinet et exige de lui de faire la situation de la fédération. «Je ne vois pas de problème à part la démission de certains membres du CODIR», répond celui-ci. Contre toute attente, le secrétaire général démissionnaire, Fandjinou, va faire le procès du comité de transition avant d’exiger «la mise à l’écart» du vice-président chargé des équipes nationales. Il ira jusqu’à suggérer la mise en place d’un comité ad’ hoc. Une ouverture dans laquelle plonge sans retenue le ministre malgré la volonté d’Amichia d’informer les clubs, les mandants, avant la prise de toute décision. Croyant ces nouveaux conseillers dans le vrai, il décide de la mise en place d’un comité ad’ hoc au mépris de la souveraineté dont jouissent les clubs. Car s’il devrait y avoir un comité ad’ hoc, cela doit être du ressort des clubs. Parce que, c’est de façon unanime et soucieux du devenir de leur discipline qu’ils ont opté pour un comité de transition. Et le ministre ne saurait se substituer aux clubs. En plus, la décision de M. Legré serait salutaire si le CODIR avait démissionné en bloc comme c’est prévu dans le point 3 de l’Article 25 des statuts de la fédération qui stipule : «En cas de démission en bloc du président et de son comité directeur, la direction de la FIBB sera assurée par le ministère en charge des Sports qui devra organiser de nouvelles élections dans un délai d’un mois à compter de la constatation de la vacance». Ce qui est loin d’être le cas ici où ce sont des membres qui ont démissionné et non tout le comité.
Et les clubs n’ont pas manqué de le signifier au ministre. Ceux-ci sont montés au créneau pour dénoncer cette façon unilatérale du ministre de prendre les décisions concernant leur discipline. Le dimanche 24 juillet dernier, ils ont exigé leur participation au comité ad’ hoc et la mise à l’écart de ce comité de tous les membres démissionnaires du CODIR de la FIBB. Chose difficile pour le ministre Legré parce qu’en accédant à cette requête, il se met à dos ses conseillers (membres démissionnaires) qui voyaient en ce comité ad’ hoc la voie royale pour diriger la fédération.
OUATTARA Gaoussou
Et les clubs n’ont pas manqué de le signifier au ministre. Ceux-ci sont montés au créneau pour dénoncer cette façon unilatérale du ministre de prendre les décisions concernant leur discipline. Le dimanche 24 juillet dernier, ils ont exigé leur participation au comité ad’ hoc et la mise à l’écart de ce comité de tous les membres démissionnaires du CODIR de la FIBB. Chose difficile pour le ministre Legré parce qu’en accédant à cette requête, il se met à dos ses conseillers (membres démissionnaires) qui voyaient en ce comité ad’ hoc la voie royale pour diriger la fédération.
OUATTARA Gaoussou