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Politique Publié le vendredi 29 juillet 2011 | L’expression

Accusations sélective - Amnesty de plain pied dans la politique

Il y a une donne qui commence à intriguer l’opinion nationale. Amnesty International ne pond ses déclarations sur la Côte d’Ivoire que lorsque le président Ouattara pose des actes majeurs. A deux jours de son investiture à Yamoussoukro, pendant son séjour à Deauville pour le sommet du G8, et enfin, au cours de ce voyage au pays de l’oncle Sam pour échanger avec Barack H. Obama, ce mouvement des droits de l’Homme a tapé du point sur la table. Que les porte-parole de l’ancien président Gbagbo, Alain Toussaint et Koné Katinan, fassent des déclarations à l’emporte-pièce quand Ouattara fait des sorties, c’est normal. Mais qu’Amnesty s’adonne à cette pratique met de l’eau au moulin de ceux qui pensent que cette Ong est infiltrée par le défunt régime des profs, expert es qualité en manipulation. En ne haussant le ton que lorsque Ouattara est au devant de la scène, Amnesty quitte le domaine des droits de l’Homme pour entrer de plain pied dans la politique. Et là, elle risque de perdre du crédit et de mettre à mal sa réputation. La grande partie des Ivoiriens qui a vu comment les miliciens et mercenaires de Gbagbo brûlaient vifs des êtres humains, n’accordent aucun crédit aux rapports d’Amnesty parce que non convaincu de son impartialité.
Visiblement, cette Ong est en train de s’embourber dans le dossier ivoirien. Traiter les dozos de miliciens à désarmer par le régime de Ouattara comme elle le réclame actuellement est un non sens. Les dozos, pour la gouverne de Salvatore Sagues, sont des chasseurs traditionnels, qui depuis la nuit des temps, ont des fusils de fabrication artisanale et sont parés d’amulettes. Ils sont présents dans presque tous les pays d’Afrique occidentale. L’idée de les désarmer n’est pas nouvelle. Avant l’avènement de Ouattara au pouvoir, en effet, ils ont donné une cinglante réponse à ceux qui souhaitaient leur arracher les armes. « Celui qui va désarmer la confrérie dozo n’est pas encore né », avaient-ils martelé. L’affaire n’est pas allée loin, parce que dans le subconscient des policiers, gendarmes et militaires, ce sont des hommes invulnérables, dotés de pouvoirs mystiques.
En vérité, un dozo sans arme n’en est pas un. Il devient un autre personnage, il perd son âme. C’est donc prêcher dans le désert que d’évoquer son désarmement. Personne ne le fera parce que chacun connait le danger d’une telle aventure. Chacun mesure les risques encourus.
Dans ce pays, chacun sait pourquoi et comment les dozos sont apparus dans cette crise ? Loin de nous toute idée de couvrir des crimes mais, force est de reconnaître que les dozos ont souffert dans ce pays. Il fut un moment où on ne voulait pas voir leur tenue dans la rue. Au crépuscule de son règne, Gbagbo ne voulait plus voir d’amulettes dans ce pays. Nombre d’Ivoiriens qui en portaient sont passés par l’inhumaine épreuve du feu en application du fameux « article 125 ». Nous n’inventons rien. Mais Amnesty n’en parle pas et tend aujourd’hui à présenter ceux qui s’adonnaient à cette pratique comme des saints. C’est inacceptable !

Traoré M. Ahmed
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